Andreas Egger, né en 1898. Orphelin élevé à la dure par un fermier qui le battait comme plâtre, au point de le rendre définitivement boiteux un soir de dérouillée plus appuyée que les autres. Le lecteur le découvre à 33 ans, au moment où il rencontre Marie, qui deviendra sa femme. Dans ces montagnes autrichiennes où il passa sa vie, Andreas connut l’amour, une avalanche dévastatrice, l’arrivée du progrès et la construction des premiers téléphériques à laquelle il participa activement. Puis vint la guerre. Envoyé sur le front de l’Est, il fut prisonnier dans un camp russe et ne rentra chez lui qu’en 1951, pour devenir guide de montagne.
J’ai bien fait d’écouter Le petit carré jaune qui m’a chaudement recommandé ce roman. Forcément j’ai aimé ces petits riens d’une petite vie. Le destin d’apparence minuscule d’un taiseux épris de silence et de solitude ne pouvait que me parler. L’écriture se veut discrète, épurée à l’extrême, cheminant à son rythme, sans esbroufe. Un dépouillement proche d’une forme d’humilité bien loin des modes actuelles, et qui m’a parfois rappelé le meilleur de De Luca.
Une vie entière loin de la clameur du monde, à la fois heureuse et douloureuse, comme toute vie qui se respecte. Une vie d’isolement au cœur des montagnes, dont la beauté est restituée avec une touchante sobriété. Et puis ces dernières phrases, que j’aimerais faire miennes au soir de ma propre vie : « Il ne s’était jamais trouvé dans l’embarras de croire en Dieu, et la mort ne lui faisait pas peur. Il ne pouvait pas se rappeler d’où il venait, et en fin de compte ne savait pas où il irait. Mais, à cet entre-temps qu’était sa vie, il repensait sans regret, avec un petit rire saccadé et un immense étonnement. »
Un roman magnifique, tout en simplicité et en retenue.
Une vie entière de Robert Seethaler. Sabine Wespieser, 2015. 160 pages. 18,00 euros.
Un auteur que j'aimerais bien découvrir. Son premier roman est à la bibli, il a eu de bons billets aussi. Yapluka ...
RépondreSupprimerJe veux absolument le lire ce premier roman.
SupprimerBelle citation, en effet. Si l'ensemble du livre est à cette image, il doit valoir la peine.
RépondreSupprimerIl vaut la peine, je te le garantis.
Supprimerrhoooooooooo ben ça !
RépondreSupprimerBon ben y a plus qu'à ....
;-)
Oui, trois fois oui !
SupprimerPeut être... Il est à la bibli en tout cas (quand on le relâchera)
RépondreSupprimerGarde la référence dans un coin ;)
SupprimerQuelle belle phrase ! oui elle est mienne aussi ! encore un livre que je te devrai quand il croisera ma route, merci
RépondreSupprimerJ'espère (et je pense sincèrement !) que tu me remercieras après la lecture ;)
SupprimerJe vais me laisser convaincre...
RépondreSupprimerC'est une bonne idée.
SupprimerInconnu pour moi, je me laisserais bien tenter !
RépondreSupprimerIl était inconnu pour moi aussi, heureusement que l'on m'a soufflé son nom à l'oreille.
SupprimerSi tu ajoutes ta pression sur celle déjà forte du Petit carré jaune, il n'y a plus qu'à céder et lire ce livre au plus vite, n'est-ce pas?
RépondreSupprimerJe ne vais pas te contredire ;)
SupprimerOui, un roman qui te correspond beaucoup.:-) Pour ma part, je pourrais m'y plaire, certainement, mais je suis en position bouclier levé jusqu'à la fin de l'année - normalement...;-)
RépondreSupprimerTout est dans le "normalement" ;)
SupprimerNon mais là tu exagères ! Ce livre était dans ma wishlist de la rentrée mais à chaque visite de la librairie, il n'était point sorti et voilà que Monsieur Jérôme le lit avant moi et me confirme que mon intuition était la bonne ??!!! :-) Bon, il me le faut (et tous ses livres aussi) ...
RépondreSupprimerMonsieur Jérôme l'a beaucoup aimé. Puis, Electra le veut. Alors... il me le faut.
SupprimerJ'aime le cheminement de ta réflexion ;)
SupprimerEt dit par mail, mais je me répète : un grand merciiiii ;-)
RépondreSupprimerPas de quoi, le petit cadeau a été choisi avec soin ;)
SupprimerC'est vrai qu'elle est belle cette dernière phrase... Je ne suis pas étonnée que tu aies succombé à ce roman, il était fait pour toi !
RépondreSupprimerClairement, oui.
SupprimerDes petits riens qui ont l'air passionnants.
RépondreSupprimerIls le sont.
SupprimerUn roman qui devrait plaire à mon homme (et certainement à moi aussi ;-) )
RépondreSupprimerFaire d'une pierre deux coups, c'est encore meilleur !
SupprimerLe premier " le tabac Tresniek" fut un coup de cœur. Celui ci fera partie de mes prochains achats, car entre votre critique et celle de Petit carré jaune. Je ne peux que craquer.
RépondreSupprimer"Le tabac", il me le faut absolument maintenant !
SupprimerC’est le style de livre que j’aime énormément. « ces petits riens d’une petite vie », « un taiseux épris de silence et de solitude », « qui m’a parfois rappelé le meilleur de De Luca » - c’est tout ça qui m’a convaincue… Super billet!
RépondreSupprimerIl doit être fait pour toi aussi alors ce petit livre !
SupprimerBonjour Jérôme, je confirme, comme le tabac Tresniek : magnifique roman. Bonne journée.
RépondreSupprimerCe tabac, il me le faut !
SupprimerOh que ce roman semble beau!
RépondreSupprimerIl l'est, je te le confirme.
SupprimerJ'ai failli l'acheter la semaine dernière :-) j'aurais dû :-)
RépondreSupprimerIl est encore temps :)
SupprimerBonjour, mon mari m'a offert ce petit livre samedi sans savoir que j'avais sélectionné votre billet dans ma liste des livres à acheter. Je l'ai terminé hier soir. J'aime le personnage d'Egger pour sa droiture, son courage. Quelle vie de chien a t il eu ! Au final beaucoup de moments de labeur, de solitude et peu de moments de bonheur. Est-ce bien cela la vie ?
RépondreSupprimerJe crois qu'il a aussi connu de vrais moments de bonheur dans la solitude des montagnes. C'est du mois comme cela que je l'ai ressenti.
SupprimerJe viens de le lire et comme toi, j'ai beaucoup aimé cette sobriété et cet homme entier. Puis mon coeur de midinette a vibré face à sa déclaration d'amour tellement excentrique en regard de sa simplicité...
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