« Je m’appelle Lola, et c’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir. Á peu près au moment où les choses ont commencé à mal tourner entre mes parents, j’ai découvert sur internet que mon prénom vient de l’espagnol Dolores, qui signifie « douleur ». La mauvaise graine dans la mauvaise terre, la mauvaise fille pour les mauvais parents. »
Lola trimballe avec elle une colère permanente. Contre ses profs, contre ses camarades de classe, contre ses parents qui ont décidé de se séparer. Contre la terre entière en fait. Une goutte d’eau et le vase déborde. Lola fugue. Elle erre et se retrouve par hasard chez Colette, vieille dame vivant seule dans un appartement insalubre. Colette perd la boule, elle baptise Lola Anna, la considère comme une invitée ou comme une intruse. Peu à peu, Lola et Colette vont s’apprivoiser. Malgré une cohabitation peu évidente, des échanges parfois confus et une vraie difficulté à communiquer, la mamie et l’adolescente basculent peu à peu vers ce que l’on pourrait sans crainte appeler de la tendresse.
Deux femmes en crise, deux femmes désorientées, deux solitudes. Le récit alterne les chapitres à la première personne où Lola remonte le fil des événements l’ayant conduit chez la vieille dame et ceux à la troisième personne dans le huis clos de l’appartement. Phrases courtes, rage au ventre et au cœur, le lecteur navigue entre la voix intime de Lola et une narration extérieure permettant de prendre un certain recul.
L’ensemble est percutant mais ne tient pas vraiment la comparaison avec « Á copier 100 fois ». Je trouve que l’on insiste trop lourdement sur la douleur de Lola, que l’on enfonce le clou de son mal être avec de gros sabots ce qui, au final, dessert le propos. En fait j’aurais aimé un texte plus ramassé sur lui-même, plus elliptique peut-être. Un effet coup de poing, quoi, un uppercut qui vous laisse groggy. Là, j’ai l’impression qu’il y a des mots en trop, que l’on cherche à tout prix à faire vibrer la corde sensible mais sans finesse. Et pourtant l’écriture d’Antoine Dole garde une patte, une identité qui me plait beaucoup. C’est juste que, sur ce coup-là, trop de pathos tue l’émotion.
Ce qui ne nous tue pas d’Antoine Dole. Actes Sud junior, 2014. 115 pages. 11,00 euros. A partir de 13 ans.
Une lecture commune que je partage une fois de plus, et pour mon plus grand plaisir, avec Noukette et Stephie.
Je n'ai pas adhéré du tout à la douleur de Lola... Je suis d'accord avec toi, quand c'est trop, c'est trop. Et puis j'aurais aimé davantage de lignes sur le passé de la grand-mère et sur la relation tissée entre elles deux.
RépondreSupprimerOn est d'accord... La rencontre est belle mais le tout est un peu surjoué dans l'émotion. Dommage...
RépondreSupprimerBon, je déteste ces romans à la Teulé qui veulent en faire trop ... Je zappe et me réserve pour "à copier 100 fois" que je viens d'acheter. :)
RépondreSupprimerAlors je ne note pas. Mais j'ai l'auteur sur mon carnet depuis "A copier 100 fois".
RépondreSupprimeralors je vais lasser passer ce roman , si tu as des doutes moi j'ai trop de livres qu'il faut lire absolument.
RépondreSupprimerluocine
Dommage, l'intrigue semblait bonne et prometteuse. En plus, Noukette et Stephie sont du même avis que toi, je pense alors que ce livre est à éviter. Mais je note son autre roman que tu mentionnes dans ton billet.
RépondreSupprimerMa PAL te remercie
RépondreSupprimerBon, moi, rien que le résumé, le sujet, c'était pas ma came d'office.^^
RépondreSupprimerDes rencontres comme je les aime : une écorchée vive, une vieille dame seule ... le choc des générations...vraiment tout pour me plaire mais ta conclusion me dépite un peu !
RépondreSupprimer^^ peut être un jour ;)
Heureusement que tu es là pour me rappeler que c'est l'auteur du très bon "A copier 100 fois".
RépondreSupprimerPour apporter un peu de nuance dans tout ça et rappeler à quel point la littérature est subjective ;)
RépondreSupprimerhttp://antoinedole.wordpress.com/2014/01/17/de-premiers-echos-pour-ce-qui-ne-nous-tue-pas/
Bonne lecture aux curieux !
Je vais commencer par A copier 100 fois... Quitte à découvrir l'auteur...
RépondreSupprimerJe vais me retourner vers A copier 100 fois !
RépondreSupprimerTrop de pathos...je passe mon chemin.
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