vendredi 18 mars 2011

Félicien Moutarde, tome 2 : Deuxième fois qui pique

Enfin, Félicien est de retour ! Près d’un an après sa naissance mouvementée, il revient, toujours aussi irrésistible. Comment ça vous ne connaissez pas Félicien Moutarde ? Pourtant, c’est un phénomène qui gagne à être connu. Pas encore né, il était déjà aigri, certain d’hériter de tous les défauts de la terre à cause de ses parents n’ayant strictement aucune qualité.

Après avoir voulu assassiné Bambi et être tombé amoureux au jardin d’enfants, le garnement est persuadé que sa dulcinée le déteste. C’est sans doute parce qu’il est le plus vilain de tous les enfants de la ville. Il ne voit qu’un moyen pour remédier à la situation : kidnapper sa mère, demander une rançon à son père et avec les sous se payer une opération de chirurgie esthétique. Mais difficile de mettre en œuvre un tel plan quand on n’a pas encore deux ans ! D’ailleurs, plus son anniversaire approche et plus Félicien a le cafard. Il va même se payer une petite régression en faisant caca dans son slip du vendredi...

Vous l’aurez compris, avec les aventures de leur moutard psychotique et désabusé, Fabrice Melquiot et Ronan Badel ne font pas dans la dentelle. Atypiques, irrévérencieuses, politiquement incorrectes, les aventures de Félicien détonnent dans le milieu plutôt policé de la littérature jeunesse. C’est bien simple, pour moi, ce gamin est un anti Petit Nicolas ou, si on cherche une référence plus récente, un Pico Bogue trash. Après, il n’est pas certain que les enfants comprennent toutes les réflexions corrosives du bambin et apprécient son attitude borderline (j’ai essayé de le faire lire à ma fille de 8 ans et elle n’a pas aimé du tout). Finalement, peut-être que cette série, sous ses airs faussement enfantins, est davantage destinée aux plus grands.

Voila en tout cas un ouvrage inclassable, entre album et roman graphique, où le trait nerveux des illustrations s’accorde parfaitement avec l’acidité et la drôlerie du texte. Personnellement, j’adore. Mais j’ai constaté en le faisant lire à d’autres adultes que tout le monde ne partage pas mon opinion, loin de là. Alors si vous avez l’occasion de le découvrir, n’hésitez pas à passer par ici pour me donner votre avis, j’aimerais beaucoup savoir ce que vous en pensez.

Félicien Moutarde, tome 2 : Deuxième fois qui pique, de Fabrice Melquiot et Ronan Badel, Éditions L’élan Vert, 2011. 78 pages. 13 euros. A partir de 9 ans.



L'info en plus : Pour conclure, quelques morceaux choisis afin de vous mettre dans le ton :

"On roule vers Genève dans la vieille voiture de mon père Michel. Elle est toute pourrie. C’est un monospace : à l’intérieur, y a de la place pour une seule personne. Nous, on est trois, serrés comme des merlans dans une boîte de sardines."

"[Dans la voiture] Maman mange des chips et se coupe les ongles des pieds en même temps. Des fois, elle confond."

"[Toujours dans la voiture] Mon père n’a aucun sens des réalités. Pour penser à autre chose, je jette mes crottes de nez dans les cheveux de Maman. Ça lui servira de barrette, c’est bien pratique."

"J’ai tous les défauts du monde sauf que, peut-être, je suis génial. Ça me consolerait d’avoir le génie comme seul qualité."

1 commentaire:

  1. Les extraits ne me plaisent pas trop ...
    Sinon, nous avons Mon papi : billet à venir mais nos avis ne sont pas très enthousiastes...

    RépondreSupprimer

Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !