vendredi 6 janvier 2012

Marche ou rêve

Laurel et Elric
© Dargaud 2011
Harold, jeune homme rêveur de 19 ans, n’arrive pas à faire l’amour à son amie Claire dont il est pourtant très amoureux. A l’occasion de vacances en Bretagne chez sa grand-mère, il retrouve Jeanne, une copine d’enfance, découvre qu’il a un demi-frère et tombe sous le charme de la jolie Mathilde. Un séjour bref mais extrêmement riche de surprises qui fera vaciller bien des certitudes…

Une lecture pas désagréable avec un univers provincial réaliste et des dialogues plein de fraîcheur. Malgré l’aspect intime du récit l’ensemble reste d’une grande pudeur. Une bonne idée également de mettre en scène le basculement dans le monde des adultes d’un jeune homme resté avant tout un grand enfant.

La simplicité est le maître mot de cet album. Simplicité de l’écriture mais aussi simplicité du trait. Les dessins réalisés à quatre mains par Laurel et Elric sont d’une grande lisibilité et leur aspect « jeunesse » tranche agréablement avec la gravité du propos. Beaucoup de qualités donc et pourtant, j’ai terminé le récit sur une impression mitigée en me disant « tout ça pour ça ? ». Difficile de développer une quelconque empathie pour Harold, un garçon sans relief et trop mollasson. Autre problème, Laurel charge un peu trop la barque niveau scénario : la panne sexuelle, le secret de famille, le coup de foudre en vacances, le père violent, le demi-frère suicidaire et la grand-mère tueuse de chatons qui elle-même meurt la veille du départ de son petit fils, ça fait beaucoup en à peine 80 pages. Trop de choses sont abordées de manière superficielle, il y a un vrai manque d’épaisseur. Et puis la fin est sans aucun intérêt. A la limite, si un second tome était prévu, cette fin abrupte pourrait passer mais à priori, Marche ou rêve est un one shot.

Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai perdu mon temps avec cet album, ce serait manquer de respect pour le travail des auteurs. Néanmoins, il ne me laissera pas un souvenir impérissable, c’est une certitude.


L’avis de Mo’ qui m’a gentiment offert cet album.

Marche ou rêve, de Laurel et Elric, Dargaud, 2011. 80 pages. 12.95 euros.


Laurel et Elric © Dargaud 2011

mercredi 4 janvier 2012

Texas Exil

Daeninckx et Mako
© Emmanuel Proust 2011
Paris, 1871. A quelques jours de la semaine sanglante qui sonnera le glas de la commune, Fulbert Jolras, un insurgé, rencontre l’Andalouse, une femme sublime ayant notamment posé pour le célèbre tableau de Courbet « L’origine du monde ». Leur coup de foudre sera de courte durée car dès le lendemain le communard est gravement blessé sur une barricade. Miraculeusement sauvé par l’un de ses camarades, il embarque après une longue convalescence du Havre vers l’Amérique. Entraîné dès son arrivée à New York dans un braquage qui va mal tourner, Fulbert devient un fugitif recherché dans tout le pays. Après un passage à St Louis et une longue errance vers le sud, il atterrit finalement à Dallas, dans une communauté utopique de français exilés au Texas. C’est au sein de cette communauté devenue depuis peu la 46ème section de l’Association Internationale des Travailleurs que Fulbert se lance dans l’industrie de la conserve, où il fera fortune

Quelle densité ! Faire tenir en 120 pages une vie aussi riche est un véritable exploit. Heureusement, Didier Daeninckx n’est pas né de la dernière pluie. Il sait y faire, le bougre, pour installer une histoire et lui donner du souffle. Comme à son habitude, il prête une couleur très sociale à son propos et ne cesse de mêler la petite et la grande histoire. La trajectoire de Fulbert est de l’ordre de l’imaginaire mais nombre de personnages qu’il croise au cours de son existence sont eux bien réels : Mohamed Ben Ali, son camarade insurgé d’origine africaine, Courbet, Auguste Renoir, Jules Allix, le maire du IXème arrondissement de Paris ou encore Ben Long, élu maire de Dallas en 1872. De même, certains éléments relatés se sont vraiment déroulés : la Commune, évidemment, mais aussi la manifestation de l’Internationale des Travailleurs à New York le 17 décembre 1871 ou la communauté utopique baptisée La Réunion et créée par des Français à Dallas au début des années 1850. D’ailleurs, aujourd’hui encore, un quartier de la ville a gardé le nom (en français) de cette communauté. Les tatillons pointeront du doigt les grosses ficelles scénaristiques qui viennent, ici ou là, relancer l’intrigue de manière un peu artificielle. Personnellement, j’ai préféré fermer les yeux sur ces quelques improbables coïncidences pour mieux me laisser mener par le bout du nez jusqu’à la dernière page.

Pour ce qui est du dessin, le noir et blanc de Mako est aussi généreux que puissant. Beaucoup de détails, des scènes de fusillades rendues limpides par un découpage d’une redoutable efficacité, bref du très beau travail.

Prévu au départ pour être une série, Texas Exil a été interrompue après le premier tome publié en 2005 sous le titre de Bravardo. Cette réédition en noir et blanc, complétée et retravaillée, permet aux lecteurs de la première heure de connaître enfin la conclusion de l’histoire. Finalement, l’échec de la mouture initiale aura été un mal pour un bien tant ce one shot romanesque à souhait y a gagné en intensité. Certes pas un chef d'oeuvre mais une bonne BD d'aventure qui ravira les amateurs du genre.


Texas Exil, de Didier Daeninckx et Mako, Éditions Emmanuel Proust, 2011. 120 pages. 16.90 euros.


Daeninckx et Mako © Emmanuel Proust 2011




mardi 3 janvier 2012

Le premier mardi, c'est permis (3) : Mona, agent X T1

Scacchia et Hopkins
© Blanche 2011
Non mais vous avez vu cette couverture ? Franchement, difficile de trouver mieux. Y a pas, le marketing, quand c’est bien fait, ça marche à tous les coups. Je déambulais tranquillement au rayon philosophie de ma librairie préférée en quête d’un ouvrage à présenter pour ma troisième participation au rendez-vous de Stephie quand je suis tombé en arrêt devant cette charmante jeune femme (bon j’avoue, je m’étais un peu éloigné de la philo, genre une dizaine de mètres, pour me retrouver les yeux en l’air à passer en revue tous les titres de BD « adultes », mais c’est un détail sur lequel il n’est pas nécessaire de s’éterniser).

Avec une couverture pareille, ce n’est pas le genre d’album que l’on prend le temps de feuilleter dans les rayons. Je suis connu comme le loup blanc dans cette librairie et chacun sait que je tiens à ma respectabilité. C’est aussi pour cela qu’avant d’aller payer, j’ai coincé Mona entre un Ducobu pour ma grande et un album de l’école des loisirs pour ma petite dernière, histoire de noyer le poisson. Le passage en caisse n’a été qu’une formalité. Comme quoi, c’est facile pour toute personne respectable d’acheter une BD porno ni vu ni connu !

Bon c’est bien gentil tout ça, mais il se passe quoi derrière la couverture ? Mona est une jeune fille plantureuse et idéaliste qui, après avoir perdu la finale d’un jeu de télé réalité genre Secret Story, déprime sérieusement. Il faut dire qu’elle a trouvé son chéri en galante compagnie en rentrant chez elle et qu’elle s’est brouillée avec sa meilleure copine, nymphomane invétérée. Mona, elle, serait plutôt du genre sainte nitouche. Alors quand elle se rend à un entretien d’embauche et quelle tombe en pleine partie de jambes en l’air, il y a comme un malaise. Ecœurée, décidée à quitter ce monde cruel, Mona s’apprête à se jeter du haut d’un pont quand soudain...

Des années que je n’avais pas lu un navet pareil ! Tous les clichés du mauvais porno sont ici enfilés (si je puis dire) comme des perles : Mona l’oie blanche découvre des couples en pleine action dès qu’elle ouvre une porte. Mona la naïve tourne un film hard sans s’en rendre compte. Mona, devenue femme fatale et objet de désir, est transformée en agent spécial au service d’une obscure officine. On saupoudre tout ça avec quelques scènes lesbiennes, un peu de SM soft et une partouze finale et le tableau est complet.

Niveau dessin, l’italien Alessandro Scacchia rend une copie correcte, sans plus. Pour les connaisseurs, il est dans la veine de ses nombreux compatriotes ayant œuvré sur la série Selen. Heureusement, sa couverture sauve les meubles. D’ailleurs pour me convaincre que je n’ai pas jeté mon argent par les fenêtres en achetant cet album, je n’ai plus qu’à l’encadrer et à l’accrocher sur un mur de ma chambre. C’est ma femme qui va être contente !


Mona, agent X T1 : Premières armes, d’Alessandro Scacchia et Betty Hopkins. Éditions Blanche, 2011. 48 pages. 14,50 euros.

Scacchia et Hopkins © Blanche 2011
 
 

samedi 31 décembre 2011

Les tops et les flops 2011 : littérature de jeunesse

Je lis énormément de littérature de jeunesse mais je publie mes avis sur le site Lire pour le plaisir. Ici, je ne présente que des albums pour les petits et quelques romans ados. Ayant sérieusement ralenti les publications autour de la littérature de jeunesse cette année, mon top/flop se limitera à trois titres.

Les tops :

Les sales histoires de Félicien Moutarde T2 de Fabrice Melquiot et Ronan Badel

Un gros coup de coeur Félicien, ce sale gosse psychotique et désabusé âgé d'à peine deux ans. Un OVNI dans la production jeunesse actuelle qui ne plaira pas à tout le monde mais que j'ai personnellement adoré.

PS : petit conseil pour les documentaistes de collège. Achetez-donc ces deux volumes pour votre CDI, vous allez faire un malheur auprès des élèves. Succès 100% garanti.



Le garçon qui volait des avions d'Élise Fontenaille

Un roman basée sur l'histoire véridique de Colton Harris-Moore, un ado américain surnommé le bandit aux pieds nus. Touchant et superbement écrit.








 Dessine ! de Bill Thompson

Un album sans texte aux somptueuses illustrations. L'histoire est menée avec une fluidité assez incroyable. Un petit bijou qui ravira tous les enfants, même les non lecteurs qui pourront s'approprier l'ouvrage en toute autonomie.





Les Flops

Dors et fais pas chier d'Adam Mansbach

Un faux album jeunesse à ne surtout pas mettre entre les mains des enfants. Gratuitement vulgaire et pas drôle, ce titre a fait le buzz au moment de sa sortie. Beaucoup ont adoré, moi pas du tout.





Mon papi de David Bouchard et Josée Bisaillon

Un album archi déprimant. Le sujet est intéressant mais la lecture de ce titre filerait le cafard au plus optimiste des enfants.








P'tit Boule et Bill de Munuera et Gillot

La déclinaison de Boule et Bill en album pour les tout petits relève de l'opération purement marketing. Tellement déçu par ce titre que j'ai préféré ne pas rédiger de billet de peur d'être trop vindicatif.

vendredi 30 décembre 2011

Les tops et les flops 2011 : BD

Après les romans, l'heure est venue de faire un point sur mes lectures BD de l'année. J'en ai lu 210 en 2011, un chiffre identique aux années précdentes. Un bon cru mais je retiens surtout les nombreux échanges, les belles découvertes et les bons moments passés sur la blogosphère grâce à la bande dessinée. Parmi mes résolutions de l'année à venir, ralentir sérieusement la cadence niveau achat et me plonger dans tous ces titres qui prennent la poussière depuis des années sur mes étagères. Pas sûr de m'y tenir, mais qui sait...

Les tops

 Abélard T1 + T2 d’Hautière et Dillies

Je ne vais pas revenir 107 ans là-dessus. Ce diptyque est ce que j'ai lu de mieux cette année en matière de BD. Lisez Abélard, un point c'est tout !








Légendes de la garde T2 de David Pertersen

Entre Tolkien et Béatrix Potter, un comics jeunesse d’une qualité exceptionnelle. Graphiquement éblouissant.








New York trilogie, l'intégrale de Will Eisner

Ma première rencontre avec le très grand Will Eisner. Une leçon de bande dessinée, à tous points de vue. Tout simplement indispensable si l'on s'intéresse au genre.







Le schtoumpfissime de Peyo

La réédition de ce chef d’œuvre augmenté des commentaires du journaliste spécialisé Hugues Dayez a été pour moi un des événements de l'année en matière de BD. L'occasion de (re)découvrir un album mythique de la bande dessinée franco-belge qui n'a pas perdu une ride depuis sa publication en 1964.






Elmer, de Gerry Alanguilan

Un OVNI que cette BD Philippine mettant en scène la cohabitation entre humains et poulets doués de parole et de conscience. Tout en subtilité, une oeuvre d'une garnde finesse.








Les flops

L'univers des schtroumpfs T1

Un album rassemblant des histoires courtes publiées uniquement dans la presse. Stirctement aucun intérêt tant ces différentes histoires sont d'une infinie médiocrité. Comme par hasard, cet album de fonds de tiroir est sorti en plein été quelques jours avant le film des Schtroumpfs. Vous avez dit opportunisme ?






Sous l'eau, l'obscurité de Yoon-Sun Park

La jeunesse difficile d'une petite fille en Corée du Sud. Je ne dis pas que c'est mauvais mais je suis passé complètement à coté. Une lecture pénible.








Le perroquet des Batignolles T1 de Stanislas

Cette adaptation d'une pièce radiophonique de Boujut et Tardi a été une énorme déception. Trop bavard, manquant de rythme, mettant un scène un "héros" sans intérêt, bref, je passe mon tour pour la suite.







Northlanders T1 de Brian Wood et Davide Gianfelice

Une saga viking sans aucune véritable référence historique. Juste un prétexte pour enchaîner les scénes ultra violentes sur fond de trahison et de rancune familiale. Aussi vite lue qu'oubliée.







Les tuniques bleues T55 de Lambil et Cauvin

Encore un album décevant pour cette série dont l'agonie paraît sans fin. Il serait peut-être temps de mettre un terme au calvaire, non ?

jeudi 29 décembre 2011

Les tops et les flops 2011 : romans

J'ai lu 45 romans cette année. Comme d'habitude, du bon, du très bon et du beaucoup moins bon. Voici donc mes cinq tops et mes cinq flops de l'année 2011 :

Les Tops

Les trois lumières, de Claire Keegan

Un texte d'une rare sensibilité. A peine 100 pages qui vous mettent les poils au garde à vous. Sublime.








Submarino, de Jonas T. Bengtsson

Un roman danois âpre et dérangeant qui laisse en bouche un goût amer. Typiquement la littérature contemporaine que j'apprécie.








Opium Poppy, d'hubert Haddad

Un sujet difficile (l'exil français d'un jeune afghan) traité avec maestria. L'écriture d'Hubert Haddad, entre poésie et réalisme, est tout simplement magnifique.








Skoda, d'Olivier Sillig

Un tout petit texte pour une histoire simple, belle et tragique. La concision de l'écriture est un modèle du genre.








Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson

Entre Rousseau et Thoreau, Sylvain Tesson propose au lecteur de prendre un bol d'air frais sur les bords du lac Baïkal. Pour ne rien gâcher, c'est superbement écrit.









Les flops

Pfff, d'Hélène Sturm

Un premier roman totalement raté, brouillon et sans aucun intérêt. Le pire titre que j'ai lu cette année.








Les auto tamponneuses de Stéphane Hoffmann

Un sujet sans intérêt et une écriture tellement boursoufflée qu'elle en devient imbuvable. Il paraît que je n'ai rien compris à ce chef d'oeuvre. Je veux bien le croire !







Clèves de Marie Darrieussecq
Mon premier roman de Marie Darrieussecq et sans doute le dernier. Artificiellement vulgaire, l'écriture m'a semblé d'une très grande pauvreté.









La petite, de Michèle Hallberstadt

Un texte qui empile les clichés et donne dans la guimauve la plus fade. Le sujet (la tentative de suicide d'une collégienne) est traité de manière catastrophique.








L'homme aux cercles bleux, de Fred Vargas

Ma première rencontre avec Fred Vargas ne me laissera pas de souvenirs impérissables, c'est le moins que l'on puisse dire. A tel point que je me demande si je vais me laisser tenter une seconde fois.

mercredi 28 décembre 2011

My girl 1


Sahara © Kazé 2010
Masamune est sans nouvelles de Yoko, l’amour de sa vie, depuis maintenant cinq ans. Tout juste sait-il qu’elle est partie suivre des études à l’étranger. Mais un coup de téléphone lui apprend que Yoko vient de mourir et qu’elle laisse derrière elle une petite fille dont il est le père. Un coup de massue pour ce salaryman célibataire à la vie bien rangée. Après quelques hésitations, Masamune accueille chez lui la petite Koharu. Commence alors une délicate cohabitation entre deux êtres qu’à priori tout oppose...

Attention, terrain glissant. J’ai tiqué en trouvant ce manga au pied du sapin. Sourire de circonstance et remerciements au gros barbu (je suis bien élevé) mais surtout d’énormes doutes concernant la qualité de ce titre en lisant le résumé sur la 4ème de couverture. Je me suis dit que j’allais encore devoir me taper un drame larmoyant dégoulinant de bons sentiments, gardant en souvenir la pénible lecture d’Un bol plein de bonheur. A l’arrivée, mes préjugés ont été balayés par ce début d’histoire finement mis en place. Certes, on joue avec la corde sensible, mais sans jamais forcer. Le démarrage de la relation entre Masamune et Koharu est parfaitement amené. Alors que les psychologues ont dit à la petite fille de vite tirer un trait sur le triste accident qui a frappé sa mère, l’enfant au contraire ne veut pas oublier sa maman. Elle avoue à Koharu dès leur première rencontre : « Je voulais te rencontrer parce que je pensais que tu connaîtrais un moyen de vivre sans maman. » La réussite de leur cohabitation et le renforcement de leurs sentiments réciproques reposent sur ce postulat de départ : chacun soutiendra l’autre dans les moments difficiles pour rendre plus supportable le vide laissé par la disparition de Yoko. Intéressante également la délicate mise en route de la nouvelle vie de père célibataire de Masamune avec la difficulté de jongler entre le travail et sa fille, le regard désapprobateur des mamans à l’école ou encore son impuissance à gérer certains comportements de son enfant...

Bien sûr tout n’est pas parfait et l’auteur le reconnaît d’ailleurs dans la postface : « L’histoire est puérile, grossièrement écrite et manque parfois de cohérence, mais si ne serait-ce que quelques bribes restent dans votre mémoire, je serais ravie ». Sans être aussi sévère, je dirais que quelques faiblesses sautent aux yeux niveau scénario mais rien de dramatique. Et puis pour ce qui est du dessin, le trait est aéré et extrêmement lisible. Une simplicité de bon aloi qui sert parfaitement bien le propos et rend la progression du récit limpide.

Une agréable surprise donc. Seconde fois cette année que mes préjugés sur les mangas « tire-larmes » me jouent des tours après le très réussi Chien gardien d’étoiles. Jamais deux sans trois ?


My Girl T1, de Mizu Sahara, Kazé, 2010. 198 pages. 7,95 euros.


Sahara © Kazé 2010





dimanche 25 décembre 2011

Calendrier de l'avent : les gagnants !

Voila, c'est fini ! Le calendrier de l'avent s'est terminé hier. J'ai pu présenter 23 livres en 24 jours. J'ai réservé le dernier jour du calendrier à La radio des blogueurs de Leiloona.

La dernière semaine a été très difficile entre le boulot et les cadeaux mais je suis content d'avoir tenu jusqu'au bout. J'ai essayé de varier ma sélection au maximum et j'ai fait de très belles découvertes. Un énorme merci à Laurence, ma libraire jeunesse préférée qui m'a très gentiment prêtée tous les albums présentés au cours du mois. Je n'ai pas pu m'empêcher d'en acheter quelques uns sous la pression de mes filles mais au final, sans Laurence, je n'aurais pas été en mesure de vous proposer autant d'ouvrages aussi récents.

Comme promis le 1er décembre, j'offre le livre de leur choix (parmi les 23 présentés) à deux personnes ayant laissé au moins un commentaire sur un billet du calendrier. J'ai effectué le tirage au sort avec le logiciel The Hat pour sortir le nom des deux vainqueurs.

Vous étiez 40 sur la ligne de départ :




Et les gagnantes sont (roulement de tambour...) :









Un grand bravo aux deux gagnantes qui doivent maintenant me contacter par mèl afin de me faire part de leur choix et de me communiquer leurs coordonnées pour l'expédition des ouvrages.



Joyeux noël à tous ! J'espère que le gros barbu s'est montré généreux pour vous et vos proches !




vendredi 23 décembre 2011

Omotou guerrier masaï : Ousmane Sow (calendrier de l'avent 23)

Piquemal et Pilorget
© L'élan vert 2011
Au village de Sékou, il n’y a plus d’école. Quand la guerre a éclaté, les soldats ont pillé toutes les maisons. Son père a voulu s’y opposer et ils l’ont tué. Depuis, Sékou vit seul avec sa mère. La faim le tiraille et pour ne plus y penser, le jeune garçon passe des heures au bord du marigot. Il sculpte dans l’argile des animaux ou des fétiches protecteurs. Lorsque le village est brulé, Sékou est séparé de sa mère. Gardant avec lui son plus beau fétiche, l’enfant part à sa recherche...

Un album superbe et triste qui se termine néanmoins sur une note positive. Les illustrations de Bruno Pilorget sont lumineuses et très expressives. Comme tous les titres de la collection Pont des arts, Omotou permet d'entrer dans l'œuvre d'art par la fiction : ici, c’est l’univers du sculpteur sénégalais Ousmane Sow qui est à l’honneur, et plus particulièrement son œuvre intitulée « Le guerrier debout ». Au cours du récit, des détails inclus dans la trame narrative sont autant d’indices menant à la découverte de l’œuvre reproduite sur la quatrième de couverture. Comme d’habitude, les pages de garde finales apportent des informations sur l’artiste.

Une belle occasion de faire découvrir aux enfants un ouvrage poignant qui parle de la mort, de la guerre mais aussi du fait qu’il faille toujours garder espoir, même dans les situations les plus difficiles.


Omotou guerrier masaï de Michel Piquemal et Bruno Pilorget. L’élan vert, 2011. 28 pages. 14 euros. A partir de 5-6 ans.


Piquemal et Pilorget © L'élan vert 2011

jeudi 22 décembre 2011

L'arbre et l'hiver (calendrier de l'avent 22)

Pigois © Belize 2011
Il était une fois un petit arbre qui vivait tout seul au milieu d’une vaste plaine. Depuis qu’il avait perdu ses feuilles à l’automne, ce petit arbre se sentait si abandonné qu’il n’arrêtait pas de pleurer. Heureusement, tout au long de l’hiver, de nombreux visiteurs vinrent le réconforter : des oiseaux, des enfants, un écureuil, etc. Et surtout, lorsque le printemps arriva, le petit arbre eut la plus belle des surprises...

La mise en page est répétitive et immuable : sur la page de gauche, le texte ; sur celle de droite l’illustration. Ces dernières sont d’une grande simplicité. Le « dépouillement graphique » donne de la profondeur à l’isolement de l’arbre et de l’importance aux apparitions des différents protagonistes venant lui rendre visite. Je ne suis généralement pas très fan des illustrations « assistées par ordinateur » comme c’est le cas ici mais je dois avouer que, pour le coup, Melissa Pigois a su créer un univers empreint à la fois de douceur et de chaleur.

L’utilisation du passé simple et la richesse du lexique permettent difficilement à un élève de CP de découvrir seul le texte (j’ai testé à la maison). Par contre, la lecture à voix haute de l’adulte est un régal pour l’enfant. Encore un album de saison à partager avec les petits bouts !


L’arbre et l’hiver de Melissa Pigois, Éditions Belize 2011. 32 pages. 14,90 euros. A partir de 4 ans.


Pigois © Belize 2011

PS : pour découvrir d'autres illustrations de l'album, rendez-vous sur le blog de l'auteur : http://melissapigoisillustratrice.ultra-book.com/portfolio#1