Mais son courroux ne se limite pas aux aliments. Dans cet ouvrage, il liste les (petits) tracas et autres poisons qui gangrènent son quotidien. Et tout y passe : la pendaison de crémaillère (« un gang bang d’emmerdements »), la bronzette à la plage, les notices de médicament, le convive assis en face de vous au restaurant qui postillonne dans votre assiette, les voyages en train, la piscine, les toilettes publiques, les jours de pluie où il faut éviter les baleines de parapluies pour ne pas finir éborgné, les cheveux gras, les gargouillis gastriques, le morceau de nourriture qui vous reste entre les dents après un repas et vous accompagne jusqu’au soir dans tous vos rendez-vous importants, les supermarchés, les livres de bibliothèque cradingues et bourrés de bactéries, les mouches, les chocolats visuellement engageant qui cachent en leur sein un alcool au goût immonde, la mauvaise haleine, etc.
Vous l’aurez compris, Julien Jouanneau est un râleur. Un vrai de vrai. Et en bon râleur, il force le trait à la moindre occasion, considérant que la source de ses emmerdements vient forcément d’autrui. Si on se dit que certains des « enfers ordinaires » présentés sont observés avec justesse, on ne peut s’empêcher de déceler (souvent) beaucoup de mauvaise foi dans les arguments avancés. Personnellement, étant un adepte convaincu de la mauvaise foi, je trouve l’exercice brillamment mené. Mais je comprendrais parfaitement que ce recueil de ronchonnements permanents et finalement assez anecdotiques agace au plus haut point. Une chose sûre, ce n’est pas un livre à lire d’une traite, mieux vaut y picorer avec parcimonie pour éviter l’indigestion.
Une jolie plume, un grincheux misanthrope dans lequel je me suis parfois retrouvé, bref, voila un recueil que j’ai dégusté avec un évident plaisir.
L’effet postillon et autres poisons quotidiens de Julien Jouanneau. Rivages, 2014. 170 pages. 12 euros.
Je pourrais m'y retrouver, je ne déteste pas non plus une bonne dose de mauvaise foi.
RépondreSupprimerAlors en effet ça pourrait te plaire.
SupprimerA découvrir par petitss bouts, oui, ça me dit (et je ne risque rien avec les olives, car je déteste)(donc je dois les enlever sur les pizzas, ah mon bon monsieur, chacun ses enquiquinements)
RépondreSupprimerC'est pourtant délicieux les olives!
SupprimerA petites doses, il a l'air pas mal.
RépondreSupprimerVoila, il faut le lire par petits bouts.
Supprimerje crois que même avec parcimonie je vais bouder ce charmant monsieur à qui je dédie mon clafoutis aux cerises plein de noyaux ! ah ah ah ! Moi les emmerdeurs ...
RépondreSupprimerJe suis certain qu'il aurait beaucoup de mal avec ton clafoutis !
SupprimerJe vais le lire (surtout après ce que tu m'as dit de la toile cirée), mais est ce que j'aurai le courage de continuer mon blog après cela. il aura tout dit je le crains ;-)
RépondreSupprimerTu DOIS absolument le lire, je crois qu'il a écrit ce petit livre rien que pour toi ;)
SupprimerLes ronchons nous cernent -surtout quand il pleut- et j'avoue que je n'ai pas très envie de les retrouver dans les livres que je lis...
RépondreSupprimerCelui-là est un ronchon comme on en croise rarement je pense.
SupprimerLe début m'alléchait, mais j'avoue que j'ai du mal avec trop de mauvaise foi.
RépondreSupprimerIl y a de la mauvaise foi mais pas que. C'est aussi par moments très pertinent (et drôle).
SupprimerEn effet, c'est aussi drôle et littéraire, enfin j'espère! :-)
SupprimerJulien Jouanneau
Au quotidien , on a souvent un ronchon dans notre entourage et souvent on l'aime beaucoup malgré tout .mais je n'augmenterai pas la dose avec ce livre sinon bonjours les dégâts.
RépondreSupprimerJe te comprends, à la maison c'est moi qui endosse souvent le rôle du ronchon alors cette lecture ne m'a posé aucun problème !
Supprimer@ evalire Oh si vous pouvez justement, ça décompresse totalement. Et il ne s'agit pas de ronchonnage classique, c'est aussi très littéraire. :-)
SupprimerJulien Jouanneau
M'agacerait vite, le bonhomme, je crois. Précisément parce que je suis ronchonne aussi.
RépondreSupprimerEuh, laisser le noyau dans l'olive, c'est pas pour préserver le goût ? Comme le noyau de cerise dans le clafoutis, celui du pruneau dans le far breton ? Je dis ça, j'en sais rien, j'aime pas les olives ! ;-)
C'est mieux pour le goût mais une fois le noyau en bouche, comme tu ne vas pas l'avaler, il faut s'en débarrasser. Et là, à part le cracher, même discrètement, dans ta main, par terre ou dans un cendrier, il n'y a pas 36 solution. Et toutes ces solutions sont inélégantes au possible, c'est ce qui agace le monsieur. Alors que sans noyau, pas d'emmerdement...
SupprimerMerci à vous pour ce joli post. :-)
RépondreSupprimerJulien Jouanneau
Pas de quoi. J'ai apprécié votre ouvrage, il aurait été dommage de ne pas le dire ;)
SupprimerOulala, trop de râleurs sur ma ligne de métro et pas trop envie d'un râleur de plus !
RépondreSupprimerOui mais là c'est un râleur écrivain ;)
SupprimerRonchon toi...? Allons, allons... je n'y crois pas une seule seconde ! ;-)
RépondreSupprimerMais je lirai ce bouquin, en picorant comme tu dis, il a bizarrement atterri chez moi !
Bizarrement, comme tu dis ;)
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