lundi 4 février 2013

Comme des marmottes : L’hibernation

Francesconi et Mazille © Ricochet 2012
Par les temps qui courent nous sommes nombreux à rêver d’hibernation. Difficile de supporter le froid, la pluie, la neige, le vent, le manque de luminosité et les maladies de saison qui vont avec. Ah, si on pouvait traverser cette sale période en dormant plusieurs mois pour se réveiller lorsque les beaux jours seront revenus... Et bien laissez-moi vous dire que ce n’est pas si simple. Une hibernation, ça se prépare, et pas qu’un peu. Déjà il faut se goinfrer pendant l’été. En deux mois de temps, les futurs hibernants doublent de volume (et ça mesdames, passer de 55 à 110 kgs pour dormir tout l’hiver je ne suis pas certain que cela vous emballe). Ensuite, il faut aménager son terrier ou sa tanière pour ne pas souffrir du froid. Sans compter que l’activité cérébrale est tellement réduite au cours de cette période que chez les humains on parlerait de coma. Enfin, il faut savoir que l’hibernation ralentit les battements du cœur et la respiration de manière considérable. A tel point que si l’on n’est pas bien préparé pour hiberner, notre corps ne supportera pas l’exercice et lorsque le printemps sera revenu, notre long sommeil sera devenu définitif (ce qui arrive encore souvent chez certains hibernants, notamment les hérissons).

Un album extrêmement instructif. J’ai appris des tas de choses (en même temps les sciences et moi ça fait deux^^). Par exemple, il y a une différence entre les hibernants (ceux qui dorment en continu avec à peine quelques phases de réveil, pour grignoter ou uriner) et les hivernants qui eux ne dorment que d’un œil et peuvent sortir si le temps le permet ou même donner naissance à leurs petits pendant l’hiver. L’ours par exemple est un hivernant, comme le raton-laveur ou le blaireau.

Les exemples d’adaptation du métabolisme à la période d’hibernation sont incroyables. Ainsi la chauve-souris ralentit son rythme cardiaque de 500 à 12 pulsations minute en moyenne alors que la température corporelle des marmottes passe de 37 à 7 degrés tandis que le hérisson, lorsqu’il hiberne, peut rester une heure sans respirer. Et que dire de la grenouille terrestre du Canada, un animal à sang froid qui, pour passer l’hiver, se laisse prendre dans la glace jusqu’aux beaux jours. En fin d’ouvrage, un texte fort intéressant nous apprend que le cerveau d’un rongeur en hibernation présente de nombreuses ressemblances avec celui d’un malade d’Alzheimer en phase terminale, la différence fondamentale entre les deux étant que chez le rongeur, la dégradation des fonctions cérébrales n’est que temporaire et surtout réversible alors que ce n’est pas le cas chez l’être humain. Les chercheurs tentent donc de comprendre comment les hibernants parviennent à retrouver un fonctionnement normal pour envisager de reproduire le phénomène sur l’homme et espérer ainsi vaincre Alzheimer. Passionnant je vous dis !

Graphiquement, le trait de Capucine Mazille a la patine et le charme des dessins naturalistes d’antan. Le format à l’italienne et les doubles illustrations pleine page sont un régal pour les yeux.

Un superbe album faisant partie d’une collection (Ohé la science !) aussi riche que variée. Voila donc une incontournable lecture de saison à partager avec vos petits bouts (moi c’est déjà fait). 

Comme des marmottes : L’hibernation de Michel Francesconi et Capucine Mazille. Ricochet, 2012. 40 pages. 12,20 euros. A partir de 6 ans


Francesconi et Mazille © Ricochet 2012







16 commentaires:

  1. Oh oui... hiberner ! je veux ! en mode semi-hibernation alors, je me relève pour manger, c'est possible non ???

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    1. C'est possible mais ça ne s'appelle pas hiberner. On dit alors hiverner (j'ai bien retenu la leçon tu vois).

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  2. je me transformerais bien en marmotte en ce moment !
    Un album qui a l'air sympa comme tout

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    1. On est beaucoup à rêver d'hibernation en ce moment je crois.

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  3. MOi aussi, j'hibernerais bien un peu. Mais toi, n'y compte-pas. ;)

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    1. Pour moi ça va être tout le contraire d'une hibernation^^

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  4. Leçon de SVT... avec ce livre, c'est super !

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    1. C'est parfait, juste le niveau que je peux supporter (après c'est trop dur pour moi).

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  5. passionnant, en effet (et très tentant... ;-))

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  6. Suis pliée là ... parce que toi, doubler ton poids, ça ne te génerait pas par hasard ? Sinon, voilà une bonne idée : la science en album.

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    1. Niveau prise de poids j'ai vu ma femme gonfler à vue d'oeil ces derniers mois (pour la bonne cause, certes) alors plus rien ne me fait peur^^

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    1. Vraiment super pour apprendre aux enfants plein de petites choses intéressantes sans avoir l'air d'y toucher ;)

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  8. Ca a l'air passionnant, ton truc. Je le note quand même, ne serait-ce que pour moi.
    Je plussoie : je pense qu'aussi peu d'hommes que de femmes seraient partants pour doubler de poids.

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    1. C'est clair, c'était juste un petit clin d'oeil parce qu'il faut reconnaître qu'en général les femmes sont plus sensibles que les hommes sur la question du poids... mais au final personne ne supporterait un tel scénario.

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