Le récit se découpe en trois grandes parties et commence par son arrivée sur place et ses difficiles premiers pas professionnels ainsi que le début très compliqué de sa carrière de tchopendoz. La seconde partie, que j'ai trouvée la plus passionnante, relate la traversée du centre pays effectuée à cheval, en 2005. Un périple de deux milles kilomètres entre les montagnes et les vallées de l'Hindou Koush avec trois chevaux et un compagnon afghan, à la rencontre des populations les plus isolées du pays. Dans la dernière, nous sommes en mars 2006 et Louis Meunier s'est installé à Kaboul, où il a créé sa société de production audiovisuelle, réalisant des reportages et des documentaires tout en continuant à vivre pleinement sa passion pour le buzkashi.
J'ai beaucoup aimé cette plongée pleine de tendresse mais aussi d'une grande objectivité dans l’Afghanistan « des seigneurs et des chefs de guerre, une société moyenâgeuse où ne survivent que les plus forts. Dans cette contrée secouée depuis toujours par les combats, les intrigues et les luttes de pouvoir. » L'auteur conjugue à l'analyse géopolitique parfois assez poussée son ressenti intime, son émerveillement devant la nature sauvage et indomptable qui l'entoure et la richesse de ses rencontres avec la mosaïque d'ethnies (Ouzbeks, Turkmènes, Pashtouns, Tadjiks, Hazaras, arabes, etc) croisées au fil de ses pérégrinations. Admirable aussi sa lucidité devant son statut de « Khareji », d'étranger qui, quoi qu'il fasse et quelles que soient les amitiés qu'il parvient à nouer, ne pourra jamais s'intégrer totalement dans la société afghane (« les alliances et les amitiés des afghans avec les étrangers sont intéressées et temporaires »).
« Les cavaliers afghans » est un récit initiatique autant qu'un témoignage éclairant sur ce qu'est l’Afghanistan d'aujourd'hui, loin du triptyque « taliban-burqua-attentat » servi par les médias occidentaux pour stigmatiser un pays à la réalité bien plus complexe. C'est aussi et surtout une magnifique invitation au voyage qui ravira les lecteurs épris de grands espaces et de liberté.
Les cavaliers afghans de Louis Meunier. Kero, 2014. 330 pages. 20,00 euros.
L'avis enthousiaste d'Aaliz
Je l'ai déjà noté ailleurs, je surligne, surtout pour le témoignage de l'intérieur sur un pays réduit aux attentats dans les medias, comme tu le soulignes.
RépondreSupprimerC'est vraiment un autre regard porté sur le pays. Et ce n'est pas pour autant un témoignage d'adoration, c'est très lucide je trouve.
SupprimerJe ne crois pas qu'il soit pour moi ce livre, malgré le côté "éternel étranger" de l'auteur et celui qui nous offre une autre vision d'un pays que l'on ne connaît qu'à travers les médias. Mais je sais que je peine à entrer dans ces récits. Par contre, mon père l'adorerait (cheval, grands espaces, geo politique; il ne lui en faut pas tellement plus pour être heureux).
RépondreSupprimerAlors voila un cadeau tout trouvé pour ton père !
SupprimerJ'admire les gens qui, par passion, parviennent à intégrer une société à ce point différente de la leur...
RépondreSupprimerJ'avoue que je n'aurais pas pu faire ce qu'il a fait, surtout par rapport au buzkashi.
Supprimerah enfin un livre qui dénote sur cet étrange pays je le note bien vite
RépondreSupprimerLuocine
C'est un pays fascinant.
SupprimerNoté
RépondreSupprimerTant mieux !
SupprimerOh là là, je crois que ce livre va m'intéresser. Merci de m'avoir permis de le découvrir !
RépondreSupprimerConnaissant ton goût pour les récits de voyage, il devrait te plaire !
SupprimerC'est sur qu'il me plaira celui là ! merci
RépondreSupprimerN'hésite pas, moi je me suis régalé !
SupprimerPeut être plus tard ...
RépondreSupprimerJ'espère...
SupprimerOuf ! Irrésistible ! Noté ! J'ai eu une pensée rapide pour Les cavaliers de Joseph Kessel, magistral ! L'as-tu lu ?
RépondreSupprimerEn fait, le livre de Kessel est celui qui lui a donné envie de vivre cette aventure, il n'arrête pas d'y faire référence. Et non, je ne l'ai pas lu ;)
SupprimerAaah, tout s'explique ! :)
SupprimerSurtout, c'est une raison supplémentaire pour toi de le lire ;)
SupprimerVraiment intéressant même si j'ai un énorme bémol pour la passion de l'auteur pour le sport cruel que semble être le buzkashi.
RépondreSupprimerC'est violent mais pas forcément cruel. C'est surtout une tradition ancestrale.
SupprimerContente de voir que le voyage t'a réussi à toi aussi ! Et oui, voilà un ouvrage qui donne envie de faire ses valises au plus vite ! J'adore ces livres qui nous proposent autre chose sur ce pays que ce que nous servent les médias. Et on comprend d'autant plus pourquoi les étrangers sont de plus en plus mal perçus par les afghans. Louis est tombé à une époque où les rencontres étaient encore possibles et relativement faciles. Aujourd'hui, malheureusement, ce n'est plus le cas mais on ne peut vraiment pas leur en vouloir. Le pire est que l'histoire se répète sans cesse mais sans que les "politiques" comprennent et retiennent la leçon. Dans l'ouvrage de Dalrymple sur la guerre anglo-afghane, l'auteur rapportait une discussion qu'il avait eu avec des autochtones. L'un d'eux lui a dit que les américains avaient commis la même erreur que les anglais, et que ce serait bientôt le tour des chinois... Quelle tristesse ... Un si beau pays ... :(
RépondreSupprimerJ'ai oublié de te remercier pour le lien donc merci ! ( et j'ajoute le tien sur mon billet )
SupprimerOn comprend qu'il a vécu cette expérience au meilleur moment. Avant ou après, cela n'aurait pas été possible. En tout cas j'ai découvert un pays fascinant.
SupprimerLe seul regard littéraire que j'ai sur ce pays reste Les Hirondelles de Kaboul. L'occasion de m'ouvrir à d'autres horizons...
RépondreSupprimerEt franchement, c'est un très beau récit.
SupprimerJe n'aurais jamais jeté un œil sur ce récit sans ton avis je dois dire...
RépondreSupprimerSi je peux aider ;)
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