Dans ce livre on découvre le prince Degrangarou. Un loup à particule, un aristocrate. Un loup tout blanc, « venant d’un pays tout blanc », nous précise-t-on. Un loup aryen, quoi. Ce loup vient d’emménager dans une
coquette demeure. De l’autre coté de sa barrière, il y a une chaumière. Comme ce loup est bien élevé, et poli, il décide d’aller se présenter à ses voisins. Des voisins qui ne sont autres que trois petits cochons sales et ronchons. Des cochons en basket-casquette qui jouent à la console, boivent du soda et mangent n’importe quoi. Des cochons qui vont lui claquer la porte au nez après l’avoir insulté. Il est choqué le grand loup blanc ! Mais sa mère lui a appris les bonnes manières alors il persévère et retourne voir les garnements avec un petit cadeau. L’accueil est tout aussi glacial. Obstiné, le loup les invite à dîner. Mais une fois dans la place, les trois sales gosses vont saccager sa belle maison et se montrer menaçant. Ni une, ni deux…
Voila, voila. Un loup bourgeois, blanc comme neige, à l’attitude irréprochable. De la racaille en basket-casquette sans éducation. A la fin l’honneur est sauf. Le gentil loup bourgeois boulotte les trois vilains cochons. Et oui, l’honneur est sauf, le raffinement prend le dessus sur la chienlit. En quelque sorte, l’accomplissement d’un vieux rêve frontiste où les bonnes gens distingués boutent hors de chez eux et de façon définitive une racaille aussi incontrôlable qu’envahissante. Il est magique cet album !
Bien sûr vous allez me dire que j’interprète, que j'extrapole, que j'affabule, que je vois le mal partout. Certes. Mais nous le faisons tous il me semble. Et je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas autant le droit que d'autres de le faire. Non mais !
Rien qu’un méchant loup de Sylvie Poillevé et Virginie Sanchez. Père Castor, 2005. 32 pages. 5,50 euros. A partir de 4 ans.
Tu as tapé dans le mille ! Un parallèle qui décoiffe mais n'est ce pas cette vie là qui nous entoure ?
RépondreSupprimerJ'ose espérer que ce n'est pas ainsi que tu l'as lu à tes têtes blondes ;)
Tu as oublié de dire que les trois cochons rotent et pètent et plus rien de les arrêtent lollll
;D
Un parallèle plein de parti pris mais c'était le but ;)
SupprimerIl les mange vraiment ? Mais c'est dégoutant ! Et après, il se cure les dents avec un poinçon en argent ?
RépondreSupprimerIl les mange vraiment. Et après il se tapote la bouche avec un mouchoir en dentelle. Blanc le mouchoir, cela va de soi.
SupprimerJ'adore ta chronique ! Cinglante à souhait, mais une merveille de bonne éducation ! C'est comme ça que je les aime mes amis blogueurs quand ils présentent des livres aussi subversifs que celui-ci. Parents ! gardez-vous à droite ! comme s'est exclamé Philippe le Hardi, le 19 septembre 1356.
RépondreSupprimerMerci Martine mais ne me qualifie surtout pas de subversif où je risque d'avoir des problèmes ;)
SupprimerBelle leçon, à la fin triste, le bourgeois gagne.
RépondreSupprimerC'est avant tout une leçon de vie ; à la fin, c'est toujours le bourgeois qui gagne ;)
SupprimerIl aurait pu commencer par leur mettre une fessée... ah non, ce doit être interdit par la morale... Super article !
RépondreSupprimerLa fessée, ce n'est pas assez radical !
Supprimerbravo Jérôme! ce ton si chouette, ces messages si clairs et ce livre si...propre! vive l'acceptation des différences...
RépondreSupprimerMerci Laurie, je suis content d'avoir "défendu" ce livre aujourd'hui^^
SupprimerJérôme chouchou, ton billet est juste parfait...! ;-) J'aime quand tu te vautres dans la fange comme ça !
RépondreSupprimerAujourd'hui j'enfile les habits du cochon et j'en suis fier ;)
SupprimerSi les éditions du Père Castor étaient subversives, ça ce saurait ! ;) Bravo ! tu rentres dans le droit chemin qui nous attend ....désolée...c'est ma journée pessimiste...
RépondreSupprimerIl était temps en effet que je rectifie le tir !
SupprimerOui enfin le loup, grand méchant ou aristocratique, reste le loup ^^ donc pour moi c'est trèèèèèèèès subversif ces 3 cochons-ados qui voient le loup !
RépondreSupprimerMais tu vois le mal partout toi aussi !
SupprimerAh j'adore !!!!
RépondreSupprimerDe quoi ? le livre ?
SupprimerSuperbe chronique! Parfaite en tout! Eh oui! Un loup, qu'il soit de droite ou de gauche ou du milieu, reste toujours... un loup!!!
RépondreSupprimerMerci Jérôme!
C'est sans doute la seule morale à retenir de cette histoire ;)
SupprimerAh c'est vrai, toi aussi tu as péché ! Et tu as aussi envie de faire exploser les ventes de ce méchant loup sur Am**on ? ;-) (ok je sors)
RépondreSupprimerJ'espère pas, manquerait plus que ça !
SupprimerHa j'adore quand tu fais ta révolution !!! Pauvre Père Castor, moi qui croyais que c'était de la "bonne" littérature pour nos têtes blondes (surtout pas brunes hein) (encore moins crépues) !!! Warf ! :D Morale de l'histoire (il y a toujours une morale non ?) : la littérature permet un nombre incalculable d'interprétations, chacun y voit ce qu'il a envie ou au contraire ne voit rien, n'entend rien mais ne dit pas rien (ou des con****es) ;)
RépondreSupprimerC'est un peu ce que je voulais démontrer à travers ce billet. Les interprétations permettent souvent d'affirmer les vérités que l'on veut entendre.
SupprimerMerci Jérôme pour cet article. N'oublie pas de le recommander à M. Copé !
RépondreSupprimerA mon avis il doit déjà le connaître celui-là !
SupprimerTu cherches à t'attirer les foudres. Je guette.^^
RépondreSupprimerJe te préviendrai quand les ennuis commenceront à pleuvoir^^
SupprimerÇa fight !!
RépondreSupprimerça fait du bien de temps en temps ;)
Supprimerj'adore ton commentaire
RépondreSupprimerMerci Zazy !
SupprimerQuel billet!!
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