Les années douces est l’adaptation d’un roman d’Hiromi Kawakami. J’y ai retrouvé le Taniguchi que j’aime, contemplatif, prenant son temps, faisant de l’inaction et des petits riens le cœur de son propos. On assiste ici à la naissance d’un sentiment amoureux entre deux êtres que tout oppose à priori. On les suit dans des moments de prime abord insignifiants (au marché, cueillant des champignons en forêt, etc.) mais au final porteurs de sens car ils ne cessent de renforcer leur complicité et de souligner l’évidence de leur attirance réciproque. Tsukiko est un personnage plus complexe qu’il n’y paraît. Elle n’accorde pas une grande importance à son apparence, elle n’est pas carriériste, elle aime la bonne nourriture et le saké. C’est elle qui tombe amoureuse et fait les premiers pas. C’est une jeune femme touchante et d’une grande
sensibilité.
Tsukiko et le maître sont des gens ordinaires auxquels on s’attache sans en avoir l’air. Ils ont un petit coté hédoniste et gourmet que j’adore. Ils sont tout en simplicité, en retenu, solitaires et fragiles. Ils peuvent cesser de se voir pendant des semaines et se retrouver un jour dans leur restaurant favori comme s’ils s’étaient quittés la veille. A aucun moment ils ne cherchent à forcer les choses et leur rapprochement se fait naturellement. Un couple solaire et émouvant dont la relation atypique est je trouve d’une grande beauté. Bref ce diptyque est un régal et je remercie Cuné d’en avoir parlé il y a peu car sans elle je serais passé à coté d’un excellent Taniguchi.
Les années douces T1 de Jiro Taniguchi. Caterman, 2010. 200 pages. 15 euros.
Les années douces T2 de Jiro Taniguchi. Caterman, 2011. 238 pages. 16 euros.
L'avis de Cuné sur le tome 1 ; le tome 2