Et chez les Xue, le nettoyage s’annonce sévère. Alors que la matriarche s’apprête à fêter ses 80 ans, les événements s’accélèrent. Le fils cadet, patron de l’usine de pâte de piments familiale, a installé sa maîtresse au-dessus de l’appartement de sa mère. Accro au sexe, il multiplie les aventures extraconjugales et va évidemment finir par se faire prendre les doigts dans le pot de confiture. La grande sœur, présentatrice télé, s’apprête à divorcer mais veut cacher la vérité à sa mère jusqu’à la fête d'anniversaire. Quant à l’aîné, professeur à l’université, il n’est toujours pas marié la quarantaine passée et craint les réprimandes maternelles. Car l’octogénaire n’a pas sa langue dans sa poche et terrorise les siens. Il faut dire qu’elle est assise sur un magot conséquent et que personne n’ose lui tenir tête au risque d’être déshérité.
Bienvenue au bal des faux-culs ! Une chronique familiale épicée dans une région de Chine (le Sichuan) réputée pour sa cuisine relevée. Il est d’ailleurs beaucoup question de gastronomie, car c’est souvent autour de la table que se nouent les drames et les intrigues. Le fils cadet est de loin le plus pathétique. Macho, queutard invétéré, alcoolique, d’une vulgarité crasse, c’est LE beauf dans toute sa splendeur. D’ailleurs, naïvement, je ne pensais pas que de tels personnages pouvaient exister en Chine.
Un roman où on lave son linge sale en famille, où chacun règle ses comptes en se cachant derrière une hypocrisie à toute épreuve. De la grand-mère chef de clan à la belle-fille plus intéressée par l’argent de son mari que par ses infidélités à répétition, il y n’y en a pas un pour rattraper l’autre.
Amateurs de raffinement à la chinoise et d’ambiances tout en délicatesse et en retenue, passez votre chemin. On donne ici dans l’ironie, le mauvais goût et l’ordurier, dans l’excès et le mauvais esprit. Un humour vache et moqueur et une plume outrancière qui, assurément, ne plairont pas à tout le mode. Personnellement, et même si ce n’est pas le roman du siècle, j’ai passé un savoureux moment auprès de cette famille on ne peut plus dysfonctionnelle.
Une famille explosive de Yan Ge (traduit du chinois par Alexis Brossolet). Presses de la cité, 2017. 320 pages. 20,00 euros.
J'ai relu le début de ta chronique parce que oui, me suis bien demandé si on avait affaire à une famille occidentale ou non. Jamais vu tel tableau familial en Chine. Ça m'intrigue beaucoup en somme
RépondreSupprimerJe note ! :)
Moi je non plus je ne pensais pas que des familles chinoises pouvaient être aussi "occidentales".
SupprimerPareil que Mo, ton billet est drôlement intriguant ;-)
RépondreSupprimerOn note donc !
Note, note !^^
SupprimerLe mauvais goût : au moins, on est prévenu.
RépondreSupprimerJ'adore le mauvais goût !
SupprimerJ'aime les histoires de famille, même si c'est de mauvais goût ça me tente bien :)
RépondreSupprimerChic !
Supprimerles Chinois n'ont vraiment rien à voir avec les Japonais, ils sont dans l’excès très souvent. J'aimerais bien que ce roman croise ma route je vais le noter pour le suggérer à ma médiathèque
RépondreSupprimerCe serait une bonne suggestion d'achat je trouve.
Supprimerje sais pas pourquoi mais le livre m'attire vraiment beaucoup ^^ le côté fou et déjanté, un peu bordélique et sans-gêne du propos me plait.
RépondreSupprimerça ne m'étonne pas à vrai dire.
SupprimerPas sûre qu'il soit pour moi. En même temps, parfois, on a des surprises ;-)
RépondreSupprimerPas toujours de bonnes surprises cela dit :)
SupprimerCe que j'aime chez vous, c'est une espèce d'honnêteté dans la manière de dire les choses.
RépondreSupprimerPar exemple, ce billet est à la fois très précis quant à votre avis mais tourné de telle manière qu'il ouvre, grâce à vos commentaires, des ouvertures vers la curiosité.
Chapeau ! :-)
Amélie
Merci pour le compliment Amélie, je suis très touché parce que modestement, j'essaie (presque) toujours de procéder de la sorte pour exprimer mon ressenti.
SupprimerM'étonne pas que tu y ai trouvé ton compte, c'est tout ce que tu aimes ! ;-)
RépondreSupprimerPas faux :p
SupprimerVoilà qui a l'air truculent !
RépondreSupprimerTruculent, c'est exactement ça !
SupprimerIronie, mauvais goût... c'est pour moi
RépondreSupprimerTu as les mêmes goûts que moi en fait :)
SupprimerJe rejoins Noukette : c'est ton plat préféré ce genre d'histoires ! pas sûr que ça me tente. Mais j'ai bien aimé lire ton billet ! j'en resterai là.
RépondreSupprimerJe me suis régalé, c'est vrai !
SupprimerPfff... Trop pour moi... Ça me fait penser à un roman coréen que j'ai lu il y a peu, "Une famille à l'ancienne" (absolument pas à l'ancienne). J'ai l'impression que c'est presque la même saga familiale mais version chinoise et plus épicée. Si en plus on y parle bouffe, ça me convient parfaitement ! :-)
RépondreSupprimerAh oui, on y parle énormément bouffe, je suis sûr que tu adorerais !
SupprimerPouahhhhhh "l'ordurier" moi j'aime trop de temps en temps!!!
RépondreSupprimerEt que dire des familles disjonctées!!! ^^
ça fait beaucoup d'arguments favorables pour que tu t'y plonges ;)
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