Ça commence par un coup de téléphone. Elle prospecte pour tenter de placer des stations d’affinage censées purifier l’eau courante. Il décroche et se lance dans un plan drague plutôt convenu mais qui a l’air de fonctionner. Il lui annonce qu’il est écrivain et lui demande ses coordonnées afin de lui envoyer son livre. Ils se recontactent à plusieurs reprises par téléphone puis entament une correspondance. Elle est mariée et mère de famille mais elle se laisse petit à petit embarquer dans un jeu de séduction qui bouscule son train-train quotidien et réveille une libido en sommeil depuis trop longtemps. Leurs échanges deviennent de plus en plus torrides et ils vont se rencontrer à plusieurs reprises, dans un parc, dans une voiture et finalement à l’hôtel. Lui n’a qu’une idée en tête, la faire jouir (car elle ne s’en croit plus capable depuis longtemps). Avec obstination, imagination et persévérance, il va parvenir à ses fins.
Enfin un vrai plaisir de lecture dans le cadre du rendez-vous de Stephie, je commençais à désespérer. Un délicieux petit roman, uniquement basé sur des échanges téléphoniques et épistolaires. C’est fin, jamais vulgaire, tout en suggestion, loin des descriptions quasi gynécologiques qui fleurissent partout ailleurs. Tellement plus émoustillant en somme. Et puis les personnages ont de l’épaisseur. D’un coté l’écrivain canaille, un brin pervers, séducteur patenté qui sait parfaitement ce qu’il fait et ce qu’il veut (sans compter qu’il n’a ni passé douloureux avec une fêlure d’enfance à cicatriser et encore mois un physique de dieu grec) et de l’autre une mère de famille faussement ingénue qui cherche juste à pimenter son quotidien et reste d’une totale lucidité quant à cette relation adultère (pas une oie blanche nunuche qui tombe amoureuse de son patron en attaquant son premier jour de stage).
Les échanges sont enlevés, il y a ce petit soupçon vachard qui empêche le récit de tomber dans la guimauve et en plus quelques passages sont plutôt drôles. Bref, je recommande chaudement si vous voulez sortir de la médiocrité ambiante.
Il faut jouir, Édith d’Alain Bonnand. La Musardine, 2013. 138 pages. 7,60 €.
Bonne pioche, alors! (et tu égratignes bien les fifty shades...)
RépondreSupprimerOui pour une fois je suis bien tombé.
SupprimerUn livre que j'ai furieusement envie de lire ,histoire de comparer avec ma vie personnelle où ce genre de péripéties m'arrive très souvent (^^ soupir de crâneur)car tu sais...Aieee!!! ciel ma femme..."Oui m'amour ? descendre les poubelles ?oui m'amour...tout de suite...j'y vais m'amour"...bon Jérôme j'te laisse hein...^^
RépondreSupprimerAh ben moi quand on veut me refiler une éolienne par téléphone je tombe jamais sur une charmante demoiselle à la voix de velours...
SupprimerAvec imagination et persévérance, canaille et drôle... intéressant :)
RépondreSupprimerEn tout cas bien plus littéraire que les niaiseries que j'ai lu ces derniers mois (en même temps ce n'était pas bien compliqué).
Supprimeret ben dis donc, tu le vends drôlement bien ton roman ! Tiens je te recommande , pour un prochain mardi, une autre lecture que je viens d'attraper chez olivier ( blog Les mondes imaginaires) : chasseurs de fantasmes ( collectif SF)
RépondreSupprimerLe titre que tu cites m'interpelle. je vais aller voir ça de plus près.
SupprimerJe connaissais pas non plus! Aux PUF?!!!
RépondreSupprimer1 point partout! balle au centre!!! ;)
Surprenant de voir ce genre de titre aux PUF, n'est-ce pas ?
SupprimerOh my ! C'est que tu donnes sacrément envie !!
RépondreSupprimerC'est vendu mon cher. J'ai ma lecture pour le prochain mardi. Merci Jerome, c'est bien une des premières fois qu'un billet de ce rendez-vous me tente autant !
J'espère que tu ne seras pas déçue !
SupprimerBien tentée par cette lecture du coup... En même temps, là on ne joue clairement pas dans la même cour que tous ces navets difficilement comestibles qu'on ingurgite tant bien que mal...!
RépondreSupprimerOui on peut dire que ce mois-ci je suis grimpé de quelques étages en terme de qualité.
SupprimerIl faut lire Édith...
RépondreSupprimerTon art de la concision me surprendra toujours.
SupprimerAhh bah voilà... pour une fois, tu as une lecture un peu jouissive ... et tentante...
RépondreSupprimerPour une fois, comme tu dis !
SupprimerBen écoute Jérôme, tu m'a convaincu et je me languis demain pour aller le commander chez mon libraire préféré ...
RépondreSupprimerVite vite demain ;)
Ouh là, tu me mets la pression. Comment je fais moi au final si tu n'aimes pas ?
SupprimerEn tout cas dans mon billet je ne te louperai pas....aïe la pression........ ;)
SupprimerGare à toi lolll
Pas grave, j'ai dos large. J'assumerai !
SupprimerJe comprends que tu aies privilégié ce roman pour ce jour tant attendu !
RépondreSupprimerPour une fois que j'en tenais un bon !
SupprimerAh ben enfin, comme quoi, l'orgasme vient à qui sait l'attendre ! :P
RépondreSupprimerLa patience, c'est la clé !
SupprimerBon, je vais le commander aussi ;)
RépondreSupprimerChic !
SupprimerC'est sur que ça doit changer ^^ :)
RépondreSupprimerJe le note dans ma wish!
Incomparable !
SupprimerPas mal du tout on dirait... Je ne sais pas si je vais oser tenter le coup, j'ai eu tellement de déconvenues avec la littérature érotique...
RépondreSupprimerça n'a quand même rien à voir avec la production érotique actuelle !
SupprimerAux PUF ? Jamis vu ce genre de titre, mais plutôt des titres à rallonge qui t'endorment ! Comme quoi ;-)
RépondreSupprimerça a été une grosse surpirse pour moi aussi. J'aurais jamais pensé voir un tel titre aux puf !
SupprimerJe ne dis pas non, mais le truc vois-tu, c'est que je ne me vois pas acheter ce genre de livre et je parie qu'à ma BM ils ne l'ont pas.
RépondreSupprimerJe note quand même. Faudra bien que j'en lise un plus corsé que les Harlequinades !
Le problème c'est que tu ne passe pas inaperçu avec la couv et encore moins avec le titre ! J'aurais pu te le prêter mais mon exemplaire est déjà parti ailleurs...
SupprimerIl me le faut !
RépondreSupprimerça change des nanars du genre !
SupprimerCe que j'aime te lire mon Jérôme !
RépondreSupprimerEt moi, qu'est-ce que j'aime lire tes commentaires ;)
SupprimerHa ha... voilà qui éveille ma curiosité ! allez hop, dans ma LAL...
RépondreSupprimerJ'espère que tu vas aimer.
SupprimerEnfin, tu t'es décidé à lire un truc potable! Et en plus, je le connais pas, ça me fait un truc à noter. Super!
RépondreSupprimerJe me suis décidé... disons plutôt que j'ai eu de la chance.
SupprimerMerci pour cette découverte, faite notamment grâce à la publication de votre billet ! Je vous invite à découvrir le mien et à partager si la lecture vous plait...
RépondreSupprimerDu provocateur "Il faut jouir, Edith"
Au corydonesque "Teleny" de Wilde
Même si je ne suis pas celle qu'on fesse...
http://bribestrib.blogspot.fr/2013/08/du-con-la-fessee-on-passe-confesse.html
Merci pour le lien, je vais aller voir ça de suite.
SupprimerOh Jérôme, ça me fait très plaisir (héhé) de voir que votre excellent billet donne envie à vos lecteurs de jouir à leur tour de ce que son auteur (faussement humble, je trouve) désigne lui-même comme une "pochade" ;)
RépondreSupprimerAlain Bonnand est un auteur à éclipses, et à retours fulgurants... à suivre, donc !
Je suis bien content de constater que mon billet a donné quelques envies de lecture à certaines, ce petit livre mérite que l'on se penche sur son cas.
SupprimerPas mal, hé hé. Une lecture prometteuse, je vais me le procurer au plus vite.^^ Dans le genre épistolaire, lecture inavouable aussi, avec beaucoup de finesse dans le jeu de séduction, il y a "Monsieur", d'Emma Becker, dont tu as peut-être entendu parler. Parfois très cru, mais j'ai beaucoup aimé.
RépondreSupprimerOui j'ai déjà entendu parler du livre d'Emma Becker. On m'en a dit le plus grand bien mais je ne l'ai toujours pas lu.
SupprimerUn petit regal ce roman, je l'ai lu hier ! Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerSi tu as d'autres perles du même genre, je suis preneuse ! ^^
Difficile dans le genre de trouver d'autres perles. Mais je continue à chercher.
SupprimerJe viens de le lire et je l ai dévoré en un apm comme vous le mentionnez dans votre chronique tout est dans la finesse, pour parodier Audiard, nous sommes dans le soyeux !
RépondreSupprimerJe suis chroniqueuse de littérature érotique depuis 3 ans alors il existe des petits bijoux dans la littérature érotique mais j'avoue que celui là est particulièrement bon et jubilatoire car RIEN n'est explicite, tout est en second plan pourtant Alain Bonnand arrive à maintenir une tension permanente vraiment à lire, surtout pendant la période estivale c'est parfait !
De la littérature érotique comme on en lit trop peu malheureusement.
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