Dans ce roman, on suit la vie
Prisonnière d’un milieu qu’elle trouve irrespirable, Sara va chercher à s’émanciper en remplissant un formulaire anonyme pour passer un entretien d’embauche à France Télévision. Recrutée pour faire partie d’un programme « spécial diversité », Sara se fait passer pour une marocaine et fréquente pour la première fois de sa vie des gens vivant de l’autre coté du périph. Parmi eux, le beau Djilali qui va faire fondre son petit cœur tout mou…
L’éditeur annonce en 4ème de couv « une comédie made in France avec de vraies scènes de sexe à l’intérieur ». Franchement, il y a tromperie sur la marchandise parce qu’en dehors du « made in France », je me demande où sont cachées la comédie et les vraies scènes de sexe. Bon du sexe, il y en a un peu. Mais ça vole pas haut. Parce qu’une fille qui crie en pleine copulation « Ah oui, oui ! Encore, encore… », c’était bon dans le porno à papa ce genre de choses. Niveau « émoustillage », je n’ai pas ressenti le moindre début de frisson. Les quelques rares « scènes de sexe à l’intérieur » m’ont laissé de marbre. Et pourtant je ne suis pas difficile d’habitude.
Autre énorme problème, les citations permanentes de noms de marques et de personnalités. On appelle ça le « name dropping » et c’est quelque chose qui me sort par les yeux. Là, on est au top du top de la bourgeoisie alors on a droit à du Vuitton, du Gucci et des tas d’autres trucs dont je n’ai jamais entendu parler. Et puis ils boivent des « mimosas » et je ne sais même pas ce que c’est que ce cocktail. M’étonnerait pas qu’il y ait du champagne dedans…
Donc si on fait le point, ça nous donne : du sexe pas émoustillant et une pub géante pour des marques inabordables. Ajoutez un incroyable catalogue de clichés pour faire bonne figure et la potion sera particulièrement amère. Dans le monde de Sara, c’est « grisant de chercher du boulot ». Dans son monde, tous les décorateurs d’intérieur sont gays. Dans son monde, on se demande si « l’amour c’est jouir ensemble ? Ou bien c’est se marier ensemble ? ». Dans son monde, quand on met un pied dans le 93 c’est pour se retrouver dans une loge VIP du stade de France. Et je vous passe les orgies cocaïnées de la jeunesse dorée du royaume de France…
La cerise sur le gâteau, c’est quand même la platitude totale de l’écriture, malgré quelques passages assez drôles. Et quand on s’apprête à se lancer dans une scène torride, le ridicule n’est jamais loin. Petit exemple éloquent : « Son odeur envahit mes narines. Une odeur de musc, de transpiration, de café fort, bref une odeur de mâle. Je jurerais même qu’il sent un peu la bite. » Heu, comment dire, là je crois que ça va pas être possible. Sentir un peu la bite ? Quézaco ? Sentir de la bite à la limite je veux bien, et au moins ça me parle. Mais sentir la bite, franchement, ça ne veut strictement rien dire, non ?
Bref, vous aurez compris à quel point j’ai adoré ce roman... Il faut sans doute prendre tout cela au second ou au troisième degré pour en extraire la substantifique moelle mais j’avoue que c’est au dessus de mes forces…
Sexe, mensonges et banlieues chaudes de Marie Minelli. La Musardine, 2014. 180 pages. 14,00 euros.
Une participation de plus à l'incontournable rendez-vous de Stephie et une lecture commune que je partage avec Hélène et Leiloona.
Ça t'apprendra à aller t'égarer sur des terrains marécageux ! ;-)
RépondreSupprimerPas sûr que ça me serve de leçon...
SupprimerComme tu dis, affligeant !
RépondreSupprimerA la limite, on a tout dit avec ce seul mot.
SupprimerZut, mon comm a disparu!
RépondreSupprimerJe te parlais de l'auteur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Minelli
et te félicitais de ton article fort clair!
J'ai pas eu envie de faire de recherches sur l'auteur je t’avouerais...
SupprimerJ'aime beaucoup l'humour de ta chronique ! En tout cas ce livre, non merci.
RépondreSupprimerMerci pour le compliment si au moins tu as aimé ça, c'est déjà pas mal ;)
SupprimerEuh j'ai eu beau sucer la substantifique moelle, rien n'est venu non plus.
RépondreSupprimer(Oui, je fais dans le vulgaire, faut bien relever le niveau de ce roman plat ...)
T'es bien au niveau je trouve, et ça me fait rire ;)
SupprimerMais pourquoi diable t'es tu embarqué dans cette galère...?? Rien que le titre m'aurait fait fuir je crois, et si en plus les scènes de sexe sont affligeantes et ne font même pas monter la température, à quoi bon ?
RépondreSupprimerPar contre, j'aurais aimé voir ta tête à la lecture de ce chef-d’œuvre, ça devait valoir son pesant de cacahuètes ! ;-)
J'avais sans doute un peu la tête de Droopy en le lisant. C'est triste de voir autant de médiocrité dans une seul livre.
Supprimery'a des gens qui ont une tête de cul et d'autres qui sentent la bite... ben oui !
RépondreSupprimerEt dire que ce roman attend sur ma PAL !!!!!
Ah ouais, tu vois les choses comme ça toi. C'est moi qui n'ai pas l'esprit asse ouvert sans doute...
Supprimerben moi j'aurais tendance à dire comme Aifelle et Noukette : mais pourquoi es tu allé lire ça
RépondreSupprimerje sais c'est ton ton bon coeur: pour nous éviter de le faire alors merci Jérôme seul blogueur dans mes favoris de blogs tenues par des blogueuses !
Luocine
Je ne suis pas peu fier d'être le seul blogueur de ta liste. Bon maintenant il va falloir que je relève un peu le niveau si je veux y rester ;)
SupprimerC'est pas des oeufs "mimosa" :P
RépondreSupprimerEn tout cas à bannir quoi !! (les marques à outrance ont aussi tendance à m'agacer!)
J'avoue que j'aurais pu chercher ce qu'était un cocktail mimosa mais je n'ai même pas eu envie.
Supprimerj'imagine que "sentir la bite" est le pendant masculin de :"elle a les yeux qui sentent le cul" ? enfin, j'imagine... en tout cas, c'est tout aussi raffiné...^^
RépondreSupprimerTu imagines drôlement dis donc. Mais j'ai presque envie de dire que ton explication tient la route ;)
Supprimeryoupi, j'ai le droit de passer! :-D Si je continue sur la même lancée du bouquin : qu'est-ce que t'as à traîner ton cul dans ce genre de livres? ;-)
RépondreSupprimerJe me le demande à vrai dire. Il faudrait sans doute que je fasse une psychanalyse pour comprendre.
SupprimerTu as eu bien du courage !
RépondreSupprimerN'est-ce pas...
SupprimerLa "substantifique moelle" pour un bouquin de ce genre, tu te lances dans la métaphore osée
RépondreSupprimerJe la trouvais particulièrement appropriée cette métaphore ;)
SupprimerHahaha t'arrêtes surtout pas de lire ce genre de livres, au moins on rigole bien !!
RépondreSupprimerOui, au moins...
SupprimerAprès l'avis d'Hélène, le tien m'éloigne définitivement de cette lecture! Merci Jérôme! Et bonne journée!
RépondreSupprimerSi on peut rendre service...
SupprimerMon Dieu, que ton billet me fait rire. Mais ou trouvez vous ce type de livres dont rien que le titre ne m'inspire pas spécialement ? (en plus, les grands bourgeois qui s'émancipent bon, bah, non merci ça va). Mention spéciale pour les scènes torrides qui ne t'ont pas émoustillé alors "que tu n'es pas difficile habituellement"...
RépondreSupprimerJ'adore...
En fait ces livres on n'a pas à les trouver, ils viennent à nous. Malheureusement...
SupprimerOups, un monde de marques dans lequel "Chercher du boulot est grisant" et où se pose de pareilles questions, en effet je ne me sens pas en faire partie !
RépondreSupprimerDe toutes façons les livres "érotiques" ne me passionnent pas, mais j'adore quand l'érotisme se love dans la littérature (de très bons souvenirs de "Loin de Chandigarh" à cet égard...)
Il m'est arrivé de tomber sur de bons livres érotiques, mais je peux les compter sur les doigts d'une main. Et encore, d'une demie-main...
SupprimerEh oui dans ce genre de livre tout est dans le titre
RépondreSupprimerMême le titre, qui se voulait aguicheur, est raté je trouve.
Supprimerhihihihi ! je ris toute seule en pensant au bon moment de lecture que tu as dû passer , à tourner les pages en te disant "mon dieu mais quand en finit-on ? ". Quel courage, tu es mon héros, définitivement !
RépondreSupprimerJe sais pas s'il faut du courage pour se lancer dans une telle lecture, mais il faut sans doute une bonne dose d'inconscience...
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