Les Lulus en Belgique, c’est une fois de plus des rencontres (bonnes ou mauvaises), des surprises (bonnes ou mauvaise), du danger, de la débrouille, des chemins de traverse pour continuer à avancer malgré la guerre, la faim, la promiscuité, les allemands et ces pièges dans lesquels on se jette avec la naïveté de l’enfance. Une enfance de moins en moins présente par ailleurs car les Lulus grandissent et leurs préoccupations changent. Luce gagne en féminité et trouble ses soupirants qui ne la regardent plus uniquement avec les yeux de l’amitié. Une Luce qui va même quitter le groupe et laisser les garçons voguer sans elle vers de nouvelles aventures.
Je n’avais pas parlé du troisième tome car j’en étais ressorti déçu, avec l’impression que mes orphelins adorés tournaient un peu en rond. Pas un tome pour rien mais un tome bien en dessous des deux premiers. Je retrouve ici tout ce qui fait le charme de cette série à part dans la BD jeunesse actuelle. Une narration intelligente, une légèreté de façade, une intrigue enlevée où alternent action, rebondissements et émotion. L’inquiétude est présente tout au long d’un récit où la réalité de la guerre rattrape de plus en plus les personnages.
Le trait d’Hardoc a beaucoup mûri depuis le premier volume, il s’avère aussi précis que dynamique et parfaitement mis en valeur par les sublimes couleurs de David François.
Un vrai bonheur de retrouver les Lulus dans des aventures à nouveau captivantes. Vivement la suite, qui sera aussi la fin. Impossible de quitter ces inoubliables gamins sans un pincement au cœur, je dois avouer que pour des tas de raisons qui ne regardent que moi, rarement une série jeunesse aura autant marqué ma vie de lecteur.
La guerre des Lulus T4 : 1917, la déchirure de Régis Hautière et Hardoc. Casterman, 2016. 56 pages. 13,95 euros.
Mon avis sur le tome 1
Mon avis sur le tome 2
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