Franchement, j’ai eu peur que tout se termine bien ! Je n’aurais pas adhéré, je n’y aurais pas cru, j’aurais trouvé ça nunuche. Mais Ingrid Chabbert mène sa barque avec malice. Et réalisme. Surtout, elle montre que l’inconséquence parentale peut faire des ravages, que les secrets que l’on pense devoir cacher à nos enfants pour leur bien finissent toujours par causer de lourds dégâts. Sans juger de manière frontale, sans trouver d’excuses ni jouer les procureurs. Parce que les choses ne sont pas toutes noires ou toutes blanches. Aucune ambigüité par contre sur le fait que Judith est une victime. Et que l’égoïsme de sa mère, assumée et revendiquée, ne pouvait que lui être néfaste. Pour le reste, la fin offre un rayon de lumière, une fenêtre entrouverte vers l’apaisement. A peine entrouverte cela dit, et sans régler les problèmes d’un coup de baguette magique, loin de là.
Un texte délicat et sensible sur la difficulté de se construire et de trouver son chemin quand on ne sait pas d’où l’on vient. J’ai beaucoup aimé le personnage de Judith, touchante, pleine de vie et d’incertitudes, loin de toute caricature.
Une mère à Brooklyn d’Ingrid Chabbert. Les éditions du mercredi, 2017. 114 pages. 12,80 euros.
Une lecture commune que j'ai évidemment le plaisir de partager avec Noukette.
Aarrgh, je regrette de ne pas l'avoir demandé lors de la dernière masse critique babelio. J'avais quelques craintes quant au traitement de l'histoire, je ne voulais pas de "tout finit bien". Je l'emprunterai dès qu'il sera dispo.
RépondreSupprimerTu peut être rassurée sur le "tout finit bien" ;)
Supprimer"Le père ne comprend pas le rapport avec le secret qui entoure sa naissance"... elle n'a jamais connu sa mère et il ne voit pas pourquoi elle va mal... un peu improbable, non, à une époque (et dans un milieu aussi, non?) où on va chez le psy pour un rien...
RépondreSupprimerPas forcément improbable non, puisque jusqu'à ses 15 ans c'était une gamine adorable qui ne se montrait pas perturbée par le problème
SupprimerTop ! Je note cette pépite sur le manque de mère, l'inconséquence parentale... portée par une héroïne loin de toute caricature... Enfin tu sais, c'est un sujet qui me plait :-p
RépondreSupprimerJe sais, oui. Et je sais aussi que ce roman va te plaire ;)
Supprimerce que j'ai dit chez Noukette c'est que, à ma génération c'était les pères qui partaient et les mères qui assuraient , je vois que cela peut être l'inverse sans pour autant qu e soit plus facile pour l'enfant. C'est toujours à la fin de l'adolescence que ça se déguingle
RépondreSupprimerC'est une période tellement délicate, l'adolescence.
SupprimerComme toi, j'ai beaucoup aimé Judith.
RépondreSupprimerComment ne pas l'aimer ???
SupprimerCela aurait été dommage que tout se finisse bien.
RépondreSupprimerJe trouve aussi.
SupprimerJe n'aime pas les happy-end, un bon point pour ce roman dont le thème me plait. Avec Noukette, vous m'avez donné envie de le découvrir!
RépondreSupprimerTant mieux, c'est un roman qui mérite que l'on se penche sur son cas !
SupprimerRavie de découvrir Ingrid Chabbert dans ce registre pour ados, je sens qu'elle a encore des tas d'histoires à nous proposer !
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne je découvre Ingrid Chabbert tout court avec ce titre^^
SupprimerDélicatesse, fin non téléphonée, écriture subtile, c'est donc un ouvrage à découvrir !
RépondreSupprimerToutafé !
SupprimerEncore un sujet fort traité avec justesse et intelligence en litté jeunesse ! Décidément...
RépondreSupprimerDécidément cette littérature est d'une infinie richesse.
SupprimerComme je le disais dans mon com chez Nadège, partir à la recherche de nos racines est une démarche sans doute essentielle. Je crois que je ferais pareille...
RépondreSupprimerLe personnage de Judith me semble très fort d'après vos avis à tous les deux!
Bises
C'est fondamental de savoir d'où l'on vient en effet.
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