Pavle vit à Belgrade et Jovan en Argentine. S’étant revus après plusieurs années de silence, ils entament une correspondance. Au fil des lettres, le passé affleure, douloureux. La guerre en ex-Yougoslavie les a marqués au fer rouge. Un événement, surtout, a bouleversé leur existence et continue de les hanter…
Une couverture affichant Antoine Choplin et Hubert Mingarelli, avouez que ça fait rêver ! Je ne sais pas comment ils ont fonctionné autour de ce texte mais je suppose que chacun a endossé le rôle de l’un des protagonistes. Les lettres sont au départ plutôt insignifiantes, simples échanges de bons procédés après des retrouvailles appréciées. Mais peu à peu le ton change, les sujets abordés deviennent plus graves, les confidences plus intimes. Et tout les ramène dans cette maison où ils sont entrés un jour d’hiver, pendant la guerre. Ils étaient trois soldats. A l’intérieur, ils on trouvé une femme, seule. Une femme qui sera en quelque sorte l’étincelle mettant le feu aux poudres…
Pas simple comme exercice, l’épistolaire. J’ai aimé ici les silences, la difficulté à trouver les mots, à se livrer, à exprimer la honte et la culpabilité. J'ai aimé l'écriture discrète et sensible du duo Choplin/Mingarelli, même si, je le répète, je ne sais pas qui a écrit quoi. J’ai aimé l’interaction entre Pavle et Jovan, pleine de retenue et de non-dits jusqu’aux révélations crevant un abcès depuis trop longtemps enfoui. Et puis j’ai aimé la fin qui laisse une pincée d’espoir au cœur du chaos.
L’incendie d’Antoine Choplin et Hubert Mingarelli. La fosse aux ours, 2015. 80 pages. 13,00 euros.
Extraits :
« Chacun agit comme il peut pour vivre et s’arranger, et sans doute avons-nous fait de notre mieux jusqu’à aujourd’hui. »
« Regarder le monde comme il est, ce n’est pas si facile mais surtout, je me dis que ce n’est qu’une occupation parmi toutes celles qu’on peut avoir. Je trouve que c’est bien aussi de regarder le monde comme il pourrait être, ou comme on voudrait qu’il soit. Et c’est bien aussi de ne rien regarder du tout. […] Je t’écris ça parce que c’est ma façon à moi de me tenir debout, et j’ai envie que tu le saches. »
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Noukette et Valérie et un billet qui signe ma première participation au challenge de la rentrée d'hiver 2015.
Je suis en train de le terminer et comme toi je me suis demandé comment ils s'étaient débrouillés tous les deux, mais le résultat est à la hauteur.
RépondreSupprimerFinalement, c'est le principal !
SupprimerJe ne te sens pas super enthousiaste...
RépondreSupprimerAh si, j'ai beaucoup aimé, vraiment !
SupprimerAh je vois que tu relèves l'espoir, tout de même. J'ai vraiment aimé ce court roman, tout en retenue. Mais je crois que c'est exactement ce qu'il faut, un peu de retenue dans ce qu'on raconte.
RépondreSupprimerEt ce n'est pas simple que ça de rester dans la retenue.
SupprimerJe note ce titre, très envie de le lire, malgré ton petit bémol
RépondreSupprimerUn bémol ? Quel bémol ?
SupprimerL'idée me plait bien. Je note.
RépondreSupprimerC'est une bonne idée ;)
SupprimerUne idée sympa effectivement .J'ai eu l'occasion il y a quelques années avant qu'Antoine Choplin soit connu pour ses écrits de rencontrer Mingarelli ( j'avais été conquise par sa chaleur humaine et sa simplicité) en visite dans une toute petite bibliothèque de village et le médiateur qui l’interviewait était Antoine Choplin.Voilà l'élève à la hauteur du maître. Il me faut ce livre.merci de me le faire découvrir
RépondreSupprimerC'est une jolie anecdote. Et ça explique beaucoup de choses ;)
SupprimerLe non-dit, j'aime beaucoup en général, il m'intrigue ce tout petit livre
RépondreSupprimerIl devrait te plaire.
Supprimerje le veux!
RépondreSupprimerTu l'auras ! (enfin j'espère)
SupprimerJe ne connais que Choplin, dont j'ai beaucoup aimé tout ce que j'ai lu jusqu'à présent (La nuit tombée, Le héron de Guernica et Les gouffres). Ton commentaire laisse penser que l'on retrouve dans ce titre ce qui fait la force de ses romans (même si c'est ici une écriture à 4 mains) : la discrétion et la sensibilité..
RépondreSupprimerDonc, je suis TRÈS tentée !!
Comme je te comprends !
SupprimerComme Inganmic, je ne connais que Choplin et je note ce petit roman épistolaire qui a tout pour me plaire.
RépondreSupprimerEt il faut que tu découvres Mingarelli !
SupprimerJ'aime assez l'épistolaire mais non, non, pour l'instant mon bouclier anti-PAL est activé.;-)
RépondreSupprimerJe le ferai céder ce bouclier, je m'y engage solennellement !
SupprimerJe le lirai ... si j'avais su qu'il en sortait un nouveau, je l'aurais déjà englouti, mais je n'ai pas eu trop la tête à regarder ce qui sortait.
RépondreSupprimerJe suis certain que tu vas le lire. Et je me rappelle que l'on avait lu "Les gouffres" ensemble ;)
SupprimerJe ne connais aucune des deux plumes citées ici. J'ai honte.
RépondreSupprimerAucune raison d'avoir honte. Mais tu rates quelque chose par contre ;)
SupprimerJe découvre Mingarelli, très envie de poursuivre la découverte du coup, même si comme toi je suis un peu frustrée de ne pas savoir ce qu'il a écrit ici. Quant à Choplin, j'adore, ça se confirme... Un beau duo, une histoire qui laisse entrevoir un rayon d'espoir, tu as raison. Tout à fait ce dont j'avais besoin...!
RépondreSupprimerMingarelli, tu vas le découvrir bientôt, promis juré ;)
SupprimerOh très tentant ! J'ai lu Les gouffres de Choplin l'an dernier... et je reviendrais bien vers cet auteur avec L'incendie ! ;) Merci pour ta chronique !
RépondreSupprimerLes Gouffres, j'avais beaucoup aimé aussi. Comme tous ses autres livres d'ailleurs !
SupprimerAyé acheté !
RépondreSupprimerChouette !
SupprimerC'est marrant mon précédent commentaire disait que je ne te sentais pas très enthousiaste, et après l'avoir lu, c'est moi qui ne le suis pas !
RépondreSupprimerJ'ai vu ça. Ils te doivent une revanche ces deux-là, mais individuellement ;)
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