lundi 26 septembre 2016

Watership Down - Richard Adams

J’ai toujours été fan des lapins. Depuis mes lectures du « Jojo Lapin » d’Enid Blyton dans la Bibliothèque rose, depuis le « Pierre Lapin » de Béatrix Potter, depuis la série d’albums de la famille Passiflore illustrés par le talentueux Loic Jouannigot. Plus généralement les univers animaliers et sylvestres me séduisent depuis ma plus tendre enfance, surtout après ma découverte des BD de Raymond Macherot. J’ai entretenu cette passion il y a quelques années avec le fabuleux « Vent dans les saules » de Kenneth Grahame et sa non moins fabuleuse adaptation en bande dessinée par Michel Plessix. Bref, tout ça pour dire que les récits avec des animaux dedans, ça me parle. Il m’était donc inconcevable de ne pas partir à la rencontre des lapins de Watership Down.

Le point de départ de ce roman publié pour la première fois en 1972 et vendu à 50 millions d’exemplaires depuis est simplissime : le jeune Fyveer annonce à son frère Hazel que leur garenne va disparaître suite à une grande catastrophe. Il ne peut pas expliquer pourquoi mais il en a la certitude. Une prémonition. Les deux lapins parviennent à convaincre une poignée de compagnons du danger imminent et quittent les collines verdoyantes qui les ont vus naître en quête d’un nouveau foyer où ils pourront s’installer en toute sécurité. Commence alors une odyssée longue et périlleuse dont personne ne sortira indemne.

Watership Down, c’est la quête d’une terre promise, une histoire de migrants à la recherche d’un monde meilleur. C’est l’histoire d’une communauté en danger permanent qui s’organise, s’adapte et s’unit pour survivre. Une communauté avec ses tensions, ses moments drôles ou émouvants, ses drames. Une communauté consciente qu’il va lui falloir s’agrandir, se reproduire pour ne pas disparaître.

Richard Adams ne donne pas dans le récit animalier anthropomorphique. Ses personnages ont un comportement propre aux lapins, ils griffent, mordent, se battent pour une femelle, tapent de la patte pour prévenir du danger, se font dévorer par les renards, les belettes et les chats. En cela, cette description quasi « naturaliste » m’a rappelé le magnifique « De Goupil à Margaux » de Louis Pergaud. Mais Adams donne une dimension supplémentaire à l’univers qu’il créé en lui offrant une mythologie, une langue spécifique, un Dieu (Krik) et un héros légendaire (Shraavilshâ).

Il y a sans doute une tonne d’interprétations allégoriques à donner à cet exode, cette recherche du paradis, mais je me contenterais d’y voir une aventure au long cours trépidante, incroyablement bien construite et qui m’a passionné de bout en bout. Un grand moment de lecture que je ne suis pas près d’oublier !

Watership Down de Richard Adams. Monsieur Toussaint Louverture, 2016. 542 pages. 21,90 euros.







50 commentaires:

  1. J'en parlais avec Anais de l'agence Anne et Arnaud vendredi dernier, elle me disait que c'était une lecture unique, de celle qu'on ne lit qu'une fois dans sa vie ! -et oui je vais le lire prochainement... -

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    1. On en avait parlé au Forum Fnac livres, je pensais que tu l'aurais lu avant moi ;)

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  2. Tu sais toujours montrer la pertinence d'une œuvre (ça m'épate). Tu m'as donné envie de lire ce roman (dont je ne connais pas l'auteur). Je me note ça dans un coin ;)

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  3. Découvert grâce à Tamara, je l'ai dans ma liseuse, et avec ce billet, tu confirmes que je vais me régaler !

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    1. Dans la liseuse se sera toujours moins bien qu'avec le papier. Surtout que l'objet-livre est superbe !

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  4. J'aime beaucoup également ce type d'univers, comme toi je reste sous le charme du "Vent dans les saules". Ces lapins, en quête d'ailleurs, m'attendent bien sagement dans ma pal. Ils sont à l'affût, fin prêts à sortir de leur terrier dès que j'en aurais terminé avec mon mois américain ! Et j'ai hâte de faire leur connaissance !

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    1. Le mois américain est fini, j'espère que ce sera ta prochaine lecture maintenant !

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  5. 50 millions d'exemplaires?! wow, c'est un über-bestseller ! (dire que je n'en avais jamais entendu parler)

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    1. Moi non plus je ne connaissais pas du tout si ça peut te rassurer ;)

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  6. Je l'ai retrouvé dans mes affaires .. faut que je me replonge dedans (mais en anglais) ! je te montrerai la couverture !

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    1. En anglais, ça doit être encore mieux (sauf la couverture :p ).

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  7. Ouf, les lapinous t'on passionné! (sinon je sortais les kleenex) J'ai bien aimé aussi connaître ton arrière plan littéraire (tu parles, Le vent dans les saules, quelle belle BD!)(tu connais l'autre, le vent dans les sables?)
    De goupil à margot...hum, à voir!

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    1. Bien sûr que je connais du vent dans les sables, Michel Plessix est mon Dieu !

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  8. Au cours de ma lecture, j'ai eu un moment de "creux" juste avant la partie concernant Effrefa, mais au final, je ne regrette pas l'aventure. Un roman riche, étonnant et qui mérite qu'on y plonge.

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    1. Aucun moment de creux chez moi, je serais même resté plus longtemps avec ces lapinous si j'avais pu.

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  9. Le pire c'est que je vais finir par craquer... Pauvre PAL...!

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  10. Cajou a eu la gentillesse de me l'offrir pour mon anniversaire, j'ai hâte de le lire ^^

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  11. Ah ben c'est drôle moi aussi j'ai toujours été fan des lapins! :D
    Une histoire de migrants et d'exode qui me passionne déjà...
    Bonne semaine Jérôme

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  12. Si la couverture me plait beaucoup, j'avoue que cette histoire de lapins me fait trop peur pour que je m'y mette. A part Maus, j'ai du mal à lire des allégories avec des animaux.

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  13. Oui, bon, moi, les lapinous et les petits z'animaux, c'est pas ma tasse de thé mais tu le vends bien !!!

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  14. Waouh, ça donne envie ! Je suis bien contente de l'avoir dans ma PAL. Je pense que ça doit être une lecture étonnante et pleine de rebondissements.

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  15. Haaa ! Jojo lapin ! Moi aussi j'adorais haha ! Bon sinon, juste pour signaler que ce titre est déjà dans ma PAL, donc je suis zen (j'espère juste l'en sortir d'ici la fin de l'année, ça fait quelques semaines que je suis censée l'avoir commencé...).

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    1. Tu vas l'avaler d'une traite quand tu auras mis le nez dedans.

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  16. plus de 500 pages, un gros pavé, mais tu me tente quand même. Ne note ce livre et, si je le trouve à la bibli....

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  17. C'est vraiment étrange ce roman. Grâce à Keisha je l'ai lu avec beaucoup de plaisir. Et je suis entièrement d'accord avec le commentaire qui dit que c'est une expérience unique. Je crous qu'on l'apprécie encore plus quand on a eu la chance de le lire enfant. Un peu comme pour les fables de La Fontaine . Cest un plus de les connaître dès l'enfance et de les savourer adulte.

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    1. C'est un plus mais parfois on a trop grandi et le charme s'est perdu avec les années.

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  18. Il m'attend. (C'est con mais j'adore la première phrase de ton article. Je t'imagine la prononcer et ça m'amuse.)

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    1. Il paraît que c'est toujours le plus difficile à trouver la première phrase. Celle-là est venue toute seule !

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  19. Je suis complètement passée à côté !! ;(

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  20. Bon, j'avoue que j'ai un peu de mal à me motiver pour cette histoire de lapins. Il faudrait vraiment que le livre vienne à moi (genre qu'il me saute dans les mains).

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  21. Je viens de le finir et j'ai apprécié autant l'écriture que l'univers particulier créé par l'auteur. On est loin des lectures pour enfants avec ces lapins et c'est très bien ;) Bon par contre j'ai trouvé que le masculin l'emportait un peu trop ...

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    1. Les lapines ont quand même un rôle essentiel dans l'histoire ;)

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  22. J'en ressors, chamboulée... (tu remarqueras que ces derniers temps nos lectures convergent beaucoup plus ! ;) )

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    1. On va carrément finir sur la même longueur d'ondes si ça continue :)

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