Le temps de l’innocence, c’est la
peinture amère du vieux monde New Yorkais de la fin du XIXème siècle. Un monde aux
principes rigides, composé de quelques familles richissimes et fermé à toute
nouvelle influence. Des gens « nés dans une ornière d’où rien ne peut les
tirer. » Dans cette atmosphère de caste, Ellen, femme brillante et libre
qui a eu l’audace de quitter son mari, soulève la réprobation générale. Seul Newland
l’admire et ne cesse de la défendre. Il sait pourtant que jamais leur attirance
mutuelle ne pourra éclater au grand jour et qu’il doit, par tradition, se plier
à cette discipline de tribu qu’il supporte de moins en moins.
Bon, soyons clair, la découverte
de ce célèbre roman, Prix Pulitzer 1921, aura pour moi été un long calvaire.
Nous devions présenter cette lecture commune avec Marie le 15 avril (je la remercie
d’ailleurs au passage pour sa patience et son indulgence alors que son billet
était prêt depuis longtemps) et au final il m’aura fallu un mois de plus pour
aller jusqu’au bout. En gros, je lisais chaque soir une quinzaine de pages
avant de me coucher, impossible de faire plus. Mon petit somnifère à moi, quoi
(et puis c’est quand même plus sain que de prendre un Lexomil). En fait tout m’a
agacé chez ces bourgeois engoncés dans leurs certitudes d’un autre âge. Sans
compter qu’il ne se passe strictement rien, à part les chastes rapprochements de
Newland et d’Ellen qui pimentent quelques rares fois (et tout est relatif) une
intrigue sans aucun relief. Je n’ai pas ressenti d’empathie pour les
personnages et mon manque d’attention conjugué à mon manque d’intérêt a rendu difficile
la distinction entre les trop nombreux protagonistes mis en scène. Question
dialogues, les conversations de salon insipides foisonnent. Je n’ai retenu que
cette remarque faite par Newland qui définit mieux que toute autre ce petit
monde sentant la naphtaline à plein nez : « Chez nous, il n’y a ni personnalité,
ni caractère, ni variété. Nous sommes ennuyeux à mourir. »
Que retenir de ce roman de mœurs soporifique ?
Disons qu’avec May et Ellen, Newland navigue entre deux continents étrangers l’un
à l’autre. Parti de l’un, il se dirige vers l’autre sans jamais parvenir à l’atteindre,
rattrapé par la dignité d’un devoir conjugal qu’il se résout à honorer en dépit
de ses aspirations à l’émancipation. Ça aurait pu être très beau, à la fois
triste et bouleversant. Personnellement, j’ai juste trouvé que c’était très pénible…
Le temps de l’innocence
d’Edith Wharton. J’ai lu, 2003. 308
pages. 6,90 euros.
Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager avec Marie
(c’est toujours un plaisir même si le charme n’a cette fois pas opéré de mon
coté).
Tu auras essayé... Wharton, ça passe ou ça casse, et ça doit dépendre des romans, elle en a de plus amusants, je crois. (mais bon, pas trop trop amusant non plus, on se calme)
RépondreSupprimerça passe ou ça casse ? Ben avec moi ça a cassé...
SupprimerSoporifiques ? Mais je n'ai pas envie de dormir :)!
RépondreSupprimerça pourrait peut-être te servir un jour ou l'autre...
SupprimerIl date de 1921, aussi.....
RépondreSupprimerGatsby le magnifique date de 1925 et j'ai beaucoup plus aimé, c'est même incomparable...
Supprimereh bien mince, je l'avais noté,je raye alors..
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu fais bien de rayer, il y a quand même énormément d'avis positifs.
SupprimerJ'ai lu beaucoup de bien de cette auteure et de ce roman. Dommage que tu n'aies pas accroché, mais bravo pour avoir tenu bon !
RépondreSupprimerJe voulais le finir pour honorer ma LC, c'est la moindre des choses.
SupprimerDésolée que tu aies autant souffert. Même si tes billets sont toujours aussi drôles quand tu n'aimes pas. Mais, évidemment, je ne partage pas du tout ton ressenti sur ce roman!
RépondreSupprimerJe me doutais bien que nos avis seraient fort différents. Merci encore d'avoir patienté en tout pas. Promis je serai à l'heure pour notre prochiane lecture commune, la date est marquée en rouge dans mon agenda !
SupprimerJe n'ai jamais lu cette auteure pourtant importante.
RépondreSupprimerBen oui faudrait, j'aimerais bien savoir ce que tu penses de ce roman.
SupprimerAlors je viens de lire cette auteure pour la première fois mais pas avec ce titre. J'ai choisi Chez les heureux du monde qui me semble assez proche de celui-ci par son thème. Je comprends ton ennui mais je ne le partage pas. J'ai beaucoup aimé sa satire du "Old New-York". A tel point que je viens de regarder l'adaptation ciné et que je vais écouter ton titre sous peu. La situation des femmes telle qu'elle la dénonce a dû être essentielle m'a passionnée, ses métaphores et son utilisation de la focalisation interne libre tout autant.
SupprimerL'ennui, c'est tout ce que j'ai retenu. Le rythme d'écriture est effroyablement lent, le sujet ne m'a pas intéressé une seconde, bref, le fiasco. Et je pensais revivre un peu la même chose avec Du Maurier alors que pas du tout. Comme quoi...
SupprimerBon voilà, pour une fois ma LAL ne va pas prendre une claque :) Tout ce que tu en dis ne m'incite pas à le lire. Ce que tu n'as pas aimé et surement ce que je n'aimerais pas non plus donc je ne note pas évidemment...
RépondreSupprimerMerci pour ta participation, je prends le lien ;)
bonne journée !
ça m’embête quand même un peu de décourager des lecteurs potentiels avec ce billet car il me semble que ce roman peut plaire si on aime cette ambiance surannée.
SupprimerJe n'ai vu que le film qui avait aussi ses silences et ses pauses. Mais comme les images étaient belles !!! les couleurs, les décors, les costumes...
RépondreSupprimerJe crois que c'est un texte qui eut avoir un vrai charme. Mais il n'est pas pour moi...
SupprimerTon billet est le deuxième billet négatif que je lis à propos d'un titre de cette auteure et j'avoue que les billets positifs que j'ai pu trouver ne m'ont pas convaincue. Je sens que ce n'est pas un auteur pour moi et je vais m'abstenir. Jérôme, ma PAL et mon compte en banque te sont infiniment reconnaissants ! ^^
RépondreSupprimerContent de ne pas alourdir ta pal avec ce titre. Si je peux aider...
SupprimerEh ben sans moi alors !!! Ca ne me tente absolument pas !
RépondreSupprimerJe m'en doutais un peu remarque...
SupprimerJe me souviens avoir aimé, beaucoup, d'ailleurs j'ai récemment rééquipé ma PAL d'un Wharton en attente, j'adore ce genre de roman en fait !
RépondreSupprimerTu fais partie des fans de Wharton, j'ai l'impression que vous êtes nombreuses et c'est tant mieux. Dommage que le charme n'ait pas opéré avec moi.
SupprimerJe note le pouvoir soporifique ! Cela peut toujours servir ! ;-)
RépondreSupprimerRemarque moi en ce moment je n'en avais pas vraiment besoin.
SupprimerJe passe donc mon tour sans aucun regret ni scrupule.
RépondreSupprimerJe me demande quand même si ce type de roman ne pourrait pas te plaire...
SupprimerJ'adore ce genre de romans et pourtant avec Wharton, j'ai aussi du mal.
RépondreSupprimerça me rassure un peu, j'avais peur d'être un specimen à part...
SupprimerJ'aime beaucoup Wharton, ses nouvelles fantastiques, ses romans comme Chez les heureux du monde mais je n'ai pas encore lu celui-là, j'espère que je ne vais pas m'endormir non plus !
RépondreSupprimerSi tu aimes l'auteur, aucune raison que tu trouves ce roman soporifique.
SupprimerJ'avais lu il y a quelque temps un recueil de nouvelles de cette auteur. Elle est très forte dans ce genre là et j'avais bien aimé.
RépondreSupprimerIl s'agissait de "Une affaire de charme".
Bises et bonne soirée !
Toi aussi tu aimes Wharton, vous êtes décidément nombreuses !
SupprimerMoi, j'ai adoré, comme tu le sais, cependant ce que tu en dis est juste, il ne se passe pas grand chose, ces bourgeois sont fort agaçants, Newland le premier d'ailleurs (j'avais juste envie de lui secouer le smoking), et la peinture de cette société est bien amère ... Donc, je ne te recommande pas "Chez les heureux du monde", à moins que tu ne veuilles hiberner ... Merci pour le lien !
RépondreSupprimerOui je sais que tu as adoré et j'aurais aimé l'apprécier autant que toi mais rien à faire, cette lecture m'a paru interminable. Concernant "Chez les heureux du monde", je crois que même si tu me le conseillais je ferais l'impasse...
SupprimerJe peux peut-être me contenter du film de Scorsese avec Michelle Pfeiffer ? ^^
RépondreSupprimerPas vu le film mais ça doit sans doute être un peu plus dynamique que le roman...
SupprimerJe n'ai pas encore lu celui-ci mais j'aime beaucoup Wharton... peut-être pourrais-tu tenter ses nouvelles gothiques pour l'aborder d'une autre façon. J'avais rédigé quelques billets sur cet auteur (il y a lontemps) si jamais tu changes d'avis et cherches quelques idées de lecture :)
RépondreSupprimerJe sais que c'est une auteure importante que beaucoup de lecteurs (trices apprécient et admirent mais je me dis juste que ce n'est pas pour moi, tout simplement.
Supprimer