lundi 2 janvier 2017

Le bon fils - Steve Weddle

Le fin fond de l’Arkansas, Roy y revient après dix ans de taule. Personne n’a oublié ce qui l’a envoyé derrière les barreaux. Personne n’est décidé à lui pardonner. Roy trouve refuge chez sa grand-mère. Il est prêt à se racheter une conduite, prêt à tout faire pour ne pas replonger. Mais en dix ans le bled paumé où il a grandi a bien changé. La crise a laissé des traces, la misère gagne du terrain chaque jour, les drogues et l’alcool font des ravages et chacun tente de s’en sortir comme il peut, quitte à dangereusement flirter avec l’illégalité. Et Roy, malgré ses bonnes intentions, ne va pas faire exception à la règle.

Un roman qui déstabilise. Sa construction décousue m’a d’abord fait penser à un recueil de nouvelles. Le lieu reste en permanence le même, on retrouve des personnages d’un chapitre à l’autre et Roy fait le lien entre des textes de prime abord disparates. Au final la cohérence est bien là mais il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Pour le coup, il vaut mieux l’avaler d’une traite plutôt que de morceler la lecture afin de ne pas perdre le fil.

 La narration est donc ambitieuse mais elle demande de l’attention.  C’est sans doute ce qui à péché me concernant,  je n’ai pas su me rendre suffisamment disponible pour profiter d’une histoire dans laquelle j’ai peiné à me plonger totalement. Et puis je dois me rendre à l’évidence, j’ai trop lu de romans se déroulant dans l’Amérique rurale dernièrement (Viens avec moi, Corrosion, Les maraudeurs, Pottsville, Là où les lumières se perdent),  j’y retrouve toujours les mêmes ambiances et les mêmes types de personnages, voire d’intrigues, ce qui à la longue devient lassant. Clairement, ce n’était pas le bon moment pour déguster ce Bon fils dans les meilleures conditions. Impossible cela dit de nier que ce premier roman est pétri de qualités. D’ailleurs le tout premier chapitre, isolé du reste, ferait une nouvelle absolument sublime.

Le bon fils de Steve Weddle. Gallmeister, 2016. 215 pages. 20,00 euros.




41 commentaires:

  1. Malgré ta saturation, il a tout pour me plaire! En fait, je suis curieuse de découvrir cette construction. J'attends son arrivée.

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  2. Pour moi qui lis peu de littérature américaine, cela pourrait convenir, bien que les constructions et narrations décousues ne soient pas ma tasse de thé. A voir.

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    1. Il y a quand même bien mieux en littérature américaine tu sais ;)

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  3. J'ai eu à peu près la même lecture que toi de ce roman. En fait, j'ai même eu l'impression que l'auteur était parti d'une nouvelle que l'éditeur lui a conseillé de "gonfler" pour en faire un roman mais tout ce qui a été rajouté sonne artificiel. Un raté pour moi aussi malgré un style remarquable.

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    1. Je n'avais pas du tout pensé à une nouvelle "gonflée" mais maintenant que tu le dis...

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  4. J'adore tous ces romans sur cette Amérique rurale mais je comprends que trop c'est trop - moment mal choisi et puis s'il demande de l'attention (et une lecture non stop),je vais donc faire attention !
    Par contre l'histoire me rappelle beaucoup celle de Matt Lennox, Redemption - un énorme coup de cœur chez moi !

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    1. Je me suis rattrapé avec de l'Amérique très urbaine depuis ;)

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  5. A priori, il faut être frais et disponible pour absorber d'une traite ce roman. Je passerai donc mon chemin et attendrai mes vacances estivales pour évoquer à nouveau une possible rencontre avec Roy... Au plaisir de te relire...

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    1. La disponibilité, c'est en effet un critère important pour en profiter pleinement.

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  6. je ne suis pas très bonne en narration ambitieuse mais meilleure en souhaits : une très belle année à toi et à ta famille! Sois comblé, souriant et heureux!

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    1. bon Anonyme, c'est Violette ... (oui, grrrr)

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    2. Ah, tout s'éclaire !
      Bonne année à toi aussi Violette.

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  7. Comme toi j'ai trouvé que la construction faisait penser à un recueil de nouvelles, j'ai adoré !!! :D

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  8. ah zut, un des Gallmeister qui me faisait le plus envie !
    je comprends ta lassitude et ta saturation, je n'aime pas enchaîner les lectures qui semblent sortir du même moule...
    bon, peut-être ne lirai-je alors que le premier chapitre?

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    1. Il serait quand même dommage s'arrêter au premier chapitre.

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  9. Parfois, effectivement, retrouver des ambiances similaires lasse un peu...

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  10. Bonjour! Je découvre votre blog et j'en suis immensément ravie! A très bientôt. Sana

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  11. Aaaah merci, merci de ne pas me tenter dès le premier jour de l'an (enfin 2è). Bon, faut dire qu'il vaut mieux que je ne sois pas trop tentée ici et là si je veux tenir la LC de février, haha !

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  12. Dommage ! J'aime bien les récits américains, justement pour cette ambiance si particulière. Chaque culture ayant ses particularités, il est évident qu'on a tendance à comparer ou à se lasser ( tiens je me faisais la remarque avec les récits nordiques l'autre jour !). Dans un autre registre, je voulais savoir si tu avais lu le dernier Pollock. Il me tente beaucoup car j'avais adoré le Diable tout le temps

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    1. Je l'ai lu, oui, et Le diable tout le temps reste pour moi incomparable !

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  13. Je te souhaite une très belle année, Jérôme!

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  14. Je ne vais pas me précipiter, ce n'est déjà pas trop ma tasse de thé .

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  15. A la lecture d'autres avis sur la blogosphère, tu n'es pas le seul à avoir été dérouté. Je l'avais noté quand même pour une prochaine lecture...

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  16. Pas tentée j'ai un peu de mal à me concentrer en ce moment je préfère des lectures légères !

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    1. Pour la légèreté, il faudra aller voir ailleurs !

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  17. Je suis dubitative... Pas certaine d'accrocher à ce type de narration en fait...

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  18. Un noir de chez Gallmeister, c'est toujours tentant !
    J'en profite pour te faire un bisou pour cette nouvelle année 2017 :-)

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  19. Effectivement y'a des lectures comme ça qui méritent d'être lues d'une traite pour mieux les savourer. Ce ne serait pas l'idéal pour moi en ce moment, par contre, l'histoire me plaît beaucoup...

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    1. J'aurais dû attendre les vacances pour m'y plonger plus sereinement.

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