Morrison et Murphye © Urban comics 2012 |
220 pages racontant le trajet
effectué par un gamin insulino-dépendant entre sa chambre et son frigidaire, il
fallait oser. Le cerveau en manque de sucre de Joe créé un univers d’héroïc-fantasy violent et crépusculaire.
Régulièrement, le lecteur revient dans la maison près de l’enfant malade avant
d’être à nouveau projeté en plein délire. Cette alternance dans la narration n’est
pas du tout perturbante, elle renforce le coté halluciné et désespéré de la quête
de Joe.
Le trait de Sean Murphy est
incroyable de vivacité et de précision. Certaines scènes de combat sont
absolument bluffantes. Le découpage est un modèle du genre, à montrer dans les
écoles. Seules les couleurs sont fades et sans grand intérêt, malheureusement
comme souvent dans les comics (ok, j’avoue, je préférerais toujours le noir et
blanc à la couleur, que voulez-vous, on ne se refait pas).
Un one shot qui a vraiment tout
pour plaire et pourtant je suis passé complètement à coté. L’univers parallèle
est riche mais ne repose sur aucune fondation solide (rien de plus normal me
direz-vous puisqu’il est issu d’une sorte de cauchemar incontrôlable). Du coup,
je suis resté très éloigné des différentes péripéties, comme si je regardais
tout cela de loin sans m’y intéresser le moins du monde. J’enrage parce qu’à
lire les avis ici ou là, tous plus positifs les uns que les autres, je voudrais
me persuader que cet album est un petit bijou d’intelligence à la construction
imparable. Rien à faire, je n’y parviens pas. Je n’aime pas cette sensation d’avoir
raté quelque chose, d’avoir manqué la finesse de l’analyse psychanalytique qui
fait de ce récit une parabole sur les difficultés de l’adolescence, ce moment
clé où l’on préfère parfois se réfugier dans des mondes imaginaires plutôt que
d’affronter la dure réalité. Bref, je ressors insatisfait de cette lecture, en
colère contre l’indifférence qui ne m’a pas lâché de la première à la dernière
page. Un vrai gros raté.
Joe : L’aventure intérieure de Grant Morrison
et Sean Murphy. Urban Comics, 2012. 224 pages. 19 euros.
Une lecture commune que je partage une fois de plus avec Mo’.
Je suis certain qu’elle a su apprécier cet album à sa juste valeur.
Morrison et Murphye © Urban comics 2012 |
Rhooo, tu as été clair et concis toi !! Pfff, un truc que je suis incapable de faire ^^
RépondreSupprimerSinon je vais te surprendre, mais coté couleurs... j'ai bien aimé ^^ Etonnant... je ne m'en suis pas encore remise :D
Et effectivement, j'ai aimé mais de là à dire que j'ai apprécié l'album à sa juste valeur... ^^ Merci pour la découverte M'sieur, ça m'a fait du bien de changer de mes catastrophes climatiques, guerre et tout le toutim ^^
Ma concision est surout dûe au fait que j'ai lu l'album il y a un certain temps déjà et qu'entre deux j'ai paumé les quelques notes censées m'aider à rédiger le billet.
SupprimerDu coup je me suis recentré sur ce qui me paraissait essentiel, en omettant sans doute pas mal de détails même si mon ressenti assez négatif a toujours été très clair.
vive les aventures intérieures - semble t-il !! ;)
RépondreSupprimerOui, au moins c'est une façon originale de traiter la question du diabète.
SupprimerJ'aime beaucoup Grant Morrison...il a apporté des idées neuves sur les X-men et Batman notamment...et ses intrigues sont généralement très fouillées quoique un peu complexes...je n'ai pas encore lu "Joe"...je le ferai bientôt certainement...d'autant qu'Urban comics présente des albums d'une qualité en présentation absolument incontestable...
RépondreSupprimerAmicalement...
Tu as raison d'insister sur la qualité de présentation de l'album. En plus de la préface de Martin Wonkler il y a un carnet de croquis assez passionnant en fin d'ouvrage.
SupprimerSans compter que l'objet livre en lui-même est très beau avec son cartonnage épais et ses pages glacées. Du bon boulot d'éditeur, quoi.
Les voyages intérieurs me fascinent surtout lorsqu'il se transforment en voyage onirique donc je note !! De plus c'est un auteur que je ne connais pas et curiosité oblige !! ^^
RépondreSupprimerTu peux noter. Malgré mes réticences, c'est un album qui mérite que l'on s'attarde sur son cas.
SupprimerIntrigant mais pas pour tout de suite. Besoin plutôt d'un peu de légèreté pour finir l'année.
RépondreSupprimerCe n'est pas léger, léger, je te le concède, mais il n'y a rien non plus de très plombant.
SupprimerBen alors monsieur Jérôme, il ne vous a pas emballé e voyage intérieur...? tss tss tss...
RépondreSupprimerJ'aime bien vos lectures à deux en tous cas, vous nous faites de sacrées trouvailles ! ;-)
Ben oui, que veux-tu, il arrive parfois que l'alchimie ne se produise pas...
SupprimerJ'ai lu vos deux billets avant de répondre à chacun et je suis perplexe car partagée entre l'enthousiasme de Mo d'un côté et ta déception de l'autre. Conclusion: il faut que je le lise pour me faire ma propre idée. Apparemment les dessins devraient me plaire mais les délires un peu moins.
RépondreSupprimerC'est ça, il faut se faire sa propre opinion sur cet album plutôt déroutant.
SupprimerJe suis également un peu passé à côté de cet album. Le sujet est bien, la mise en images excellente, mais je n'ai finalement pas trop accroché à l'histoire de cet américain qui cherche sa bouteille de Coca-Cola :)
RépondreSupprimerOn ets au moins tous d'accord sur la qualité exceptionnelle du dessin, c'est déjà ça.
SupprimerAhhh dommage... pourtant le début de ton billet est "alléchant" et le thème semblait bien original. Tant pis
RépondreSupprimerNe tire pas de conclusions trop hâtives, malgré ce que j'en dit c'est un titre qui pourrait te plaire.
SupprimerJe ne pense pas que ça me plairait, je préfère passer mon tour.
RépondreSupprimerC'est quand même assez spécial...
SupprimerJe te comprends, ce n'est jamais une sensation agréable...
RépondreSupprimerNon, ce n'est pas agréable. Heureusement que ça ne m'arrive pas souvent.
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