On nous vante dès la couverture un amour fou. Et je me trompe peut-être, surement même, mais je n’ai pas vu d’amour. Du désir, certes. Mais de l’amour… L’attirance physique est soulignée à de nombreuses reprises, clairement montrée même. D’ailleurs cette attirance est le cœur du problème. Alors que les sentiments, l’affection ou la tendresse n’apparaissent à aucun moment. Du moins c’est l’impression que j’ai eu.
Après, j’ai apprécié que cette relation incestueuse soit exposée sans jugement. Leur passion purement charnelle est irrésistible, déraisonnable. Une forme d’addiction quasi maladive. Ou pas. Zidrou expose les faits, et c’est au lecteur de se débrouiller. Avec sa conscience, sa morale, ses limites. Une telle alchimie a-t-elle besoin d’explication ? Je ne crois pas. Il est parfois préférable de ne pas chercher à comprendre pourquoi ni comment deux personnes viennent à se désirer follement. Il est parfois préférable de se laisser porter par ses envies sans se poser de question. En tout cas c’est ce que Virginie et Martin semblaient avoir fait jusqu’au début de l’album.
Ça aurait pu être glauque. Ça aurait pu être vulgaire, racoleur, immoral, scandaleux, dégueulasse. Sauf que Zidrou est aux manettes, donc on joue les choses en finesse. Le personnage du mari cocufié par son beau frère est touchant, les rencontres entre le frère et la sœur sonnent juste, la maison de famille, souvenirs de leurs premiers ébats, que l’un veut garder et l’autre vendre, agit de façon très symbolique sur le déroulement du récit (et donne également son titre à l’album).
Le dessin de Springer, vivant, charnel, illustre à merveille un scénario qui met en scène des individus lambda aux physiques passe partout, ni gravures de mode ni cas sociaux, classes moyennes parfaitement intégrées socialement aux existences banales. En dehors d’un petit détail qui sort quand même grandement de l’ordinaire...
Un album qui dérange, forcément. Mais qui pousse également à la réflexion sans prendre partie, loin de toute apologie ou d’une dénonciation sans nuance. Du Zidrou dans le texte, ne rechignant pas à aller sur des terrains particulièrement glissants avec une sensibilité qui n’appartient qu’à lui. Du Zidrou comme je l’aime, ni plus ni moins.
L’indivision de Springer et Zidrou. Futuropolis, 2015. 64
pages. 15,00 euros.
C'est l'absence de parti-pris que je pense avoir le plus apprécié dans cette BD ;)
RépondreSupprimerMoi aussi.
SupprimerJe jetterai bien un oeil à la bibliothèque pour voir, un thème délicat bien traité, ça mérite le détour :-)
RépondreSupprimerJe le pense, oui.
SupprimerTout ce que tu dis fais à la fois envie et fais un peu peur.... Je verrai si à l'occasion je le vois à la médiathèque ;-)
RépondreSupprimerMoi c'est là que je l'ai trouvé ;)
Supprimerpas simple, le thème!
RépondreSupprimerj'ai noté ce titre depuis un moment déjà, j'espère que la biblio va finir par l'acheter!
Pas simple du tout, c'est le moins qu'on puisse dire.
SupprimerElle me tente bien cette BD !
RépondreSupprimerJe peux te comprendre^^
SupprimerMe la ramènerai d'Angoulême .... histoire de retourner coller des bises à Zidrou ;-)
RépondreSupprimerBen voyons :p
SupprimerC'est ma lecture de la semaine aussi. J'ai trouvé cette BD très belle malgré le thème délicat et casse-gueule. Aucun parti pris, juste des moments de vie. Une belle découverte !
RépondreSupprimerOn a fait une lecture commune sans le savoir ;)
SupprimerC'est très fort comme album ! Les auteurs arrivent à s’emparer du tabou de l’inceste avec une rare délicatesse, c'est de la haute-voltige ! Contente que tu aies aimé !
RépondreSupprimerTrès fort, oui. J'ai aimé même si je n'ai pas eu tout à fait le même ressenti que toi.
Supprimerje ne manquerai pas de le lire s'il me passe entre les mains. Je suis curieuse de voir la plume de Zidrou sur ce thème
RépondreSupprimerC'est un vrai touche à tout ce Zidrou !
SupprimerThème étrange, les seules histoires que je connaisse d'incestes entre frère et sœur, sont des tragédies où la domination sadique se mêle à la sexualité , mais bon c'étaient chez des cas sociaux , tout ce dont je peux témoigner c'est que, lorsque l'inceste s'en mêle c'est pire que tout.
RépondreSupprimerLes seules histoires que l'on connait sont relayées par les médias donc elles sont forcément dramatiques.
SupprimerDéjà notée. Tu confirmes mon envie de découvrir cette BD.
RépondreSupprimerJ'en suis ravi.
Supprimerintéressant ce thème de l'inceste consenti - et si les cas dont on parle dans les médias sont ceux qui sont subis, je suis sûre qu'il y en a beaucoup plus que ce que l'on croit.
RépondreSupprimerJe suis du même avis que toi.
SupprimerEncore un Zidrou qui finira sur mes étagères !
RépondreSupprimerPourquoi ça ne m'étonne pas ? ;)
SupprimerJe ne pense pas que je lirai cette BD, elle ne m'attire pas plus que ça ^^
RépondreSupprimerLe thème à de quoi refroidir.
SupprimerJe ne crois pas que ce genre d'inceste entre frère et soeur soit très fréquent mais ça doit arriver. Oui, délicat comme thème. Mais pourquoi pas si je tombe dessus à la bibliothèque.
RépondreSupprimerTu ne perdras rien à essayer.
SupprimerHmmm... à voir, à voir... Sûr qu'on ne se précipiterait pas pour la thématique mais en même temps, son traitement ici semble "intelligent". Mais j'ai quand même d'autres Zidrou sur ma LAL il me semble, prioritaires peut-être.;-)
RépondreSupprimerOn en revient toujours à ta pal ;)
SupprimerUn thème pas facile à traiter, mais qui est intrigant. Je vais me faire ma propre idée, selon moi... je veux vraiment découvrir l'auteur.
RépondreSupprimerTu ne connais pas Zidrou ? Il faut réparer ça au plus vite !
SupprimerComme je veux lire tout Zidrou,j'ai de quoi faire :)
RépondreSupprimerTu peux faire l'impasse sur la série Ducobu ;)
Supprimersuper bd
RépondreSupprimersans violence extérieure (la collègue de bureau de Sébastien est cool, le mari de Virginie s'avère très libéral lui aussi)
de la violence seulement dans la relation amoureuse frère-soeur, mais plutôt de la tension que de la violence.
tu n'y as vu que du désir, pas d'amour.
à quoi se détecte l'amour ? pas qu'au désir donc, si je te suis (et je te suis). je dirais, à voir la bd : au manque, quand l'un cherche sans cesse l'autre, l'a de préférence dans son champ de vision.
et c'est très bien montré dans la bd : d'abord Sébastien qui cherche Virginie puis la situation s'inverse, se complète plutôt, pour montrer un amour partagé.
donc pour moi, l'amour se voit dans le fait que chacun occupe l'esprit de l'autre, y est "campé" durablement.
l'impossibilité "théorique" de la relation, le souci constant d'être indétectable aux autres (aux enfants notamment), la souffrance de devoir vivre de cette façon attisent cet amour, qui vire passionnel, obsessionnel.
voilà comment j'ai lu cette bd.
le dessin et les couleurs sont réussis aussi.
Je comprends parfaitement ta lecture de cette histoire, même si je ne la partage pas totalement. Super BD, on est d'accord.
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