Dans une note préliminaire, l’auteur indique que Ludovica Fernanes Mano à vraiment existé. Décédée en octobre 2010, à l’âge de 85 ans, elle a laissé des cahiers dans lesquels elle a consigné son journal. Et lorsque le papier et les stylos ont manqué, elle a continué d’écrire sur les murs avec du charbon de bois. L’histoire est donc à la base réelle mais José Eduardo Agualusa précise à ses lecteurs : « ce que vous lirez est de la fiction. De la pure fiction. »
Non content de se focaliser sur la recluse volontaire, l’auteur a imaginé la vie de nombreux personnages ayant traversé cette période trouble de l’histoire angolaise. Des personnages aux destins chaotiques, enfant des rues ou infirmière, journaliste ou ancien bourreau de la police politique. Des personnages reliés à Ludovica et à son appartement par un fil parfois ténu. C’est là que tient le sel du récit, c’est là que l’écrivain s’est emparé d’un fait divers et l’a transformé en matériau romanesque. Il a savamment tissé sa toile, créant une architecture narrative implacable, sortant de la confusion géopolitique et de l’instabilité permanente des existences qui incarnent, chacune à leur manière, la complexité d’un pays au bord du gouffre. L’exercice est brillant et m’a enchanté.
Théorie générale de l’oubli de José Eduardo Agualusa. Métailié, 2014. 172 pages. 17,00 euros.
Curieux quand même...
RépondreSupprimerSpécial on va dire...
SupprimerCe que tu dis de la trame narrative me plaît bien...
RépondreSupprimerJ'ai aimé cette façon de relier entre eux ces destins individuels.
SupprimerC'est marrant, moi j'ai vraiment préféré l'histoire de Ludovica à celles des autres personnages. Lire un roman que sur elle, ça ne m'aurait pas déplu ! Une chouette découverte en tous cas, et une deuxième lecture d'un roman africain que je partage avec toi... elle est pas belle la vie ? ;-)
RépondreSupprimerJe trouve que l'équilibre entre son enfermement et les scènes en extérieur avec les autres personnages est bon. Cela aurait été beaucoup plus intimiste s'il n'y avait eu qu'elle et je crois que j'aurais moins apprécié.
Supprimersi c'est brillant... c'est noté! Noukette paraît légèrement moins fan que toi, non?
RépondreSupprimerDisons qu'elle aurait préféré que tout le roman se focalise sur la recluse.
SupprimerBon, moi, je suis vraiment passée à côté.
RépondreSupprimerJe me rappelle très bien de ton billet ;)
SupprimerIncroyable pour moi qui me nourris de communication, mais je n'ai jamais lu de roman africain et comme tu es enchanté je le note et je le cherche à la bibliothèque
RépondreSupprimerJ'espère que tu le trouveras.
SupprimerBonsoir Jérôme,
RépondreSupprimerJe n'ose même pas penser à l'état de son appartement ! Comme je disais à Noukette, c'est incroyable ! Sinon, je ne vais pas noter ce titre... je ne suis pas trop tentée.
Son appartement était en effet en piteux état. En même temps, rien de plus logique.
SupprimerTentant, très tentant, je note
RépondreSupprimerTant mieux ;)
SupprimerLivre déjà noté (ouf). Une recluse volontaire - tiens, moi qui sortais justement d'une histoire de villageois enfermés contre leur gré...^^
RépondreSupprimerUne drôle d'histoire, je pense que ça pourrait te plaire.
SupprimerJe suis bien tentée, c'est un billet à la fois intrigant et alléchant :)
RépondreSupprimerJe prends ton commentaire pour un compliment ;)
SupprimerCa a l'air tentant mais bien court.
RépondreSupprimerC'est bien aussi quand c'est court. C'est mieux même je trouve ;)
Supprimerhou la la, malgré ton enthousiasme, je crois que ce livre n'est pas fait pour moi
RépondreSupprimerC'est particulier, je comprendrais que l'on puisse passer à coté.
SupprimerJe te sens sous le charme de cette lecture.
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