Rendre la justice, Vénérande n’a que cette idée en tête. Faire payer les salopards qui ont tranché la langue de son frère après l’avoir défiguré. L’Infernu est son seul salut. Une légende vivante, un tueur à gage craint dans tout le pays. Avec lui, elle va chevaucher vers la tanière des Santa Lucia (la fratrie à abattre) pour accomplir sa vendetta. En chemin, l’Infernu va lui raconter les plus mémorables épisodes sa longue carrière d’impitoyable desperado…
Un western, au cœur des montagnes corses, à la fin du 19ème siècle, fallait oser ! Un western hanté par le mal et la violence, par des hommes orphelins de Dieu devenus des créatures maléfiques. J’ai retrouvé dans le personnage de l’Infernu les caractéristiques que j’avais appréciées chez celui du Tireur de Glendon Swarthout : un tueur légendaire en bout de course voulant sortir par la grande porte et une scène finale crépusculaire dont on devine facilement l’issue.
Mais l’intérêt principal tient dans l’évocation de son passé de brigand, du basculement de son engagement idéologique vers le grand banditisme. A cet égard, la bande de pillards sanguinaires à laquelle il a appartenu n’a rien à envier aux coquillards de François Villon.
La langue de Marc Biancarelli est riche, âpre et lyrique. Les descriptions possèdent une force d’évocation particulièrement puissante. Après, je le reconnais, le récit est traversé par une violence telle qu’elle pourra heurter les âmes sensibles. Pour ma part j’ai pris un vrai plaisir à découvrir ce texte atypique et plein de souffle qui détonne par rapport à ce que j’ai pu découvrir de la rentrée littéraire jusqu’alors.
Orphelins de Dieu de Marc Biancarelli. Actes sud, 2014. 236 pages. 20,00 euros.
L'avis de Sandrine
Je ne lis pas beaucoup de romans français de la rentrée littéraire, j'ai souvent l'impression qu'ils ont déjà tous été écrits. Mais celui-ci m'a vraiment surprise autant par son style que par l'histoire qu'il raconte.
RépondreSupprimerOui, c'est presque un roman à l'ancienne, entre western et aventure.
Supprimerça c'est vrai ! Ce roman est vraiment à part parmi ceux de la rentrée littéraire mais si j'ai été sensible à l'écriture, j'ai été trop heurté par la violence du texte. J'avais l'impression que ça n'allait jamais s'arrêter.
RépondreSupprimerLa violence ne me gêne pas quand elle ne se décline pas dans une ambiance de suspens angoissant. Et ici ce n'est pas du tout le cas.
SupprimerBeaucoup de bons commentaires sur ce livre, je l'ai noté pour une, peut-être, future lecture
RépondreSupprimerTu devrais facilement le trouve à la médiathèque.
SupprimerJe l'avais noté chez Sandrine, c'était déjà assez intrigant, tu en rajoutes une couche. Mais ton avertissement violence/âmes sensibles me fait hésiter tout de même.
RépondreSupprimerIl y a des scènes un peu rudes mais ce n'est ce qu'il faut retenir de ce texte.
SupprimerCe roman a-t-il été écrit en français ? Je me souviens que le précédent de Marc Biancarelli était traduit du corse par Jérôme Ferrari... même si je ne l'ai pas lu. La violence que tu mentionnes me fait hésiter pour celui-ci.
RépondreSupprimerOui, c'est son premier roman écrit en français.
Supprimerun "texte atypique et plein de souffle qui détonne" ? Il faut que j'aille voir ça de plus près :-)
RépondreSupprimerEt tu as bien raison ;)
SupprimerLe résumé que tu mets en haut me freine plus que la violence. Ce Dieu qui revient sans cesse.
RépondreSupprimerL'extrait que j'ai mis était pour souligner le fait que cet homme est son seul recours. Mais la religion ne tient absolument aucune place dans ce texte.
SupprimerDe belles lectures pour les deux romans français de rentrée littéraire que j'ai lus. Celui-ci, comme je te l'ai dit, j'hésite, l'écriture me tente, le thème que tu pointes aussi mais comme Louise les références à Dieu et trop de violence...
RépondreSupprimerPour les références à Dieu tu n'as aucun souci à te faire. Pour la violence, elle est présente mais supportable je pense.
SupprimerJe note. Chaque village doit avoir ses histoires terrifiantes de vendetta. Le mien ne fait pas exception, hélas.
RépondreSupprimerLa vendetta est malheureusement une terrible "coutume", en Corse ou ailleurs.
SupprimerMerci pour l’information.
RépondreSupprimerSandrine m'a déjà convaincue...
RépondreSupprimerIl te reste à te jeter sur Murtoriu, son premeir roman, traduit du corse par J Ferrari!
http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2012/12/murtoriu.html
Murtoriu est depuis longtemps sur ma liste à lire, tu penses bien !
Supprimerj'ai très envie de lire des livres qui se passent en Corse...en plus un western?? c'est bon, je suis convaincue :-)
RépondreSupprimerEt je suis certain que tu le préféreras à "Faillir être flingué".
SupprimerCe livre me fait hésiter, mais ton avis va me faire flancher du bon côté je crois :-)
RépondreSupprimerTant mieux, il mérite vraiment d'être découvert.
Supprimerça pourrait bien me plaire ça ! Je note !
RépondreSupprimerC'est une très bonne idée !
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