mercredi 21 mai 2014

Chico et Rita - Javier Mariscal et Fernando Trueba

Cuba, 1948. Chico est un pianiste de génie et Rita une chanteuse à la voix envoûtante. Leur rencontre ne pouvait que déboucher sur une idylle passionnée. Mais leurs carrières respectives ne décollant pas à la même vitesse, les amoureux vont devoir s’éloigner l’un de l’autre, par la force des choses. Les retrouvailles ponctuelles sont aussi "caliente" que tumultueuses et précèdent toujours une nouvelle séparation. Leur histoire n’est faite que de ruptures et de réconciliations, sur fond de jazz et de Be Bop avec, au cœur de leur relation, une sensualité à fleur de peau et des caractères bien trempés. soixante ans plus tard, Chico se souvient…

Il y avait à priori de sacrés bons ingrédients dans ce roman graphique basé sur le film d’animation éponyme : le Cuba des années 50, l’amour fou, la passion, la musique, la chaleur des corps et des nuits tropicales, tout cela était fort alléchant. Oui mais voila, je suis resté de marbre. Limite, je me suis ennuyé.

Pour des amoureux passionnés, Chico et Rita manquent singulièrement d’âme. Difficile de s’attacher à eux, à leur parcours, à leur histoire commune. Le récit est lent, contemplatif par moments mais paradoxalement j’ai eu l’impression que tout allait trop vite. La Havane, New York, Hollywood, Paris, Las Vegas, les événements  s’enchaînent, se précipitent, s’emballent même, sans jamais m’avoir véritablement embarqué.

Il faut dire que parler de musique en BD, créer l’émotion en mettant la musique au cœur du propos, ce n’est pas évident. N’est pas Renaud Dillies qui veut. Pareil pour le dessin, auquel je n’ai pas accroché une seconde. Trop proche de l’animation, trop froid malgré les couleurs pétantes, manquant singulièrement de personnalité. Et puis là encore, quand on vient de voir la Havane dessinée par Berthet dans Perico, celle de Chico et Rita ne soutient pas la comparaison. Bon, tout n’est pas à jeter, entendons-nous. J’ai aimé par exemple la tirade de Rita devant son public sur sa condition de star noire à Vegas : « Je suis là devant vous ce soir, en train de chanter dans ce club fabuleux, cet hôtel merveilleux mais je ne peux pas y dormir, je dois dormir dans un motel en dehors de la ville. A Miami, ce fut encore pire. On m’a laissée rester, mais on a vidé la piscine pour m’empêcher de m’y baigner ! Malgré tout on ne cesse de me dire que je suis une star. Qu’en pensez-vous ? »

Pour autant, je dois reconnaître que ma rencontre avec Chico et Rita est un rendez-vous manqué, vraiment. J’en suis le premier déçu. Surtout que cet album est arrivé jusqu’à moi depuis La Réunion grâce à Unchocolatdansmonroman qui a eu la gentillesse de me le prêter. Mais peu importe, je tenais à le lire et je ne regrette pas une seconde de l’avoir découvert.


Chico et Rita de Javier Mariscal et Fernando Trueba. Denoël Graphic, 2011. 212 pages. 23,00 euros.

Les avis de Canel, Hélène et Unchocolatdansmonroman










28 commentaires:

  1. Dommage, le point de départ semblait bien pourtant...

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  2. Dommage...
    Pour une fois, je note pas le titre. Merci ;-)

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  3. Mince, j'avais prévu de le lire celui-ci !

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    1. Tu peux le lire, qui sait, il te plaira peut-être...

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  4. Vraiment dommage car le point de départ était alléchant comme tu le dis. Concernant la musique et les musiciens, j'ai beaucoup aimé pour ma part Rébétiko de David Prudhomme.

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    1. J'étais très alléché d'ailleurs au départ ;)

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  5. Zut, vraiment ! L'histoire avait pourtant tout pour me plaire moi aussi... Je passe mon tour du coup, pas grave, ce n'est pas comme si j'avais une pile de BD qui m'attendait ! ;-)

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    1. Non, tu as de quoi te rabattre sur d'autres cartouches ;)

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  6. C'est rageant de passer un côté d'un ouvrage. Comme les histoires d'amour m'ennuient je me passerai de celle-ci.

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    1. C'est surtout rageant quand on en attendait beaucoup.

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  7. J'ai le DVD à la maison, il faut absolument que je le regarde depuis le temps ! J'en ferai sûrement un petit compte-rendu aussi !

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  8. Bon, alors je ne note pas. J'en ai assez avec vos coups de cœur pour mes 7 vies.

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  9. Je la sentais moyen cette BD, ton avis m'arrange donc.^^

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  10. Je ne connais pas (encore) les références que tu cites, donc je ne peux pas comparer. J'ai bien aimé cet album et les défauts que tu soulignes ne l'étaient pas pour moi... ça dépend d'une personne à l'autre, je suppose, je n'invoquerai quand même pas mon manque d'expérience en BD pour justifier que j'ai aimé ! ;-)

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    1. Et moi je suis ravi que bien des lecteurs aient apprécié cette BD. Comme tu dis, d'une personne à l'autre...

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  11. il est vrai que la BD est moins belle et envoutante que le film d'animation. Pour le coup dans le film que j'ai regardé récemment les dessins collent bien

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    1. Je pense vraiment que le film doit être bien supérieur à la BD.

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  12. Une BD que j'avais très envie de découvrir. Ainsi que le film... ça attendra un peu du coup.

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  13. Le film d'animation conserve aussi cette lenteur cubaine ;) C'est finalement plus pour sa musique qu'il se laisse regarder, que pour son histoire qui tourne un peu en rond.

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    1. Du coup, comme il n'y a pas de musique dans la BD, c'est un gros handicap...

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  14. J'ai tellement aimé le film que j'ai passé mon chemin après avoir feuilleté la BD ! j'ai bien fait apparemment

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