Yann et Berthet © Dargaud 2011 |
1946, aux environs de Los Angeles, un soir d’été. Alors qu’elle rentre chez elle après une filature ratée, la détective privée Dottie Partington percute une jeune femme qui traverse la route paniquée. Avant de tomber dans le coma, la jeune femme supplie Dottie de la protéger du « gros ». Découvrant une ombre qui observe la scène depuis les fourrées, Dottie se lance à sa poursuite, en vain. De retour à sa voiture, elle se rend compte que la victime de l’accident s’est volatilisée.
Deux jours plus tard, Dottie apprend dans le journal que la personne qu’elle a renversée n’est autre que Grace Mac Guffin, une starlette qui terminait le nouveau film d’Alfred Hitchcock et dont tout Hollywood est sans nouvelles. Décidée à tirer les choses au clair, Dotti se fait engager comme doublure par Hitchcock et commence à mener une discrète enquête auprès de l’équipe du film…
Déjà le 10ème tome pour cette série débutée en 1994. Après deux cycles déclinés sous la forme de trilogies (la seconde guerre mondiale et la guerre froide), après un diptyque consacré à Las Vegas et un One shot se déroulant à Hawaï, revoilà la plantureuse Dottie jouant au détective privé à Hollywood. Un régal pour Berthet, toujours aussi à l’aise pour mettre en images cette Amérique de l’après-guerre qu’il apprécie tant. Ses voitures et ses femmes sont somptueuses, la précision de ses décors est minutieuse et son découpage théâtral donne du rythme au récit. De son coté Yann applique toujours la même recette : un brin de cynisme et de cruauté, un soupçon d’humour noir, des rebondissements inattendus, une rencontre entre son héroïne et un personnage ayant réellement existé... Pourtant ici, la mayonnaise a du mal à prendre. Son scénario est trop bavard et les dialogues ne brillent pas par leur qualité. De plus, l’envers du décor hollywoodien qu’il dépeint semble au final bien peu excitant. Le comble pour une série aussi glamour que Pin-up !
Une intrigue emberlificotée où la fin manque cruellement de clarté et un univers qui sonne presque aussi faux que les décors en carton pâte d’un studio de cinéma, voila ce que je retiendrais de cet album. Dommage ! Ce dixième tome beaucoup plus sage que les précédents se révèle donc au final plutôt décevant. Dans une interview au magazine L’immanquable Berthet déclarait : « A titre personnel, même si j’aime beaucoup cette série, je n’ai pas envie d’enchaîner les tomes de Pin-up jusqu’à la fin de ma vie. » A la lecture de ce dernier opus, on comprend que la lassitude puisse le gagner et qu’il ait envie de passer à autre chose.
Pin-up T10 : Le dossier Alfred H. de Yann et Berthet, Dargaud, 2011. 64 pages. 14 euros.
Yann et Berthet © Dargaud 2011 |