Qu’il est intelligent ce petit roman ! Il aurait été tellement simple de jouer la carte de la dramatisation à outrance, de poser un décor misérabiliste et de dresser le portrait d’une gamine en échec scolaire maltraitée par ses proches et/ou harcelée par ses camarades de classe. Du glauque tire-larmes qui aurait forcément expliqué la phobie. Sauf que Sonia, comme beaucoup d’enfants touchés par ce trouble, a en apparence tout pour être heureuse. Elle a une vie équilibrée, des parents même pas divorcés et un niveau scolaire excellent. Fanny Vandermeersch décrit parfaitement l’enchaînement des événements. Un petit grain de sable dans l’engrenage, le malaise s’installe, l’enfant se referme sur lui-même et se réfugie dans le silence, il se coupe du monde et a honte d’avouer son mal être. Il s’enfonce peu à peu sans vraiment savoir pourquoi. Une chute aussi incontrôlable qu’incompréhensible.
Les facteurs sont multiples, le premier restant un manque total de confiance en soi. La souffrance n’est pas éludée, la forme du journal intime renforce l’expression de la douleur de Sophia et de ses interrogations, mais le plus important est qu’après avoir touché le fond, elle soit capable de remonter vers la lumière. Sans résoudre le problème d’un coup de baguette magique mais en avançant fébrilement, pas à pas, soutenue par les siens et par une aide extérieure indispensable à sa reconstruction.
On sent que l’auteure connait son sujet, que l’environnement particulier du collège n’a aucun secret pour elle. Tout sonne juste dans ce texte, des réactions de Sophia à celles, pas franchement à la hauteur mais tellement réalistes, de ses parents. A lire et à faire lire, pour comprendre et discuter, pour ne plus laisser tant d’enfants en souffrance.
Phobie de Fanny Vandermeersch. Le Muscadier, 2017. 90 pages. 9,50 euros. A partir de 10 ans.
Une nouvelle pépite jeunesse que j'ai le plaisir de partager avec Noukette.
Je suis Fanny sur FB et ce livre me tentait plutôt. Ravie de lire ton avis positif pour le coup...
RépondreSupprimerTu peux y aller les yeux fermés.
SupprimerUne souffrance trop facilement niée . C'est bien de trouver un livre qui l'a raconte.
RépondreSupprimerC'est une bonne chose, oui.
SupprimerAllez hop, noté, comme chaque mardi, ou presque.
RépondreSupprimerMerci de ta confiance.
SupprimerEn voilà un qui a toute sa place entre les mains de nos ados et sur les étagères de nos CDI...! Vivement le prochain roman de Fanny !
RépondreSupprimerOn sera au rendez-vous !
SupprimerJe vais l'acheter, forcément ! Et le mettre aussi entre les mains des adultes de mon établissement car j'ai déjà entendu des propos stupides qui me hérissent le poil...
RépondreSupprimerTu as raison, il est parfait pour les adultes aussi.
SupprimerMerci pour ce joli retour Jérôme, je suis très touchée. Merci pour les commentaires aussi :)
RépondreSupprimerMerci à toi d'avoir écrit un roman si intelligent.
SupprimerVu le thème, ça m'a tout l(air d'être un indispensable.
RépondreSupprimerJe le pense aussi.
SupprimerTrès tentant comme chaque mardi ou presque !
RépondreSupprimerPeut-être même plus que certains autres mardis.
SupprimerUn problème qui ne se confine pas qu'à l'adolescence, au milieu familial ou au collège malheureusement. Mais c'est bien que le sujet soit abordé dans ce contexte précis.
RépondreSupprimerC'est très bien oui, ce sujet difficile est trop souvent occulté.
SupprimerUn sujet tellement important et bien traité si j'comprends bien. À lire et faire lire, tu as bien raison...
RépondreSupprimerBon weekend Jérôme
Important, à lire et à faire lire, c'est exactement ça.
SupprimerÇa fait plaisir de voir le sujet abordé sans dramatisation et sans exagération. C'est souvent le défaut des ouvrages abordant ce thème, je trouve. Ayant moi-même très mal vécu mes années de collège, je sais pas si j'aurais le courage de le lire, mais j'y jetterais au moins un œil pour prendre la température !
RépondreSupprimerTu as l'air malheureusement bien placé pour juger de sa pertinence.
SupprimerTellement dur cette période ...
RépondreSupprimerPas pour tous les enfants, heureusement, mais certains en souffrent vraiment c'est incontestable.
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