Un récit qui vous happe. Par sa beauté, sa lenteur, sa puissance. Par son propos aussi, sa réflexion sur l’image, qui fait le lien entre dessin et photographie, notamment à travers la relation au sujet, les questions de cadrages, la posture : « Qu’est-ce qu’une image, sinon un fac-similé de la réalité ? Cela ne sert à rien de vouloir à tout prix représenter les choses telles qu’elles sont. Il faut les mettre en scène, les sublimer ». Le questionnement sur l’image et son pouvoir se double d’une interrogation existentielle pour Wallace. Face à la quiétude et l’harmonie trouvées auprès des indiens, ses certitudes vacillent et lui font connaître « un détachement lent, progressif, physique et cérébral » qui va peu à peu l’éloigner de son milieu d’origine.
« Les indiens savent depuis longtemps que leur monde est en équilibre au bord du vide. Et que ce vide ne sera bientôt plus que la trace effacée de ce qu’ils ont été ». Un monde bientôt perdu dans lequel le photographe va peu à peu se dissoudre. Le dessin est, comme toujours avec Thierry Murat, totalement envoûtant. Couleurs crépusculaires, lumière blafarde, hommes, bisons et végétation réduits à l’état d’ombres… des choix graphiques annonciateurs de la disparition à venir. Disparition d’un peuple, de sa culture, de ses traditions. Ou comment décrire tout en sobriété une inéluctable agonie.
Magnifique album, un de plus dans la bibliographie de Thierry Murat. Beaucoup plus personnel que ses adaptations de romans mais tout aussi réussi.
Étunwan : Celui Qui Regarde de Thierry Murat. Futuropolis, 2016. 160 pages. 23,00 euros.
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec mes chères complice Mo et Noukette.
Un bel album oui. Bien aimé le mouvement du personnage de chercher toujours au plus profond de lui ce qu'il est et ce qu'il ressent.
RépondreSupprimerLa fin m'a saisie. Je l'ai trouvée abrupte et surprenante
Moi j'aime bien ce genre de fin :)
SupprimerBD + Photographie + commentaire enchanté = je note :)
RépondreSupprimerC'est largement suffisant pour noter ;)
SupprimerUne découverte saisissante...! J'aime décidément énormément Thierry Murat...! Ravie de ce partage avec vous deux !
RépondreSupprimerMoi aussi je l'adore cet auteur.
Supprimervous vous retrouvez dans vos commentaires . Alors je vais le garder en mémoire.
RépondreSupprimerOn est sur la même longueur d'ondes, c'est vrai.
SupprimerJ'espère le croiser en librairie !
RépondreSupprimerIl vient de sortir, tu ne pourras pas le rater.
SupprimerAh oui, j'ai reconnu le style des "larmes de l'assassin" que j'avais beaucoup aimé. A piocher en bibli donc. J'aime souvent ce que fait Futuropolis. ;)
RépondreSupprimerIl a aussi magistralement adapté "Le vieil homme et le mer".
SupprimerDe lui, j'ai beaucoup aime Au vent mauvais.
RépondreSupprimerDe lui j'ai tout aimé ;)
SupprimerJe n'aime pas trop les BD tirées d'un bouquin. Là, c'est différent
RépondreSupprimerTrès différent, oui.
SupprimerOoh tout me plaît là dans cet album ! Belle trouvaille que je note. Ça ne devrait pas trop déranger ma PAL.;-) Ah au fait, j'ai mis la main sur Le Chanteur de gospel, mouahaha !
RépondreSupprimerIl était temps ! Reste plus qu'à le lire maintenant :p
SupprimerImpossible de vous résistez ! Je note 😊
RépondreSupprimerTu vas aimer ;)
SupprimerLa planche que tu as mis dans ton billet est somptueuse et donne vraiment envie de découvrir la BD.
RépondreSupprimerTout l'album est de cette qualité.
SupprimerJe ne connaissais pas cet auteur mais comme vous êtes tous d'accord, il va falloir que je pallie à ce manque.
RépondreSupprimerIl le faudrait, oui, c'est un incontournable selon moi.
SupprimerIl fait toujours de très belles choses, je le lirai !
RépondreSupprimerOn est d'accord.
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