lundi 12 août 2013

La petite cloche au son grêle - Paul Vacca

Quand Noukette parle avec sa faconde habituelle d’un livre qu’elle a beaucoup aimé, elle sait se montrer persuasive. Il faut dire aussi que je suis fan de ses billets. Fan et faible, incapable de résister à l’appel d’un bon texte, j’ai une fois de plus craqué. Elle a mis son avis en ligne vendredi, j’ai trouvé l’ouvrage à la médiathèque samedi et l’ai avalé d’une traite …   

La petite cloche au son grêle est un premier roman. Le narrateur raconte son enfance. Il avait 13 ans et vivait à Montigny, dans le nord de la France. Ses parents tenaient le café du village. Chaque soir, le rituel était immuable : en rentrant du collège, il fallait attaquer les devoirs, sur une table près du flipper. La corvée terminée, il était temps de partir vers les sous-bois et la rivière avec maman pour flâner entre les arbres et les fleurs. Des moments privilégiés et inoubliables. Un jour d’orage, un heureux concours de circonstances lui permet de mettre la main sur un livre abandonné dans l’herbe par sa propriétaire. La couverture indique sobrement : Marcel Proust, Du coté de chez Swann. Une découverte qui va bouleverser le quotidien du garçon et au final de tout le village.  

Le problème quand un récit de jeunesse se passe dans un troquet c’est qu’il me ramène sans cesse vers Annie Ernaux. Et forcément il est difficile de soutenir la comparaison avec l’auteure de La place. Mais si l’on oublie cette aïeule encombrante, il faut bien reconnaître que le premier roman de Paul Vacca est une belle réussite. Une histoire d’amour fusionnelle et tragique avec la mère, une tranche d’enfance douce-amère dont on ressort avec un petit goût sucré en bouche. Le ton est juste, la sensibilité affleurant à chaque page sans tomber dans la nostalgie tire-larme. Beaucoup de tendresse chez ces gens simples et aimants qui osent rêver et gardent chevillé au corps un optimisme à tout épreuve. Et puis il est question d’éveil à la lecture, de la découverte du pouvoir des mots et de la littérature. Difficile d’y rester insensible. 

Maintenant je ne crierais pas au chef d’œuvre et n’en ferais pas non plus un coup de cœur. Un peu trop gentillet pour moi. Il n’empêche, je serais sacrément ingrat si je ne reconnaissais pas avoir passé un excellent moment avec cette famille touchante en diable.
 

La petite cloche au son grêle de Paul Vacca. Le livre de poche, 2013. 162 pages. 6,10 €.

Les avis de : Blablamia ; Clara ; Luocine ; Keisha




32 commentaires:

  1. Et un de plus à noter! Vous êtes redoutables, Noukette et toi, quand vous vous mettez à deux ainsi pour tenter les lectrices un peu trop faibles comme moi! :)

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    1. On aime ça c'est vrai. Et on remet le couvert demain...

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  2. Je l'ai aimé, mais je lui ai préféré "Nueva Königsberg", le suivant.

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    1. Ce second roman a l'air très différent, je ne sais pas s'il est à la médiathèque.

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  3. Pas lu le billet...volontairement...ce roman est déjà dans la valise pour les prochaines vacances dans 2 semaines...en fait j'ai juste lu "avoir passé un excellent moment avec cette famille touchante en diable"...et donc je vais aimer...^^

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    1. Je suis certain que tu vas aimer, il y a une sensibilité qui ne peut que te toucher.

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  4. Forcément Annie Erneaux vient à l'esprit , tu as raison. Entre tendresse et pincements au coeur, j'ai aimé ce premier roman !

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    1. J'étais certain que tu l'avais aimé avant même de découvrir ton avis.

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  5. Un bon souvenir de lecture (et puis, il y a Proust...)

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    1. Oui, c'était d'ailleurs assez casse-gueule je trouve de mettre Proust au cœur du récit. Mais au final c'est un pari réussi.

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  6. Eh bien, tu n'as pas perdu de temps ! Un auteur que j'ai noté, mais il ne se trouve pas dans mes biblis habituelles, nul ne sait pour quelle obscure raison...

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    1. Bon d'un autre coté, il vient de sortir en poche, l'investissement est moindre si on souhaite l'acheter.

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  7. tiens, mais c'est incroyable, il est aussi dans ma médiathèque ! ;)

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  8. Oui, bon, je vais le noter... et ça tombe bien, j'ai aussi La place dans les tablettes !

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  9. Un peu trop gentillet pour moi, mais avec une jolie écriture et sans le côté agaçant (voire plus) de la miévrerie des bons sentiments de "La liste de mes envies". La démarche de l'auteur est sensible et je crois qu'il a écrit un deuxième roman, très différent. A suivre ... Et évidemment "La place", unh incontournable pour moi aussi !

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    1. Nos goûts sont quand même souvent très proches (sauf Wharton !). D'ailleurs je viens d'attaquer un roman italien totalement dingue qui a tout pour te plaire (peut-être encore plus halluciné qu'Archanges, c'est dire !).

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    2. Plus alluciné qu'"Archanges" et italien ... après " D'acier" que nous avons aussi aimé en commun, j'attends la découverte ...

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    3. Je prends le pari que c'est un titre qui va te plaire !

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  10. Je craignais un avis un peu plus dur, je suis soulagée...! ;-) Comme je te le disais, j'avais hâte de lire un avis d'homme sur ce roman que je trouve finalement assez féminin... Je lui ai trouvé un charme délicieusement désuet et cette amour entre cette mère et son fils, forcément, ça me parle...! Un petit bonbon, j'ai beaucoup aimé ! Très envie de découvrir le second livre de l'auteur du coup !

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    1. Je n'étais pas inquiet, ton billet m'avait convaincu de toute façon^^

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  11. Moui moui, pas mon genre. Les relations maman-fils et le côté un peu trop corde sensible ne m'attirent pas du tout.

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  12. Il me semble qu'il est dans ma PAL.

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  13. Je te rejoins sur l'impression générale. J'ai été un peu gênée par la confusion des temps. L'histoire se déroule dans les années 90, il me semble - ou fin des 80' - et par moments, on se croirait dans les années 50... Le jeune garçon a des ascendants italiens mais le sujet n'est pas évoqué autrement que par le prénom des parents, jusqu'à ce que tout d'un coup, en plein dîner, il se mette à parler italien! Et on se dit : mais d'où ça sort? Des petits détails qui m'ont agacée mais ça reste une lecture agréable.

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    1. Tu as raison, moi aussi j'aime bien m'attarder sur ce genre de petits détails. Après c'est une 1er roman, il faut accepter qu'il y ait quelques maladresses.

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  14. Un roman que j'ai beaucoup aimé et dont je garde un souvenir émue.

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