mardi 21 juin 2016

Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle - Hervé Giraud

« Quelque chose d’indéterminé m’encourage à chercher mon chien, à aider ma sœur, à rassembler ma meute pour recréer une tribu démantelée par une guerre. »

Ils étaient trois. Inséparables. Le garçon, sa sœur jumelle Cali et leur dalmatien Rubens. Mais quand le chien a fugué, plongeant dans la rivière pour rattraper sa balle, leur univers s’est fissuré. Peu après Cali est tombée malade. Gravement malade. Voyant une relation de cause à effet, le garçon a pensé qu’en retrouvant son chien, il guérirait sa sœur. Commence alors une course contre la montre, contre la vie qui s’échappe, sur les traces de Rubens et de sa balle, porté par l’espoir fou de sauver celle sans qui l’existence n’aurait plus de sens.

Un roman choc. Infiniment triste et infiniment digne. Je tournais les pages en me disant non, ce n’est pas possible, on ne va pas aller jusque-là… Et finalement si. Et finalement, ça ne m’a pas choqué, parce qu’après tout, rien de plus logique de voir l’inéluctable remporter la partie. Bien sûr, j’ai eu la gorge serrée, une vraie sensation d’injustice et de compassion pour cette famille frappée de plein fouet par un drame insoutenable. J’ai ressenti la douleur, le manque, l’absence. Et j’ai été emporté par la voix du garçon, par la puissance d’une écriture ample, parfois légère, souvent profonde, toujours énergique.

Ici, la vie est moche, absurde. « Chacun porte sa croix. Sa croix de malheur, entendons, il n’y a pas que Jésus qui a morflé, on a tous des gamelles à trimballer. Il faudra continuer à avancer pour chercher la sortie parce qu’on ne sait jamais jusqu’où va cette impasse, il n’y a pas de fin de l’histoire, rien n’est joué ». Ne pas sombrer, sans pour autant oublier. Une croix à porter. Se relever après l’anéantissement. Continuer à avancer. « Pour que ma tristesse se transforme en une force inaltérable de vie, je pleurerai, sans rien dire à personne, toute ma vie son absence ». Magnifique et bouleversant. Bien plus qu’un roman jeunesse.

Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle d’Hervé Giraud. Thierry Magnier, 2016. 125 pages. 10,50 euros. A partir de 13 ans.


Une nouvelle pépite jeunesse que j'ai le plaisir de partager avec Noukette.









22 commentaires:

  1. Wow! Il me le faut. Couverture et titre sublimes. L'histoire semble avoir tout pour me subjuguer. Merci pour la découverte. Je serais passée à côté.

    RépondreSupprimer
  2. Bien plus qu'un roman jeunesse je suis bien d'accord...! Ce texte m'a essoré le cœur !

    RépondreSupprimer
  3. Je viens de voir que ma bibliothèque chérie l'avait commandé... :-)

    RépondreSupprimer
  4. encore une pépite jeunesse? je ne suis plus là ! :)A classer dans les prioritaires si j'ai bien compris...

    RépondreSupprimer
  5. bon ben je note, même si je sens que je vais verser moult larmes !
    Bisous jeune homme
    Je pense fort à toi <3

    RépondreSupprimer
  6. j'ai lu l'avis de Noukette , ce roman me semble très fort et aussi très beau.

    RépondreSupprimer
  7. Quel roman. ! Tu en parles si bien

    RépondreSupprimer
  8. Après avoir lu ton billet, je me suis arrêtée sur les mots de Noukette, ceux-là:
    "Ce texte m'a essoré le cœur!"
    Ils sont tellement magnifiques...!
    Bravo à vous deux

    RépondreSupprimer
  9. Ca a l'air déprimant aussi comme lecture.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas super gai, je peux difficilement dire le contraire.

      Supprimer
  10. Evidemment, j'ai super envie de le lire maintenant !

    RépondreSupprimer

Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !