jeudi 15 mai 2014

La ballade d’Hester Day - Mercedes Helnwein

Après Dieu me déteste, La belle colère s’enrichit d’un second roman sur l’adolescence. En même temps, c’est le principe de cette collection, proposer des romans dont les héros sont des adolescents sans que le «jeune public» soit spécifiquement visé. Pour le coup, l’objectif est une fois encore atteint.

La ballade d’Hester Day raconte les déboires existentiels d’Hester, 18 ans, gamine un peu paumée, incompréhensible pour son entourage, asociale sans être véritablement rebelle, juste incapable de se voir un avenir. A la veille de rentrer à l’université, elle va, sur un coup de tête, se marier avec un apprenti poète qu’elle connait à peine puis embarquer avec lui pour un road-trip en camping car en emmenant dans ses bagages son cousin de dix ans.

L’idée était vraiment sympa et aurait pu donner un texte enlevé et jubilatoire mais ce n’est pas le cas. Le problème c’est que tout sonne faux. Je n’y ai pas cru une seconde. Trop de caricatures : l’ado en crise, la mère hystéro, le père invisible qui veut juste qu’on évite de le déranger, la sœur haïe, le cousin obèse et rêveur, l’apprenti poète ronchon mais touchant, etc. Et puis de drôles coïncidences, nécessaires pour faire avancer le schmilblick mais paraissant sacrément artificielles (comme les retrouvailles d’Hester et de Fenton dans l’ascenseur de l’hosto par exemple, ou celles avec Jack dans une ferme isolée du fin fond du Kansas…).  Je n’ai pas non plus aimé l’écriture faussement djeune, les « putains » et  les « connards » pas franchement indispensables ou les réflexions philosophiques creuses comme « j’imagine qu’on ne peut pas vivre sans apprendre ». Et puis, une narratrice qui, parlant de sa mère et à cent pages d’intervalle, utilise deux fois l’expression « elle en chierait dans son froc d’extase », désolé mais ça ne passe pas.

Ok, je chipote, je rentre dans des détails sans intérêt. Je crois simplement que je l’ai mal pris, ce roman. Que c’était pas le bon moment pour m’y lancer, que j’étais pas d’humeur à subir la logorrhée d’une ado qui se cherche et ne parvient pas à se trouver. D’ailleurs je dois reconnaître quelques qualités à ce texte, des séquences marquantes, des dialogues percutants et des passages plutôt drôles.

Pour autant, je suis resté totalement extérieur à l’histoire. Rien à cirer d’Hester et des ses états d’âme, de Fenton, de Jethro du conflit parents/enfant et de ce road trip tout sauf trépidant. Je suis passé complètement à coté, quoi. Ça arrive…

La ballade d’Hester Day de Mercedes Helnwein. La belle colère, 2014. 368 pages. 20 euros.

Une lecture commune que je partage avec Karine, Lasardine, Noukette et Stephie. J'espère être le seul vilain petit canard de la bande...





38 commentaires:

  1. Oui, ça arrive de passer complètement à côté de ce que d'autres aiment beaucoup mais la logorrhée d'une ado, pour l'instant, je ne crois pas que ça me plairait particulièrement non plus!

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    1. ça arrive et finalement ce n'est pas bien grave.

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  2. je crais que je ne vais pas l'ouvrir..

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  3. Pas très envie de le lire. Je vais voir les autres avis quand même.

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  4. Comme ça, pas besoin de noter ou alors
    à relire quand tes enfants seront ados....

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    1. A relire, je ne crois pas en ce qui me concerne ;)

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  5. Rhoooo, tu as la dent dure, mal luné chouchou ? ;-) Blague à part, ce roman est hautement "spécial" j'en conviens, et l'héroïne particulièrement barrée. A priori c'est tout ce que j'aime. Pourtant, là, impossible de m'attacher à cette gamine en colère... Comme tu le dis si justement, "ça arrive"...!

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    1. C'est vrai que je n'ai pas été très gentil. Je l'ai mal pris ce roman, que veux-tu...

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  6. Bon, après l'avis mitigé de l'amie Noukette, le tien enterre définitivement ce roman. :)

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    1. Je n'ai pas été super tendre avec lui en effet.

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  7. je vais bientôt commencer "Dieu me déteste"...dommage que tu n'aimes pas Hester Day, je commençais à frétiller par anticipation...

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    1. Hâte de connaître ton avis sur "Dieu me déteste" en tout cas.

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  8. Je ne suis pas fan des ados au centre d'un roman. Ce qui me réjouit dans ton billet, c'est que tu n'aimes pas. En ce moment, je suis en manque de billets critiques. Ca m'a fait du bien, tiens.

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  9. Pourquoi une collection cible-t-elle un public et un état de colère?
    je ne comprends pas! la difficulté des ado c'est de sortir de leur nombrilisme sans se faire trop mal, et rejoindre des adultes qui ne leur veulent pas que du bien. Mais pas tous, certains sont ravis de les rencontrer eux et leur jeunesse en forme d'espoir.
    Alors pourquoi? les caricaturer dans une attitude de colère?
    Toute la littérature enfantine est fondée sur la découverte du monde , et donner des clés de lecture des adultes aux enfants ; et quelques années plus tard on trouve une littérature qui leur dit d'envoyer tout "Chier". Mais non ce n'est pas comme ça! il faut qu'il continue à trouver les clés pour les aider à trouver les adultes qui les aideront à se construire une personnalité , et parfois (pas toujours c'est vrai) même leurs parents peuvent les aider.
    je suis affligée par le livre tel que tu le décris
    Luocine

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    1. Disons que la collection met en scène des ados mais elle s'adresse aux adultes. C'est spécial comme parti pris mais sur le 1er roman ça a très bien
      marché.

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  10. C'est fou comme le livre fait débat ! Je ne suis pas de cette lecture commune mais je dois bien avouer que les avis de part et d'autres me donnent tout de même envie de m'y pencher.

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    1. C'est bien je trouve que tu aies cette envie. C'est toujours mieux de se faire son propre avis.

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  11. oui alors vu que moi je suis une grosse réac en termes d'écriture, tu vois je vais largement passer mon tour, parce que juste les extraits, ça me heurte. Tu rajoutes à ça que les états d'âme des ado, je ne suis pas encore prête à les lire (je n'ai pas fini ma crise tu sais bien)!

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  12. Et bien, tant mieux ! Je n'avais pas envie de le lire !!!

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  13. Eh oui ça arrive que des idées farfelues germent dans la tête des auteurs et n'aboutissent pas à grand-chose...

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    1. L'idée était belle. Son traitement m'a beaucoup moins séduit...

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  14. ça m'a tout l'air d'un livre à faire du pognon. Affligeant

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    1. Je ne sais pas si l'éditeur fera beaucoup d'argent avec ce livre.

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  15. Je ne veux plus entendre parler de problèmes d'ado avant au moins dix ans (j'ai donné) donc ça tombe bien, ma PAL t'est reconnaissante car je sors de chez Maryline où j'ai noté El ultimo lector qui devait être une LC avec toi, j'attends ton avis car là je suis tentée !!! :)

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    1. El ultimo lector ne boxe pas dans la même catégorie, ça ne fait aucun doute !

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  16. Chier dans mon froc d'extase... jamais fait ça !!!! bon, il est aussi sur ma PAL, on verra bien !

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    1. Suis déçu, je pensais que tu avais déjà vécu cette expérience... Bonne lecture en tout cas ;)

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  17. Bon, je l'ai aussi depuis cet après-midi ...j'aurais du lire ton commentaire avant !

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    1. Qui sait, tu vas peut-être aimer, il y a des avis bien plus élogieux que le mien.

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  18. J'ai l'impression que ce nouvel éditeur c'est un peu les éditions Monsieur Toussaint Louverture mais version Young Adult. Et j'avoue avoir ce genre en horreur, les questions existentielles des ados ne m'intéressent plus et j'ai de plus en plus de mal à lire des romans avec des ados comme personnages tellement je ne me sens plus du tout concernée (et ils ont le don de me taper sur les nerfs). Pourtant, je pense que j'aurais adoré ça il y a 10 ans ...

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    1. Cet éditeur c'est Monsieur Toussaint Louverture associé à Anne Carrière mais ce n'est pas une collection Young Adult. Les textes mettent en scène des ados mais s'adressent en principe à un lectorat plus âgé.

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