Rogan © Fleuve Noir 2012 |
Une vraie bonne idée au
départ de ce premier roman. Un huis-clos tragique, une tension palpable, des
caractères que tout oppose et en filigrane une question métaphysique fondamentale :
jusqu’où l’être humain est capable et a le droit d’aller pour sa survie ?
Au cours du procès, le procureur interpelle les trois femmes : « Et
pourquoi avez-vous survécu ? Pourquoi n’avez-vous pas toutes les trois
succombé aux éléments ? Pourquoi n’avez-vous pas dépéri, pourquoi n’êtes-vous
pas tombées malades comme tant d’autres ? Quelqu’un de visiblement fort n’aurait-il
pas choisi une voie plus noble et sauté à la mer pour sauver ses compagnons ? ».
Et l’une d’elles de lui répondre : « Qui est véritablement noble ?
Vous l’êtes, vous ? »
Tout cela est fort
original et alléchant mais malheureusement, à la lecture, les déceptions se
sont enchaînées. D’abord l’écriture est d’une platitude affligeante. Ensuite,
les confidences de Grace n’ont rien de passionnantes. Les passages à bord de la
chaloupe sont constamment entrecoupés par des considérations sur son mariage,
sa sœur ou sa future belle-mère qui ont au final bien peu d’intérêt. Et même les
scènes se déroulant à l’intérieur de l’embarcation ne m’ont pas convaincu. En
fait, je crois que dès le départ je n’y ai pas cru. J’aurais voulu plus de
réalisme, de bruit, d’odeurs forcément nauséabondes liées aux problèmes d’hygiène,
bref, d’une description clinique de cette insupportable promiscuité. Tout
semble aseptisé à l’extrême, comme si ce n’était qu’un jeu, une petite farce
pour faire frissonner les lecteurs en mal de sensations fortes (et
artificielles).
Pour faire court, je me
suis fait ch… alors qu’il y avait matière à trousser un récit passionnant.
Dommage.
Ohh mince dommage... Le début de ton billet me laissait penser que ce livre aurait pu être bien fichu et intéressant mais j'ai, maintenant, peur de m'ennuyer aussi et de trouver le tout trop édulcoré
RépondreSupprimerMoi aussi j'étais emballé au départ. Le mot "édulcoré" est en tout cas bien choisi pour qualifier ce texte.
SupprimerFinalement lire un mauvais livre est-ce une perte de temps ou la démonstration de ce qu'il ne faut pas faire...
RépondreSupprimerJe ne vois pas cela comme une perte de temps. Juste la confirmation que tous les livres ne se valent pas, loin de là.
SupprimerBen dis donc, ça ne donne pas envie. Et je suis choquée des accusations !
RépondreSupprimerOui, c'est choquant mais il y a une logique très anglo-saxonne dans l'attitude du procureur. Mais bon de toute façon, la partie concernant le procès n'est pas passionnante non plus...
SupprimerAlors en lisant le résumé l'autre jour à la librairie j'ai pensé au Titanic et je me suis dit, allez, un énième récit sur une catastrophe similaire. Ensuite j'ai vu le film En eaux profondes qui, même s'il n'est pas très bon, m'a empêché de dormir ! (et oui l'élément marin est une véritable phobie pour moi ! hihi !) .Du coup je ne l'ai pas acheté et ... j'ai bien fait !
RépondreSupprimerAïe, tu vis sur une île et tu as la phobie de l'eau... ça ne doit pas être facile tous les jours^^
SupprimerHo, le début de ton billet annonçait une lecture prenante... Dommage, je vais passer mon tour !
RépondreSupprimerOui, le "pitch" est intéressant, comme on dit à la télé. Mais ce n'est pas suffisant...
SupprimerJ'avais hésité à me procurer ce roman. Je l'oublie alors.
RépondreSupprimerJe pense en effet que tu peux l'oublier. M'étonnerait que ça te plaise.
SupprimerQuand tu n'aimes pas, c'est clair ! Et au moins, on ne repart pas d'ici avec une tentation de plus...
RépondreSupprimerDisons que c'est une lecture qui m'a beaucoup agacé, alors au final j'y suis peut-être allé un peu fort...
SupprimerC'est clair, tu t'es embêté à lire ce roman.
RépondreSupprimerBen oui, voila, il y a un peu de ça...
SupprimerJe sens que je vais éviter cette lecture, je me demande bien pourquoi : peut-être grâce à ta dernière phrase ?
RépondreSupprimerC'est vrai que ma dernière phrase est un peu lapidaire mais je donne mon avis le plus honnêtement possible.
SupprimerAh, j'aurais dû mieux te lire...
RépondreSupprimerEn même temps, j'aurais pu me tromper.
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