Dans un café de Brest, deux anciens camarades d’école se retrouvent après vingt années de séparation. L’un est écrivain, l’autre, Paul Rubinstein, n’a pas connu la réussite professionnelle et amoureuse qu’on lui prédisait. Paul profite de ces retrouvailles pour se confier. Il raconte ses désillusions amoureuses, son expérience communautaire dans un kibboutz, cette vie où les échecs n’ont cessé de se succéder.
De Paris à Tel-Aviv, de Tel-Aviv à Brest, on suit la trajectoire pleine de questionnements et d’incertitudes d’un homme qui avait tout pour réussir, mais qui semble avoir passé son temps à enchaîner les désillusions. Un homme qui subit, qui ne cherche pas à entreprendre quoi que ce soit pour changer le cours des choses. A aucun moment je n’ai ressenti pour lui la moindre empathie. Plutôt envie de le secouer que de le plaindre. Un personnage agaçant en somme.
Le texte est déroulé d’un bloc, sans découpage. Cette absence de chapitres, de parties, de respirations, a fini par m’étouffer. Je me suis embourbé dans cette logorrhée, certes très bien écrite, mais dont j’ai vite perdu le fil. Il faut dire aussi que l’histoire de Paul n’a rien de passionnant. Une mise à nue trop dramatique et trop psychologique pour moi. Il manque un soupçon de fantaisie, un poil d’autodérision qui aurait permis de faire passer l’amertume de la pilule. Le narrateur qualifie à un moment sa prose de « flot torrentiel ». Je crois que c’est exactement ça et malheureusement, je m’y suis noyé. C’est dommage, il y a certains passages plein de lucidité ou plutôt drôles : « Les pauvres ont tout de même cette capacité à susciter la sympathie, pour peu qu’ils aient la bonne idée de vivre loin et de rester chez eux. » ; « Je ne crois pas qu’aimer soit plus fort que d’être aimé, mais Balavoine a chanté beaucoup de conneries. C’est ce qui arrive aux chanteurs populaires lorsqu’ils se prennent pour des philosophes. »
Au final, je suis passé à côté, c’est une évidence. Malgré tout, je remercie Philisine d’avoir fait voyager cet ouvrage jusqu’à moi. Je suis content d’avoir découvert la plume élégante de Mikaël Hirsch et il se pourrait que je le lise à nouveau d’ici peu puisque son roman « Le Réprouvé » est dans ma pal depuis quelque temps déjà.
Avec les hommes de Mikaël Hirsch. Intervalles, 2013. 122 pages. 16 euros.
L’avis enthousiaste de Philisine
Le réprouvé, pas mal, tu retrouveras sa belle écriture. Pour l'histoire, tu verras.
RépondreSupprimerJe pense que l'histoire du réprouvé me plaira davantage.
SupprimerTout pareil que Keisha !
RépondreSupprimerTant mieux alors !
Supprimeroh dommage, le sujet promettait pourtant de belles pages mais il est vrai que lorsqu'on ne parvient pas à entrer dans l'histoire ou à se passionner quelques peu pour un personnage, la lecture traine en longueur.
RépondreSupprimerHeureusement qu'il y a peu de pages, sinon je crois que j'aurais abandonné en cours de route.
SupprimerJ'avais aimé "le réprouvé" ; ce que tu dis de celui-ci me tente nettement moins.
RépondreSupprimerJe pense vraiment que je vais aimer le réprouvé. Ce qui m'a bloqué ici c'est l'histoire et la forme du texte, en aucun cas l'écriture.
SupprimerC'est bien ce que je me disais, j'ai lu "le réprouvé" qui avait eu de bons échos, et je n'avais pas aimé. Depuis, je ne l'ai plus relu, et vu ce que tu en dis, ce n'est pas demain que j'en ouvrirai un autre ... Cela sert à l'histoire cet effet bloc de ciment indestructible ?
RépondreSupprimerOui, l'effet bloc de ciment indestructible a du sens dans la mesure où le narrateur recueille une confession spontanée et intarissable, un long monologue qui semble sans fin. Pour autant cela nuit grandement au plaisir de la lecture (du moins en ce qui me concerne)
SupprimerJ'ai bloqué à la première page. Un port à Recouvrance à Brest??? Ah que non!!!!!
RépondreSupprimerJe ne pourrais rien dire sur le sujet n'ayant jamais mis les pieds à Brest^^
SupprimerDéjà, un personnage qui dit du mal de Balavoine ne peut pas avoir ma sympathie. Bon, à part ça, c'est vrai que ça aurait pu m'intéresser mais je te fais confiance et passe donc mon chemin.
RépondreSupprimerTon commentaire sur Balavoine m'a bien fait rire^^
SupprimerIl faut pas énerver les fans, hein ?
Flûte alors ! Bon, ben ce n'est que partie remise. Bisous
RépondreSupprimerOui, partie remise. J'ai d'autres cartouches venant de toi de toute façon^^
SupprimerJ'ai lu un roman de cet auteur, je ne sais même plus si c'est Le réprouvé mais je n'avais pas été enthousiasmée.
RépondreSupprimerJe ne sais pas ce qu'il a fait d'autre à part "Le réprouvé" et celui-là.
SupprimerBon moi je passe tranquillou, ça m'arrange.^^
RépondreSupprimerOui, pas la peine de rajouter celui-là à ta trop longue pal^^
Supprimerah, les goûts et les couleurs!!! et heureusement que tout le monde n'aime pas les mêmes trucs! :-)
RépondreSupprimerJ'ai trouvé beaucoup d'avis positifs sur ce titre. Comme tu dis, les goûts et les couleurs...
SupprimerJe comprends ton étouffement. Je n'aurais pas aimé non plus.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé cette forme "bloc de ciment" oppressante et désagréable.
SupprimerMais pourquoi ai-je autant de mal à laisser un commentaire chez toi ? Si par hasard j'effleure une certaine touche du clavier (mais laquelle ?) tout s'efface et je dois recommencer ! Bref, je disais que je n'aimerais pas non plus un texte sans respiration...
RépondreSupprimerSi tu effleures une certaine touche ? C'est sans doute parce que je suis un homme sensible^^
SupprimerBlague à part, je suis content de constater que je ne suis pas le seul à ne pas apprécier un texte sans respiration.
J'ai bloqué à la première page. Un port à Recouvrance à Brest??? Ah que non!!!!!
RépondreSupprimer"Souvent, assis sur quelque mât qui gisait le long du quai de Recouvrance, je regardais les mouvements de la foule : constructeurs, matelots militaires, douaniers, forçats, passaient et repassaient devant moi. Des voyageurs débarquaient et s'embarquaient, des pilotes commandaient la manœuvre, des charpentiers équarrissaient des pièces de bois, des cordiers filaient des câbles, des mousses allumaient des feux sous des chaudières d'où sortaient une épaisse fumée et la saine odeur du goudron. On portait, on reportait, on roulait de la marine aux magasins, et des magasins à la marine des ballots de marchandises, des sacs de vivres, des trains d'artillerie. Ici des charrettes s'avançaient dans l'eau à reculons pour recevoir des chargements ; là, des palans enlevaient des fardeaux, tandis que des grues descendaient des pierres, et que des cure-môles creusaient des atterrissements. Des forts répétaient des signaux, des chaloupes allaient et venaient, des vaisseaux appareillaient ou rentraient dans les bassins" Chateaubriand.
Où et le problème ?
J'avouerais que je ne sais pas où est le problème car je ne suis jamais allé à Brest.
SupprimerOh punaise, ce livre a tout pour me plaire pourtant, j'aime les histoires des gens qui ratent leur vie contre toute espérance, en plus entre Brest et Tel Aviv j'aurais été heureuse...et tes extraits sont top. Tu es sûr que tu es passé à côté?
RépondreSupprimerCeci dit, la raison pour laquelle j'ai du mal avec Petersen est justement ses longues phrases et interminables chapitres sans aération...
C'est dommage quand même
Si tu veux tester je peux le faire voyager jusqu'à toi. Je pense que Philisine n'y verra aucun inconvénient (je lui demanderais quand même avant^^).
SupprimerGalea,
RépondreSupprimerLance toi, moi ça m'a beaucoup plus....
Il y a eu beaucoup d'avis positif sur ce roman.
SupprimerJe te fais confiance et je passe !
RépondreSupprimerMerci de ta confiance ;)
SupprimerJ'ai lu "Le Réprouvé". Il me semble que j'avais aimé. Mais je ne me souviens plus de quoi ça parle...
RépondreSupprimerC'est un texte sur Céline.
SupprimerBon, jamais lu cet auteur... J'ai comme l'impression que je ne lirai pas celui là pour partir à sa découverte !
RépondreSupprimerCe n'est pas forcément un auteur à découvrir en priorité.
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