mardi 14 octobre 2014

Un endroit pour vivre - Jean-Philippe Blondel

Le narrateur a seize ans et est en première ES. C'est un élève lambda, réservé, sans histoire. Un rêveur qui passe son temps à observer, contempler le monde. Et son monde, justement, change radicalement le jour où le proviseur décide de mettre un terme au laisser-aller ambiant. Pour lui, avant d'être un lieu de vie, le lycée doit être un lieu de travail. La reprise en main se fait à coup de mesures de rétorsions inédites : tenue impeccable exigée, plus personne d'assis dans les couloirs, interdiction aux amoureux de « se frotter », etc. De la discipline et de l'autorité avant toute autre considération. Effaré par le manque de réaction de ses camarades, l'adolescent va s'insurger à sa façon. Caméra au poing, il va filmer les petits riens du quotidien pour montrer que le lycée, c'est aussi et surtout la vie.

Jean-Philippe Blondel est prof d'anglais, il connaît parfaitement les rouages de l'administration scolaire. Il sait que, d'un établissement à l'autre, le personnel de direction peut imposer sa patte de manière plus ou moins intelligente. Et s'il prend soin de préciser à la fin de son texte  que « ceci est une œuvre de fiction, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite », son histoire sent le vécu à plein nez.

« Un endroit pour vivre » n'est pas une ode au laxisme post soixante-huitarde.C'est plus fin. Avec sa caméra, son personnage capte une humanité en mouvement. L'amour bien sûr, mais aussi l'amitié, le dialogue permanent entre enseignants et élèves, la souffrance, la violence, la haine, la solidarité ou le courage. La vie dans toute sa diversité, encore et toujours. L'acte militant est ici relaté dans un long monologue, d'une seule voix. A l'image de cette collection dont je ne cesse avec ma complice Noukette de vous vanter les mérites depuis plusieurs mois.

Un endroit pour vivre de Jean-Philippe Blondel. Actes sud Junior, 2014 (première édition en 2007). 64 pages. 9,00 euros.


Et c'est évidemment une nouvelle lecture commune que je partage avec elle.

L'avis de Saxaoul













38 commentaires:

  1. Je l'ai lu il y a quelques mois et je me souviens seulement avoir été un peu déconcertée, gênée. Mais je ne me souviens même plus pourquoi :(

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    1. Tu as peut-être trouvé le discours un poil trop laxiste ;)

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  2. Ah ! Blondel excelle dans le domaine des ados ! Je n'ai pas lu ce titre et je suis surprise de ne pas en avoir entendu parler avant (première édition en 2007 ?).

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    1. Je me demande si ce n'était pas son premier texte jeunesse.

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  3. Même chose que Midola, j'aime beaucoup Blondel mais ne connaissais pas du tout ce titre, que je me suis empressée de commander ! En plus, je trouve la couverture toute simple mais très très jolie.

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    1. Le relooking de la collection est vraiment très réussi, j'adore les nouvelles couvertures.

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  4. Et en plus c'est du Blondel (jusqu'à aujourd'hui un parcours sans faute pour moi, il me touche à tous les coups, trop en fait, du coup je ne le chronique presque jamais, trop chamboulée :-) )

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    1. A ce point-là ? Il faudrait que je découvre ses textes pour les plus grands.

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  5. Je n'ai lu que "Et rester vivant" que j'avais beaucoup aimé, j'ai "Le train de 6h47" (un truc comme ça) dans ma PAL mais je n'ai rien lu en Jeunesse encore...

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  6. Vous m'avez fait découvrir cette collection et elle est vraiment superbe.
    Je note !

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  7. Je ne pense pas avoir lu du Blondel mais celui ci me tente bien !

    A une époque je rêvais de devenir prof d'Espagnol et bien cette envie met complètement passé depuis que je vois et j'entends mes filles parler du lycée.

    Quel dommage pour la profession et les enfants ^^

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    1. ** "m'est complètement passé" Oups ;-)
      (j'ai dit prof d'espagnol, pas prof de français ) :D

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    2. Oh, tu sais, même les profs de français font des fautes ;)

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  8. J'ai lu 6h41 de lui, j'avais bien aimé, alors, je note

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    1. Et moi il faudrait que je lise d'autres choses de lui.

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  9. C'est hélas ce que je ressens aussi, une radicalisation des méthodes et des règles de vie qui manquent souvent de discernement.
    Jean Philippe Blondel connait bien 'le milieu' et ses acteurs!

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  10. Mais l'auteur fait-il encore partie du "milieu" ?

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    1. Aujourd'hui je ne sais pas mais à l'époque où il l'a écrit, certainement.

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  11. Encore une bonne pioche, en même temps, on se trompe rarement avec cette collection (qu'on aura bientôt épuisé... fichtre !)

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  12. Je n'ai lu ni l'auteur ni cette collection... je sais ce qu'il me reste à faire!

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  13. et ce elle lui va comme un gant. J'ai beaucoup lu Blondel dans le passé, en littérature adulte. Celui-ci me tente par le sujet abordé qu'on peut transposer à tout type de société qui subit un autoritarisme soudain. Des bises

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  14. Oui j'ai vu l'avis enthousiaste de ton binôme aussi...je n'ai jamais lu Blondel en littérature jeunesse, mais avec un engouement pareil, peut-être qu'il faudrait que je m'y mette.

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  15. En même temps tu n'es pas très attirée par la littérature jeunesse, je ne sais pas si tu y trouverais ton compte.

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  16. J'aime beaucoup BLondel, je ne connaissais pas ce titre Car j'oublie souvent de regarder les titres jeunesse et pourtant de temps en temps j'aime bien lire un roman destiné aux ados, je le note évidemment 😊

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    1. De plus en plus d'auteurs écrivent pour les adultes et les plus jeunes. Ce n'est pas toujours une réussite mais avec blondel, il semble que ce soit le cas.

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  17. C'est sympa Blondel. Et c'est effectivement pas mal pour les ados. Mais j'ai l'impression qu'il raconte toujours la même histoire...

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    1. Comme c'est la première fois que je lisais, je n'ai pas pu avoir cette impression de déjà-vu.

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