Yoshika est célibataire mais elle a deux amoureux. Du moins, elle est restée follement amoureuse d’Ichi, la star du lycée qu’elle n’a pas revue depuis des années. Malheureusement Ichi ne s’est jamais intéressé à elle. Ce n’est pas le cas de Ni, un collègue du bureau lui ayant officiellement demandé si elle souhaitait devenir sa petite amie. « Ni, c’est l’ex-sportif affublé d’un petit début de bidon propre au buveur de bière, le type qui fixe sa vieille coupe ras du crâne quelque peu défraîchie au gel extrafort, grand nez, grands yeux, le type qui dégage une aura chaude et humide comme l’épaisseur d’un bento tout frais. » Entre les deux son cœur balance. Quoi que… Elle ne ressent rien pour Ni mais au moins il lui offrira une certaine sécurité affective. Seulement, lorsqu’Ichi réapparaît à une réunion d’anciens élèves, Yoshika se dit qu’elle va peut-être enfin avoir sa chance avec celui auquel elle n’a jamais cessé de penser depuis la fin de son adolescence…
Ça démarrait bien. Yoshika, jeune femme un peu paumée mais pleine de fraîcheur et d’humour raconte son quotidien avec une belle autodérision. Elle analyse avec finesse ses relations compliquées aux autres. On sourit devant les incertitudes amoureuses qui occupent ses pensées la plupart du temps et on se dit qu’elle est finalement aussi lucide que naïve. Bref, un portrait de femme sans doute assez typique d’un grand nombre de jeunes japonaises actives d’aujourd’hui très joliment troussé.
Mais dans le dernier tiers du roman le soufflé retombe. Les atermoiements de Yoshika deviennent exaspérant et on a juste envie de lui mettre un bon coup de pied aux fesses pour qu’elle cesse de se plaindre et se remue un peu, pour qu’enfin elle prenne les rennes et arrête de subir les événements. En fait ce dernier tiers est trop psychologique pour moi. La confession n’est plus légère et drôle, elle agace. C’est simple, j’ai eu l’impression d’être un psy auquel s’adresse une patiente. Mais je ne suis pas un psy, je suis juste un lecteur et j’avoue que la fin du roman m’a paru terriblement ennuyeuse.
Je retenterai néanmoins le coup avec cette auteure parce que j’ai trouvé le début de son récit excellent. Peut-être avec « Appel du pied », le roman qui lui fit gagner le prix Akutagawa (le Goncourt japonais) alors qu’elle n’avait que 19 ans. Dernier détail, je trouve le titre très beau mais je ne lui vois strictement aucun rapport avec le texte. Si quelqu’un a une explication je suis preneur.
Trembler te va si bien de Risa Wataya. Picquier, 2013. 144 pages. 16 euros.
Quel dommage ! Voilà qui me tentait bien !
RépondreSupprimerTu pourrais aimer.
SupprimerDommage !
RépondreSupprimerC'est ce que je me suis dit en tournant la dernière page.
Supprimerc'est le genre de chose que je n'aime pas du tout quand je lis ! Je préfère un début poussif et une fin qui marque ! Ma LAL te remercie de ne pas me faire noter ! ^_^
RépondreSupprimerJ'espère que tu ne vas pas rater quelque chose à cause de mon avis.
SupprimerJ'étais bien curieuse, mais du coup je ne vais pas noter. Tu as un 3ème...
RépondreSupprimer"Dommaaaage !"
C'est la journée des "Dommaaaage !"
SupprimerNext !
RépondreSupprimerLe next sera meilleur.
SupprimerJe l'avais noté déjà, la 4è de couv était irrésistible, et je le lirai malgré ta déception sur le dernier tiers du livre. Les deux premiers tiers me semblent quand même valoir le détour, et tout pesé, ce sera déjà ça de pris.:-)
RépondreSupprimerDu coup je te dirai pour le titre, si j'y vois un écho dans le livre.;-)
Il y a forcément un écho avec le titre, j'ai dû passer à coté.
SupprimerJe pense faire le détour tout de même si j'en ai l'occasion, à moins que je ne tombe sur "Appel du pied". Tu m'a bien fait rien avec ton expression "prendre les rennes" façon Père Noël ! ;-)
RépondreSupprimerOui, cette jeune femme à besoin de prendre son envol. Quoi de mieux que les rennes (du Père Noël) ?
SupprimerEt bien malgré tes réticences il me tente bien moi ! J'adore faire la psy ... comme toi le titre j'adore ainsi que ce visage de première page...
RépondreSupprimerWè ça me tente bien.... :D
Voila un roman qui a tout pour te plaire alors !
SupprimerEncore un livre japonais que je ne trouve qu'en japonais dans les bibliothèques d'ici puisqu'il n'est pas traduit. J'aime beaucoup la couverture française.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est une très jolie couverture. Après je suis persuadé que le texte peut plaire. C'est juste que la fin est beaucoup trop psychologique pour moi et contraste avec la légèreté affichée dans les 1ères pages.
SupprimerBen je le tenterais bien quand même moi...pas un achat mais si un jour il est devant mes yeux à la bibli...^^
RépondreSupprimerBien sûr, ne fais pas l'impasse si tu le croises, il pourrait te plaire.
SupprimerAh, le fameux roman dont tu me parlais ! Bon, ça n'est toujours pas une priorité. Je reste sur une idée d'écriture et de sujet un peu adolescent. Des textes agréables à lire mais pas indispensable non plus. Bref, pour le moment, je passe !
RépondreSupprimerTu as raison, on n'est pas loin de préoccupations d'ados. Peut-être pour ça que ça a fini par m'agacer^^
SupprimerJ'ai lu d'elle Install l'an dernier, j'avais trouvé ça assez brillant.
RépondreSupprimerJe pense que c'est un texte très féminin. Sans doute pour ça que je suis un peu passé à coté.
SupprimerJ'avais repéré Appel du pied. On me dit que c'est un petit roman très bien écrit malgré le jeune âge de l'auteur. Je ne sais pas .... les tribulations adolescentes ont du mal à m'emballer en général ;)
RépondreSupprimerCelui-là est un texte très "adulescent" je trouve. Sans doute dans la même veine qu'Appel du pied.
SupprimerVous avez décroché au dernier tiers, et vous n'avez pas saisi le sens du titre... A mon avis, c'est juste que vous avez mal lu. Essayez donc à nouveau, en repérant cette fois les indices que Yoshika est amoureuse de Ichi avec une petite nuance sadique (Elle rêve de Ichi enfoncé dans un goulot de bouteille, le perso de manga qu'elle crée à partir de lui s'appelle le Prince Pas-Futt-Futt, etc.). Quand vous aurez perçu que la Yoshika est une petite perverse qui s'ignore, vous verrez peut-être aussi que ce qu'elle n'accepte pas de Ni, c'est justement que cette fois c'est elle qui se retrouve en position de victime de son amour un peu lourd. Et que toute la difficulté pour elle, c'est de passer de S à M. Trembler te va si bien. Mais qui adore trembler ici ?
RépondreSupprimerJ'avoue que je n'ai pas du tout vu en Yoshika une perverse qui s'ignore. Merci d'éclairer ma lanterne^^
Supprimerj'avais beaucoup aimé les deux premiers romans de cet écrivain. Merci pour cet article qui malgré les réserves sur la fin me tente bien. Mon avis sur "appel du pied" où l'on retrouve l'envie de secouer l'héroïne du roman : http://fromtheavenue.blogspot.fr/2010/01/appel-du-pied-de-wataya-risa.html
RépondreSupprimerJe crois que je lirai Appel du pied pour me faire une idée.
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