Je l’aime comme ça Benameur. Lorsque j’ai l’impression de sentir son souffle par-dessus mon épaule pendant que je lis ses mots. Des mots qui me traversent, qui m’irriguent, une langue sensorielle, une écriture à la fois poétique et dépouillée. Trois fois rien pour dire la mélancolie et le manque, la perte de l’aimée et le désespoir. Je n’y peux rien si j’aime les histoires tristes à pleurer, si j’aime qu’à la fin rien ne se règle parce que je garde ancrée en moi la conviction que l’on finira par tout perdre un jour ou l’autre, même si on s’accroche aux souvenirs des jours meilleurs. Et dans ce petit texte, il me semble qu’elle ne dit rien d’autre, avec une grâce et un lyrisme contenu qui n’appartiennent qu’à elle.
« La souffrance creuse. Les peines ne se croisent pas. Ce ne sont que les vies qui se partagent. Ils sont trois captifs de chaque jour qui vient et personne ne les retient. C’est l’absence qui les garde. Elle suffit. Mieux que n’importe quel geôlier. Personne n’oblige à vivre. »
PS : Il me semble aussi que c’est un livre de saison, un livre achevé d'écrire le 8 décembre 2004, en baie de Somme. Un livre à lire en hiver, sous le ciel gris et bas de Picardie, avec un temps à s’ouvrir les veines, quand la fatigue vous a mis le grappin dessus et ne vous lâche plus, quand l’humidité s’infiltre sous les vêtements et vous glace les os. Toutes ces conditions étaient réunies en ce qui me concerne et je crois qu’elles ont grandement contribué à l’immense plaisir de lecture que m’a procuré ce texte.
PS bis : Ce livre m’a été offert par la plus grande fan de Jeanne Benameur de toute la blogosphère. Je lui dois ma découverte des Demeurées, je lui dois une belle rencontre avec l’auteur à Montreuil l’an dernier et je lui dois bien d’autres choses encore sur lesquelles il n’est pas nécessaire de s’étendre ici…
Les reliques de Jeanne Benameur. Actes Sud, 2011. 102 pages. 6,60 euros.
Les avis de Antigone ; Clara ; Krol ; Lasardine ; Noukette ; Sandrine ; Sylire
♥ ♥ ♥ C'est à peu près tout ce qui me vient, là, maintenant, à la lecture de ton billet... Maintenant je peux aller me coucher, avec l'envie de relire encore ce texte merveilleux qui me tient tant à cœur et que je ne pouvais que t'offrir... Merci...! ♥ ♥ ♥
RépondreSupprimerrhoooooo lalala tout cet amour de bon matin, ça me bouleverse ....
Supprimer(pardon hein je m'incruste dans la conversation !)
encore plus fort, peut être, que "les Demeurées", ce petit texte m'a laissé KO... merci pour ce sublime billet ;-)
Pas à dire, c'est spécial avec Jeanne. Tellement fort et touchant. Comme avec Noukette d'ailleurs ;)
SupprimerJ'en ai lu plusieurs d'elle, toujours avec le même plaisir ; je note celui-ci, à plus forte raison s'il est de saison (t'as vu, je rime de bon matin !)
RépondreSupprimerOui, je l'ai bien vue, la rime ;)
SupprimerJ'ai pas envie de réunir toutes les conditions ... Je garde ce titre de côté quand même, parce que j'ai bien aimé "Les demeurées", mais pour quand je serai d'humeur légère !
RépondreSupprimerT'es pas non plus obligée de les réunir toutes ces conditions, tu sais ;)
SupprimerPunaise il est triste ton billet. Tu me donnes le cafard ce matin.
RépondreSupprimerMais euh Valérie, pourquoi on ne peut plus accéder à ton blog ? Où donc que tu te caches ? Tu nous manques !
SupprimerPardon Jérôme; je me permets de répondre. Merci Aaliz, mais je encore un peu là, sur vos blogs.
SupprimerIl est triste mon billet ? tu trouves ?
Supprimer(ok, je reconnais qu'il n'est pas joyeux-joyeux).
Je le trouve triste aussi
Supprimerun roman douloureusement magnifique !
RépondreSupprimerC'est exactement ça.
Supprimerparfois je l'aime Benameur, parfois moins (oui, je vais me faire des ennemi(e)s... ! ) Mais il faudrait que je la lise encore, oui!
RépondreSupprimerJ'avais été déçu par "Profanes" tu sais ;)
Supprimerça me fais plaisir de lire ça ... j'ai commencé par celui là 'les profanes " et du coup je ne comprends pas l'enthousiasme pour cette auteure ... allez je retentirai ma chance mais là j'ai besoin de chaleur et de soleil !
SupprimerProfanes, ce n'est vraiment pas celui avec lequel il faut commencer.
SupprimerJ'aime bien le concept de livre de saison... c'est vrai qu'il ne ressemble en rien à un livre de plage (sauf les plages de la Somme, bien sûr). Bon, il faut que je lise Jeanne Benameur, c'est sûr !
RépondreSupprimerElles sont parfois sous le soleil les plages de la Somme ;)
SupprimerTrès beau billet... Sous le ciel gris et venteux de la Bretagne, tu crois que ça peut marcher aussi? ;-)
RépondreSupprimerça marche sous n'importe quel ciel gris et venteux à mon avis.
SupprimerUn joli souvenir de lecture.
RépondreSupprimerPasse un bel a^rès midi, malgré le froid, la pluie, ...
Je crois qu'ils vont nous accompagner tout l'hiver, le froid et la pluie.
SupprimerJe fais aussi partie des fans de Jeanne Benameur et ne sais pas dire lequel je préfère !
RépondreSupprimerJe crois que "Les demeurées" restera toujours mon préféré.
SupprimerJe ne sais pas pourquoi mais malgré tes beaux billets et tout ton amour pour Jeanne Benameur, je ne suis toujours pas tentée. Il faudrait que je me force, peut-être qu'une très belle surprise m'attend ?
RépondreSupprimerça ne te coûterait pas grand chose d'essayer, elle a écrit des textes très courts en plus.
SupprimerC'est beau comme tu Jérôme ! :)
RépondreSupprimerC'est gentil ça, m'sieur manU ;)
SupprimerTu me donnes très envie de poursuivre ma découverte de cette auteure dont je n'ai lu que deux livres (Profanes et Présent!). Un billet tout en sensibilité... à ton image.
RépondreSupprimerMerci du compliment. Et tu peux poursuivre avec "Les reliques" ou "Les demeurées", je ne pense pas que tu seras déçue.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance de me voir dédicacer ce livre en février au salon lire en val.. mais ce n'est pas mon préféré, il n'a pas la force de " les demeurées"
" les demeurées" restera toujours au-dessus du lot pour moi aussi.
Supprimermoi aussi!!!!!
SupprimerC'est le cas pour beaucoup de lecteurs je crois.
SupprimerMais tu es un vrai tentateur !
RépondreSupprimerça m'arrive ;)
SupprimerJ'avoue, j'ai beaucoup de mal avec son style moi. J'avais essayé de rentrer dans Les demeurées il y a très longtemps, et je suis restée dehors, abandon au bout de 3 pages de mémoire. Depuis, je n'ai pas retenté l'expérience avec l'auteure.
RépondreSupprimerPfff, trois pages, c'est trop peu pour se faire une idée voyons ;)
SupprimerJ'aime beaucoup cette auteure et je ne connais pas ce titre que je m'empresse de rajouter à ma LAL
RépondreSupprimerC'est une bonne idée ;)
SupprimerIl faudra que je le lise
RépondreSupprimeril faudra, oui ;)
SupprimerBon, ça a l'air quand même archi glauque cette histoire, mais je découvre Benameur bientôt avec les Demeurées qu'on m'a offert.
RépondreSupprimerJe vois que tu es complètement dans l'esprit de Noël, (il ne te manque plus que les cotillons et les pouet pouet), optimiste et joyeux notre Jérôme national!
Evidemment qu'un jour on perd tout, mais ce qui compte c'est ce et ceux qui restent (avec les souvenirs, les traces et les histoires), et ça il ne faut pas l'oublier.
Belles fêtes à toi et à tes femmes !
Il ne faut pas l'oublier, non, tu as raison. Et je me réjouis de savoir que tu vas lire "Les demeurées", même si je me demande bien ce que tu vas en penser.
SupprimerAu final, c'est également un de mes textes préférés de l'auteure, et pourtant il est étrange, pas facile. J'avais adoré la rencontrer aussi ;). Grande dame ! Passionnante à écouter !
RépondreSupprimerUne grande dame, oui, dont il se dégage beaucoup de douceur je trouve.
SupprimerUne auteure que j'apprécie, découverte grâce à la plus grande fan de l'auteure de la blogo.
RépondreSupprimerIl fait dire que c'est le meilleure VRP de Jeanne Benameur ;)
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