lundi 19 août 2013

Arelate T1 et T2 - Laurent Sieurac et Alain Genot

Arles, fin du premier siècle après J-C. Vitalis le tailleur de pierres vient une fois de plus de se faire renvoyer d’un chantier. La fois de trop sans doute puisque plus aucun contremaître ne veut de lui. Bagarreur et incurable joueur de dés, il passe son temps à parier avec les autres ouvriers au lieu de travailler. Ayant contracté pas mal de dettes, il rentre chez lui la queue entre les jambes annoncer à sa femme enceinte qu’il est une fois de plus au chômage. Sollicité quelques temps plus tard par Atticus, un ancien gladiateur devenu entraîneur, Vitalis doit se résoudre à embrasser une carrière à laquelle il n’était absolument pas destiné au départ. En signant son contrat d’engagement auprès d’un promoteur, le jeune homme renonce à la citoyenneté mais trouve par la même le seul et unique moyen de gagner l’argent nécessaire pour rembourser ses créanciers. Seulement le plus dur commence, car pour devenir un gladiateur de talent, le parcours est long et difficile...

Une BD historique de plus sur la Rome antique ? Pas vraiment. Ne cherchez ici aucun empereur aux mœurs débridées. Point non plus d’épiques batailles ou d’intrigues politiques complexes mais plutôt une plongée dans le quotidien des gens du peuple. Le pari est très didactique. Aidé par un archéologue, Laurent Sieurac met en perspective les connaissances scientifiques les plus actuelles concernant le monde romain. Ainsi l’image des gladiateurs  présentée dans cette BD est à des années lumières des standards Hollywoodiens et du Gladiator de Ridley Scott. Contrairement aux idées reçues, la gladiature n’était pas une infâme boucherie au cours de laquelle des esclaves s’entretuaient pour le plaisir d’un public assoiffé de sang. Les gladiateurs étaient en fait des sportifs de haut niveau choyés par des promoteurs ayant beaucoup investi sur leur compte. Des athlètes volontaires grassement payés pour assurer un spectacle certes violent mais où, contrairement à ce que l’on croit, la mort des combattants était extrêmement rare.

Parfaitement documentée jusque dans les moindres détails (architecture, vêtements, objets), Arelate reste éloignée d’un ton professoral qui plomberait le déroulement des événements. Intelligemment, les auteurs ont préféré apporter les éclaircissements scientifiques nécessaires dans un copieux dossier à la fin de chaque volume. L’histoire racontée n’est donc en aucun cas parasitée par des considérations historiques et scientifiques qui rendraient la lecture pour le moins indigeste.

Visuellement les planches aux tons sépia sont du plus bel effet même si parfois les personnages souffrent d’une certaine raideur, notamment dans l’expression des visages. Quoi qu’il en soit, voila une série restituant le plus fidèlement possible la vie quotidienne d’une ville antique que j’ai trouvée passionnante et dont j’ai hâte de dévorer le troisième tome sorti il y a peu.

Arelate T1 : Vitalis de Laurent Sieurac et Alain Genot. Cleopas, 2012. 64 pages. 14,85 €
Arelate T2 : Auctoratus de Laurent Sieurac et Alain Genot. Cleopas, 2012. 64 pages. 14,85 €





18 commentaires:

  1. Une vision différente de la Rome antique et plus réaliste ? Je ne peux que noter !

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  2. Tu m'as presque convaincu mais je passe mon chemin, c'est pas le genre de BD qui m'attire pour le moment du moins ^^

    :D

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    1. Je ne peux pas te convaincre à chaque fois, ce serait trop facile^^

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    1. Figure-toi que je m'en doutais. Je me suis dis : "voila une série qui devrait plaire à Marie."

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  4. Les visuels sont vraiment beaux... Pourquoi pas ?

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    1. Au CDI ça passerait très bien. D'ailleurs le 1er tome est recommandé par l'éducation nationale.

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  5. Ma lecture du moment réveille mon amour de l'Antiquité gréco-romaine, alors je note !

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    1. C'est un titre qui mériterait plus d'attention sur les blogs^^

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  6. Merci pour ce retour sur mon travail qui fait sincèrement plaisir et j'espère que le troisième opus vous plaira tout autant!


    Laurent

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    1. Si tout va bien je devrais trouver ce 3ème tome dans ma boîte aux lettres dès demain.

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    2. J'espère que votre facteur ne vous fera pas défaut mais il est vrai que nous avons eu pas mal de soucis pour les sorties de ces trois opus. Dans tous les cas j'ai hâte du coup de connaitre vos impressions sur ce troisième tome!!

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    3. Le facteur était au rendez-vous et l’album est bien arrivé. Y a plus qu'à !

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  7. Au deuxième auteur de vous remercier pour cette critique qui nous fait très plaisir tant elle reflète parfaitement ce que Laurent et moi avons voulu mettre dans ces ouvrages. Merci donc et à bientôt pour le tome 3 !

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    1. Merci à vous, c'est plaisant de croiser des auteurs à ce point impliqués dans leur projet. Le lecteur sent qu'il n'est pas pris pour un gogo, c'est de moins en moins courant.

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    2. En effet, tellement impliqué qu'à la base cette série a été refusée par tous les éditeurs que nous avions contacté à l'époque et que le tome 1 a été auto-édité.

      Après, en effet, sur la genèse de la série, nous avons vraiment souhaitez proposer quelque chose de radicalement différent de ce que l'on a l'habitude de lire en BD sur cette période, quitte finalement à déstabiliser un peu le lecteur en ruant dans les poncifs du genre!
      De plus, de mon point de vu, il aurait été fort dommage de ne pas bénéficier de l'apport des connaissances d'Alain dans son domaine, ce qui, je dois bien le reconnaitre, apporte une vraie épaisseur au récit!

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    3. L'équilibre est bien trouvé entre les apports scientifiques et le coté fictionnel, c'était le plus délicat à mettre en oeuvre.

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