Kaze a choisi de disparaître après avoir appris son licenciement. Il a laissé une lettre à sa femme avant de « s’évaporer », comme des milliers d’autres le font chaque année au Japon, quittant tout sans donner d’explication. Apprenant la nouvelle, Yukiko, la fille de Kaze, rentre dare-dare des États-Unis où elle vit depuis quinze ans. Dans ses bagages, Richard B., poète et détective privé, américain pur jus qui a été pendant quelques temps son amant. C’est lui qui va mener l’enquête et tenter de retrouver Kaze dans un Japon encore sous le choc après la tragédie de Fukushima.
Le lecteur suit en parallèle le parcours de "l’évaporé", sa rencontre avec le jeune Akainu qui a fui seul le nord du pays après la catastrophe nucléaire et les recherches menées par Richard B. et Yukiko. Mais l’aspect « policier » passe rapidement au second plan. En courts chapitres, Thomas B. Revedry insuffle à son récit un rythme syncopé, alternant les scènes quasi contemplatives et les brusques accélérations de l’intrigue. Le texte est traversé par quelques fulgurances poétiques au lyrisme contenu et à la force d’évocation éblouissante. La description du Japon contemporain et du traumatisme post-Fukushima est très réaliste. Les conséquences sociales de la tragédie sont notamment expliquées, comme les tractations financières menées par des vautours qui profitent de catastrophes de ce genre pour engranger les milliards sur le dos des sinistrés. Une dimension sociale qui donne davantage d’ampleur aux trajectoires des différents protagonistes.
Les évaporés relève à la fois de la quête et de la fuite. Quête d’identité pour Yukiko, du sens de l’existence pour Richard B., fuite vers une possible reconstruction pour Kaze et Aikanu. C’est surtout un texte somptueux, puissant, équilibré, parfaitement articulé. Un roman d’une grande profondeur où un auteur à l’évidence brillant a su maîtriser sa plume pour ne pas tomber dans une démonstration de style se cantonnant au purement esthétique. Une réussite totale.
Une nouvelle lecture commune que j’ai le plaisir de partager avec Marilyne !
Les évaporés de Thomas B. Reverdy. Flammarion, 2013. 300 pages. 19 euros.
Cette possibilité de partir m'a fascinée! Un très bon roman !
RépondreSupprimerOn est d'accord !
SupprimerJe viens de lire le billet de Marilyne. Vous l'aimez tous les deux, ce roman. Je l'ai mis sur les lectures à faire cet automne, qu'il reçoive ou pas le Goncourt ou un autre prix!
RépondreSupprimerIl mériterait d'être récompensé par un prix.
SupprimerJe l'ai dans ma PAL numérique mais ton billet va le faire remonter au classement des lectures à faire
RépondreSupprimerJ'en suis ravi ;)
SupprimerOh oui, belle maîtrise narrative. Je crois que c'est ce qui m'a le plus prise, ces temps syncopés, j'ai adoré les chapitres " décalés ", notamment ce " rêve à Kyoto " en regard des pages décrivant le Japon vu par Richard ( avec celles, savoureuses, sur le fait qu'il devient totalement alphabète. Et la liste des raisons de disparaître, hum )
RépondreSupprimerIl a trouvé une rythme assez unique qui donne toute la force au récit, c'est vraiment une belle réussite !
SupprimerConvaincue! je vais guetter la bibli, sagement..;
RépondreSupprimerJ'espère qu'il y arrivera rapidement.
SupprimerIl me fait de l'oeil depuis un moment.
RépondreSupprimerDonne lui sa chance, il ne te décevra pas.
SupprimerJ'attendais d'autres avis pour me décider. Deux avis positifs aujourd'hui, c'est prometteur.
RépondreSupprimerPour moi c'est vraiment un beau roman.
SupprimerIl devrait voyager jusqu'à moi, je me réjouis !
RépondreSupprimerChouette, tu vas aimer je pense.
SupprimerEh bah un de plus à lire !
RépondreSupprimerLe banquier : Mme Aaliz, encore un découvert, avez-vous une explication valable ?
Moi : Euh ... je me suis abonnée à la newsletter de jérôme.
Avec un argument pareil, il ne peut qu'augmenter ton autorisation de découvert. Sinon tu me l'envoies, je lui expliquerais^^
SupprimerJe note la réussite totale !
RépondreSupprimerTu peux !
SupprimerIl fait le tour de la blogosphère ce roman en ce moment !
RépondreSupprimerUn incontournable en effet !
SupprimerJe te sens sous le charme de ce roman : c'est rare de te voir si envoûté ! Il a l'air vraiment bien, ce bouquin. Bises
RépondreSupprimerSous le charme, c'est exactement ça !
SupprimerOn entend beaucoup parler de ce livre en ce moment et puis tu en parles bien... je le note pour mes prochaines lectures...
RépondreSupprimerC'est vrai qu'on le voit un peu partout.
SupprimerJe ne lis pas je ne lis rien, le livre est dans ma PAL, je veux le découvrir sans rien en savoir.^^
RépondreSupprimerC'est moi qui irai voir avec plaisir ce que tu en as pensé alors.
SupprimerAh oui, une réussite totale. Il est difficile d'ailleurs d'écrire un billet sur ce livre tout en paradoxe ...
RépondreSupprimerPas simple en effet de trouver les mots justes pour parler de ce roman.
SupprimerZut, on me l'avait proposé et je n'ai pas donné suite. Tant pis.
RépondreSupprimerIl sortira bien en poche un jour ou l'autre.
Supprimerje vais finir par craquer...
RépondreSupprimerTu ferais bien en effet.
SupprimerJ'ai entedu parler de ce roman ici et là, vanté aussi par mon libraire, mais j'attendais qu'il sorte en poche. Après la lecture de ton billet, je sens que je vais craquer. Ma Pal ne te remercie pas !
RépondreSupprimerDésolé mais c'est vraiment un excellent roman et je suis certain qu'il ne restera pas longtemps sur ta pal.
SupprimerUn roman qui me tente vraiment !
RépondreSupprimerJe pense que tu adorerais.
SupprimerTrès belle critique. Je suis en train de le lire et je suis complètement sous le charme. C'est tellement bien écrit..
RépondreSupprimerJ'ai trouvé aussi que c'était magnifiquement écrit.
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