Après les romans, l'heure est venue de faire un point sur mes lectures BD de l'année. J'en ai lu 210 en 2011, un chiffre identique aux années précdentes. Un bon cru mais je retiens surtout les nombreux échanges, les belles découvertes et les bons moments passés sur la blogosphère grâce à la bande dessinée. Parmi mes résolutions de l'année à venir, ralentir sérieusement la cadence niveau achat et me plonger dans tous ces titres qui prennent la poussière depuis des années sur mes étagères. Pas sûr de m'y tenir, mais qui sait...
Les tops
Abélard T1 + T2 d’Hautière et Dillies
Je ne vais pas revenir 107 ans là-dessus. Ce diptyque est ce que j'ai lu de mieux cette année en matière de BD. Lisez Abélard, un point c'est tout !
Légendes de la garde T2 de David Pertersen
Entre Tolkien et Béatrix Potter, un comics jeunesse d’une qualité exceptionnelle. Graphiquement éblouissant.
New York trilogie, l'intégrale de Will Eisner
Ma première rencontre avec le très grand Will Eisner. Une leçon de bande dessinée, à tous points de vue. Tout simplement indispensable si l'on s'intéresse au genre.
Le schtoumpfissime de Peyo
La réédition de ce chef d’œuvre augmenté des commentaires du journaliste spécialisé Hugues Dayez a été pour moi un des événements de l'année en matière de BD. L'occasion de (re)découvrir un album mythique de la bande dessinée franco-belge qui n'a pas perdu une ride depuis sa publication en 1964.
Elmer, de Gerry Alanguilan
Un OVNI que cette BD Philippine mettant en scène la cohabitation entre humains et poulets doués de parole et de conscience. Tout en subtilité, une oeuvre d'une garnde finesse.
Les flops
L'univers des schtroumpfs T1
Un album rassemblant des histoires courtes publiées uniquement dans la presse. Stirctement aucun intérêt tant ces différentes histoires sont d'une infinie médiocrité. Comme par hasard, cet album de fonds de tiroir est sorti en plein été quelques jours avant le film des Schtroumpfs. Vous avez dit opportunisme ?
Sous l'eau, l'obscurité de Yoon-Sun Park
La jeunesse difficile d'une petite fille en Corée du Sud. Je ne dis pas que c'est mauvais mais je suis passé complètement à coté. Une lecture pénible.
Le perroquet des Batignolles T1 de Stanislas
Cette adaptation d'une pièce radiophonique de Boujut et Tardi a été une énorme déception. Trop bavard, manquant de rythme, mettant un scène un "héros" sans intérêt, bref, je passe mon tour pour la suite.
Northlanders T1 de Brian Wood et Davide Gianfelice
Une saga viking sans aucune véritable référence historique. Juste un prétexte pour enchaîner les scénes ultra violentes sur fond de trahison et de rancune familiale. Aussi vite lue qu'oubliée.
Les tuniques bleues T55 de Lambil et Cauvin
Encore un album décevant pour cette série dont l'agonie paraît sans fin. Il serait peut-être temps de mettre un terme au calvaire, non ?
vendredi 30 décembre 2011
jeudi 29 décembre 2011
Les tops et les flops 2011 : romans
J'ai lu 45 romans cette année. Comme d'habitude, du bon, du très bon et du beaucoup moins bon. Voici donc mes cinq tops et mes cinq flops de l'année 2011 :
Les Tops
Les trois lumières, de Claire Keegan
Un texte d'une rare sensibilité. A peine 100 pages qui vous mettent les poils au garde à vous. Sublime.
Submarino, de Jonas T. Bengtsson
Un roman danois âpre et dérangeant qui laisse en bouche un goût amer. Typiquement la littérature contemporaine que j'apprécie.
Opium Poppy, d'hubert Haddad
Un sujet difficile (l'exil français d'un jeune afghan) traité avec maestria. L'écriture d'Hubert Haddad, entre poésie et réalisme, est tout simplement magnifique.
Skoda, d'Olivier Sillig
Un tout petit texte pour une histoire simple, belle et tragique. La concision de l'écriture est un modèle du genre.
Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson
Entre Rousseau et Thoreau, Sylvain Tesson propose au lecteur de prendre un bol d'air frais sur les bords du lac Baïkal. Pour ne rien gâcher, c'est superbement écrit.
Les flops
Pfff, d'Hélène Sturm
Un premier roman totalement raté, brouillon et sans aucun intérêt. Le pire titre que j'ai lu cette année.
Les auto tamponneuses de Stéphane Hoffmann
Un sujet sans intérêt et une écriture tellement boursoufflée qu'elle en devient imbuvable. Il paraît que je n'ai rien compris à ce chef d'oeuvre. Je veux bien le croire !
Clèves de Marie Darrieussecq
Mon premier roman de Marie Darrieussecq et sans doute le dernier. Artificiellement vulgaire, l'écriture m'a semblé d'une très grande pauvreté.
La petite, de Michèle Hallberstadt
Un texte qui empile les clichés et donne dans la guimauve la plus fade. Le sujet (la tentative de suicide d'une collégienne) est traité de manière catastrophique.
L'homme aux cercles bleux, de Fred Vargas
Ma première rencontre avec Fred Vargas ne me laissera pas de souvenirs impérissables, c'est le moins que l'on puisse dire. A tel point que je me demande si je vais me laisser tenter une seconde fois.
Les Tops
Les trois lumières, de Claire Keegan
Un texte d'une rare sensibilité. A peine 100 pages qui vous mettent les poils au garde à vous. Sublime.
Submarino, de Jonas T. Bengtsson
Un roman danois âpre et dérangeant qui laisse en bouche un goût amer. Typiquement la littérature contemporaine que j'apprécie.
Opium Poppy, d'hubert Haddad
Un sujet difficile (l'exil français d'un jeune afghan) traité avec maestria. L'écriture d'Hubert Haddad, entre poésie et réalisme, est tout simplement magnifique.
Skoda, d'Olivier Sillig
Un tout petit texte pour une histoire simple, belle et tragique. La concision de l'écriture est un modèle du genre.
Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson
Entre Rousseau et Thoreau, Sylvain Tesson propose au lecteur de prendre un bol d'air frais sur les bords du lac Baïkal. Pour ne rien gâcher, c'est superbement écrit.
Les flops
Pfff, d'Hélène Sturm
Un premier roman totalement raté, brouillon et sans aucun intérêt. Le pire titre que j'ai lu cette année.
Les auto tamponneuses de Stéphane Hoffmann
Un sujet sans intérêt et une écriture tellement boursoufflée qu'elle en devient imbuvable. Il paraît que je n'ai rien compris à ce chef d'oeuvre. Je veux bien le croire !
Clèves de Marie Darrieussecq
Mon premier roman de Marie Darrieussecq et sans doute le dernier. Artificiellement vulgaire, l'écriture m'a semblé d'une très grande pauvreté.
La petite, de Michèle Hallberstadt
Un texte qui empile les clichés et donne dans la guimauve la plus fade. Le sujet (la tentative de suicide d'une collégienne) est traité de manière catastrophique.
L'homme aux cercles bleux, de Fred Vargas
Ma première rencontre avec Fred Vargas ne me laissera pas de souvenirs impérissables, c'est le moins que l'on puisse dire. A tel point que je me demande si je vais me laisser tenter une seconde fois.
mercredi 28 décembre 2011
My girl 1
Masamune est sans nouvelles de Yoko, l’amour de sa vie, depuis maintenant cinq ans. Tout juste sait-il qu’elle est partie suivre des études à l’étranger. Mais un coup de téléphone lui apprend que Yoko vient de mourir et qu’elle laisse derrière elle une petite fille dont il est le père. Un coup de massue pour ce salaryman célibataire à la vie bien rangée. Après quelques hésitations, Masamune accueille chez lui la petite Koharu. Commence alors une délicate cohabitation entre deux êtres qu’à priori tout oppose...
My Girl T1, de Mizu Sahara, Kazé, 2010. 198 pages. 7,95 euros.
Sahara © Kazé 2010 |
Attention, terrain glissant. J’ai tiqué en trouvant ce manga au pied du sapin. Sourire de circonstance et remerciements au gros barbu (je suis bien élevé) mais surtout d’énormes doutes concernant la qualité de ce titre en lisant le résumé sur la 4ème de couverture. Je me suis dit que j’allais encore devoir me taper un drame larmoyant dégoulinant de bons sentiments, gardant en souvenir la pénible lecture d’Un bol plein de bonheur. A l’arrivée, mes préjugés ont été balayés par ce début d’histoire finement mis en place. Certes, on joue avec la corde sensible, mais sans jamais forcer. Le démarrage de la relation entre Masamune et Koharu est parfaitement amené. Alors que les psychologues ont dit à la petite fille de vite tirer un trait sur le triste accident qui a frappé sa mère, l’enfant au contraire ne veut pas oublier sa maman. Elle avoue à Koharu dès leur première rencontre : « Je voulais te rencontrer parce que je pensais que tu connaîtrais un moyen de vivre sans maman. » La réussite de leur cohabitation et le renforcement de leurs sentiments réciproques reposent sur ce postulat de départ : chacun soutiendra l’autre dans les moments difficiles pour rendre plus supportable le vide laissé par la disparition de Yoko. Intéressante également la délicate mise en route de la nouvelle vie de père célibataire de Masamune avec la difficulté de jongler entre le travail et sa fille, le regard désapprobateur des mamans à l’école ou encore son impuissance à gérer certains comportements de son enfant...
Bien sûr tout n’est pas parfait et l’auteur le reconnaît d’ailleurs dans la postface : « L’histoire est puérile, grossièrement écrite et manque parfois de cohérence, mais si ne serait-ce que quelques bribes restent dans votre mémoire, je serais ravie ». Sans être aussi sévère, je dirais que quelques faiblesses sautent aux yeux niveau scénario mais rien de dramatique. Et puis pour ce qui est du dessin, le trait est aéré et extrêmement lisible. Une simplicité de bon aloi qui sert parfaitement bien le propos et rend la progression du récit limpide.
Une agréable surprise donc. Seconde fois cette année que mes préjugés sur les mangas « tire-larmes » me jouent des tours après le très réussi Chien gardien d’étoiles. Jamais deux sans trois ?
My Girl T1, de Mizu Sahara, Kazé, 2010. 198 pages. 7,95 euros.
Sahara © Kazé 2010 |
dimanche 25 décembre 2011
Calendrier de l'avent : les gagnants !
Voila, c'est fini ! Le calendrier de l'avent s'est terminé hier. J'ai pu présenter 23 livres en 24 jours. J'ai réservé le dernier jour du calendrier à La radio des blogueurs de Leiloona.
La dernière semaine a été très difficile entre le boulot et les cadeaux mais je suis content d'avoir tenu jusqu'au bout. J'ai essayé de varier ma sélection au maximum et j'ai fait de très belles découvertes. Un énorme merci à Laurence, ma libraire jeunesse préférée qui m'a très gentiment prêtée tous les albums présentés au cours du mois. Je n'ai pas pu m'empêcher d'en acheter quelques uns sous la pression de mes filles mais au final, sans Laurence, je n'aurais pas été en mesure de vous proposer autant d'ouvrages aussi récents.
Comme promis le 1er décembre, j'offre le livre de leur choix (parmi les 23 présentés) à deux personnes ayant laissé au moins un commentaire sur un billet du calendrier. J'ai effectué le tirage au sort avec le logiciel The Hat pour sortir le nom des deux vainqueurs.
Vous étiez 40 sur la ligne de départ :
La dernière semaine a été très difficile entre le boulot et les cadeaux mais je suis content d'avoir tenu jusqu'au bout. J'ai essayé de varier ma sélection au maximum et j'ai fait de très belles découvertes. Un énorme merci à Laurence, ma libraire jeunesse préférée qui m'a très gentiment prêtée tous les albums présentés au cours du mois. Je n'ai pas pu m'empêcher d'en acheter quelques uns sous la pression de mes filles mais au final, sans Laurence, je n'aurais pas été en mesure de vous proposer autant d'ouvrages aussi récents.
Comme promis le 1er décembre, j'offre le livre de leur choix (parmi les 23 présentés) à deux personnes ayant laissé au moins un commentaire sur un billet du calendrier. J'ai effectué le tirage au sort avec le logiciel The Hat pour sortir le nom des deux vainqueurs.
Vous étiez 40 sur la ligne de départ :
Et les gagnantes sont (roulement de tambour...) :
Un grand bravo aux deux gagnantes qui doivent maintenant me contacter par mèl afin de me faire part de leur choix et de me communiquer leurs coordonnées pour l'expédition des ouvrages.
Joyeux noël à tous ! J'espère que le gros barbu s'est montré généreux pour vous et vos proches !
vendredi 23 décembre 2011
Omotou guerrier masaï : Ousmane Sow (calendrier de l'avent 23)
Piquemal et Pilorget © L'élan vert 2011 |
Au village de Sékou, il n’y a plus d’école. Quand la guerre a éclaté, les soldats ont pillé toutes les maisons. Son père a voulu s’y opposer et ils l’ont tué. Depuis, Sékou vit seul avec sa mère. La faim le tiraille et pour ne plus y penser, le jeune garçon passe des heures au bord du marigot. Il sculpte dans l’argile des animaux ou des fétiches protecteurs. Lorsque le village est brulé, Sékou est séparé de sa mère. Gardant avec lui son plus beau fétiche, l’enfant part à sa recherche...
Un album superbe et triste qui se termine néanmoins sur une note positive. Les illustrations de Bruno Pilorget sont lumineuses et très expressives. Comme tous les titres de la collection Pont des arts, Omotou permet d'entrer dans l'œuvre d'art par la fiction : ici, c’est l’univers du sculpteur sénégalais Ousmane Sow qui est à l’honneur, et plus particulièrement son œuvre intitulée « Le guerrier debout ». Au cours du récit, des détails inclus dans la trame narrative sont autant d’indices menant à la découverte de l’œuvre reproduite sur la quatrième de couverture. Comme d’habitude, les pages de garde finales apportent des informations sur l’artiste.
Une belle occasion de faire découvrir aux enfants un ouvrage poignant qui parle de la mort, de la guerre mais aussi du fait qu’il faille toujours garder espoir, même dans les situations les plus difficiles.
Omotou guerrier masaï de Michel Piquemal et Bruno Pilorget. L’élan vert, 2011. 28 pages. 14 euros. A partir de 5-6 ans.
Piquemal et Pilorget © L'élan vert 2011 |
jeudi 22 décembre 2011
L'arbre et l'hiver (calendrier de l'avent 22)
Pigois © Belize 2011 |
Il était une fois un petit arbre qui vivait tout seul au milieu d’une vaste plaine. Depuis qu’il avait perdu ses feuilles à l’automne, ce petit arbre se sentait si abandonné qu’il n’arrêtait pas de pleurer. Heureusement, tout au long de l’hiver, de nombreux visiteurs vinrent le réconforter : des oiseaux, des enfants, un écureuil, etc. Et surtout, lorsque le printemps arriva, le petit arbre eut la plus belle des surprises...
La mise en page est répétitive et immuable : sur la page de gauche, le texte ; sur celle de droite l’illustration. Ces dernières sont d’une grande simplicité. Le « dépouillement graphique » donne de la profondeur à l’isolement de l’arbre et de l’importance aux apparitions des différents protagonistes venant lui rendre visite. Je ne suis généralement pas très fan des illustrations « assistées par ordinateur » comme c’est le cas ici mais je dois avouer que, pour le coup, Melissa Pigois a su créer un univers empreint à la fois de douceur et de chaleur.
L’utilisation du passé simple et la richesse du lexique permettent difficilement à un élève de CP de découvrir seul le texte (j’ai testé à la maison). Par contre, la lecture à voix haute de l’adulte est un régal pour l’enfant. Encore un album de saison à partager avec les petits bouts !
L’arbre et l’hiver de Melissa Pigois, Éditions Belize 2011. 32 pages. 14,90 euros. A partir de 4 ans.
Pigois © Belize 2011 |
PS : pour découvrir d'autres illustrations de l'album, rendez-vous sur le blog de l'auteur : http://melissapigoisillustratrice.ultra-book.com/portfolio#1
mercredi 21 décembre 2011
4 aventures de Spirou et Fantasio (calendrier de l'avent 21)
Franquin © Dupuis 2011 |
Les aventures de Spirou ont commencé dans les pages du premier numéro de la revue éponyme en avril 1938 sous la plume de Rob-Vel. Jijé lui succéda entre 1943 et 1946 avant de passer la main à Franquin. C’est avec ce génial créateur que la carrière du plus célèbre des grooms prendra véritablement son envol. Après s’être familiarisé avec l’univers imaginé par Jijé le temps de quelques histoires courtes (Le Tank, 1946 / Les maisons préfabriquées, 1946 / L’héritage de Spirou, 1947 / Le savant fou, 1947) Franquin passe à la vitesse supérieure dès le début de l’année 1948 avec un récit intitulé Les plans du robot.
A l’occasion des fêtes de fin d’année, les éditions Dupuis publient un fac-similé de l’édition originale de 4 aventures de Siprou et Fantasio, le premier album de Franquin sorti en librairie en 1950. Un exemplaire original a été numérisé dans son intégralité. Cette réédition à l’identique reprend strictement la finition d’époque (format, cartonnage des plats, dos en simili cuir rouge, absence du nom de l’auteur et de l’éditeur sur la couverture) et les défauts de la colorisation, notamment les décalages de couleur sur certaines pages dus au manque de précision des techniques d’impression des années 50.
Parmi ces quatre histoires, ma préférée reste Spirou sur le ring. Dans cette aventure parue initialement dans la revue entre le 26 août 1948 et le 17 février 1949, notre héros affronte Poildur, un sale gosse qui terrorise tous les enfants du quartier. L’action et l’humour sont omniprésents dans ce récit très rythmé. Graphiquement, Franquin s’affranchit petit à petit de l’influence de Jijé et propose davantage de cohérence que son prédécesseur. Les dix pages décrivant le combat de boxe sont un modèle de découpage ou tout l’art du mouvement du futur papa de Gaston Lagaffe s’exprime avec une facilité déconcertante.
Une occasion unique pour les amoureux de la BD franco-belge de (re)découvrir les premiers travaux de celui que beaucoup considèrent comme l’un des plus grands dessinateurs de tous les temps dans une édition d’une qualité remarquable.
PS : attention, le tirage de ce fac-similé qui ne sera pas réédité est limité à 6000 exemplaires et est d’ores et déjà épuisé chez l’éditeur. Il doit certainement en rester en librairie mais ne tardez pas trop si vous voulez l’acquérir !
4 aventures de Spirou et Fantasio de Franquin. Dupuis, 2011. 70 pages. 25 euros.
Franquin © Dupuis 2011 |
mardi 20 décembre 2011
Tout un monde sous la neige (calendrier de l'avent 20)
Messner et Silas Neal © Gründ 2011 |
Sur la neige, il y a des feuilles et des empreintes. Sur la neige, on peut glisser à skis ou en luge. Sur la neige parfois on aperçoit un animal. Mais que se passe-t-il sous la neige ? L’écureuil se cache, les musaraignes slaloment entre les stalactites, les mulots se blottissent les uns sur les autres pour lutter contre le froid, les grenouilles font la sieste et les castors mangent des écorces. Sous la neige, la souris tente d’échapper au renard, l’ours ronfle et les abeilles sommeillent dans leur ruche. Décidément, il y a tout un monde sous la neige !
Cet album présente les animaux qui passent l’hiver dans un royaume secret sous la neige. En fin d’ouvrage, l’auteur explique que ce royaume existe vraiment. Les scientifiques l’appellent la zone subnivale. Elle se créé lorsque la chaleur du sol fait fondre une partie de la neige qui le touche et laisse une couche d’air au dessus de la terre et des feuilles mortes. Sans cette zone formant un réseau de petits espaces et de tunnels, nombre d’animaux ne pourraient survivre à la rudesse de l’hiver. Attention, malgré toutes ces précisions, l’album n’est pas un documentaire. Il ne fait que présenter succinctement les différentes espèces en suivant la randonnée en forêt d’une petite fille.
Christopher Silas Neal a opté pour des illustrations « vintage », préférant l’évocation poétique au réalisme. Au final, l’équilibre est bien trouvé et si les attitudes des différents animaux peuvent parfois sembler un peu simplistes, elles restent très parlantes.
Une ballade instructive au cœur de l’hiver. Et puis ce n’est pas tous les jours que les enfants pourront expliquer aux adultes ignorants ce qu’est la zone subnivale !
Tout un monde sous la neige, de Kate Messner et Christopher Silas Neal. Gründ, 2011. 36 pages. 9.95 euros. A partir de 5 ans.
Messner et Silas Neal © Gründ 2011 |
lundi 19 décembre 2011
L’histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête (calendrier de l'avent 19)
Il était une fois un renard rusé qui savait comment capturer ses proies et échapper aux chasseurs et qui aimait partager ses connaissances avec les renardeaux des environs. Ce renard vécu une longue vie et devint vieux. Avec l’âge, sa barbe blanchit et sa mémoire commença à flancher. D’abord il oublia quel jour on était. Puis il lui arriva d’oublier les anniversaires de ses proches. Le plus grave, c’est quand il ne trouva plus le chemin pour rentrer chez lui et qu’il oublia un jour de chasser. Les renardeaux le trouvèrent affamé, blessé et fatigué. Ils constatèrent avec tristesse que leur ancien professeur avait perdu la tête et décidèrent de veiller sur lui. C’est ainsi que le renard qui n’avait plus toute sa tête fut choyé et ne dormit jamais seul.
L’histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête de Martin Baltscheit, Éditions Rue du Monde 2011. 32 pages. 15 euros. A partir de 4 ans.
Baltscheit © Rue du Monde 2011 |
Parler de la maladie d’Alzheimer dans un album pour enfants, voila qui n’est pas courant (peut-être même est-ce une première ?). Le sujet pourrait être sacrément casse gueule s’il était traité avec trop de pathos mais ce n’est heureusement pas le cas ici. L’évolution des symptômes est facile à comprendre et la gravité des problèmes soulevés par la perte de la mémoire ne sombre jamais dans le catastrophisme absolu. Surtout, le texte se termine sur une note d’espoir avec l’altruisme dont font preuve les renardeaux à l’égard de leur ainé.
Un album qui pourra interpeller le jeune lecteur et soulever un tas de questions. Pour les familles touchées de près par cette saleté de maladie, l’occasion peut être belle d’aborder le sujet en douceur avec cette Histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête.
L’histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête de Martin Baltscheit, Éditions Rue du Monde 2011. 32 pages. 15 euros. A partir de 4 ans.
Baltscheit © Rue du Monde 2011 |
dimanche 18 décembre 2011
Le roi des oiseaux (calendrier de l'avent 18)
Le Bec © Albin Michel 2011 |
« Un jour (pour une raison que je ne connais pas), les oiseaux décidèrent de se choisir un roi. Afin de le désigner, ils organisèrent une grande course. Celui qui volerait le plus près du soleil deviendrait le roi des oiseaux... ». Les premiers éliminés furent les oiseaux non volants (dodos, dindons, poules, manchots, autruches...). Bien d’autres suivirent et si les oiseaux migrateurs, habitués aux longs voyages, semblaient posséder une longueur d’avance, le majestueux aigle doré finit par tous les distancer. Mais les apparences peuvent être trompeuses et le vainqueur n’est pas toujours celui que l’on croit...
Aucun décor, une bichromie d’orange et de noir avec quelques tons de gris : les choix graphiques minimalistes de Gwendal Le Bec poussent le regard à se focaliser sur les oiseaux, rien que les oiseaux. Le très grand format de l’album donne de la profondeur à l’infini du ciel. Du texte, on retiendra le nombre incalculable d’espèces citées : rouges-gorges, hérons, huppes, merles, pics, macareux, calaos, colibris, toucans, cacatoès, chouettes, hiboux, mésanges, troglodytes, pélican, bernaches, cigognes, flamants rose, fous de bassan, etc. Une sorte d'inventaire à la Prévert qui se révèle au final étonnamment poétique.
Un très beau voyage vers le soleil qui couronnera un minuscule volatile dont je ne vous dévoilerais évidemment pas l'identité. Et puis c’est bien la première fois qu’autant de noms d’oiseaux jetés à la face du lecteur sonnent avec une telle musicalité !
Un très beau voyage vers le soleil qui couronnera un minuscule volatile dont je ne vous dévoilerais évidemment pas l'identité. Et puis c’est bien la première fois qu’autant de noms d’oiseaux jetés à la face du lecteur sonnent avec une telle musicalité !
Le roi des oiseaux de Gwendal Le Bec, Albin Michel jeunesse 2011. 32 pages. 14,90 euros. A partir de 4 ans.
Le Bec © Albin Michel 2011 |
Inscription à :
Articles (Atom)