Et si Sauveur est à l’écoute de cas toujours compliqués, il a bien plus de mal avec son propre enfant, auquel il ne parvient pas à parler du décès de sa maman dans un accident de voiture survenu en Martinique alors qu’il n’avait que trois ans.
Un roman jeunesse hyper construit, ambitieux, foisonnant, riche d’une multitude de personnages tous plus attachants les uns que les autres. L’écriture est digne d’une excellente série télé où les intriguent se multiplient, mêlant vie privée et quotidien professionnel. Toutes les situations font mouche, des scènes se déroulant à l’école en passant par les soirées entre père et fils et les nombreuses consultations.
Marie-Aude Murail dresse en finesse et avec un réalisme surprenant les portraits d’ados déboussolés, souvent perplexes face à leurs parents, imprégnés de nouvelles technologies, de réseaux sociaux et de rapports humains de plus en plus complexes à gérer. Elles n’éludent pas des sujets plus graves comme la dépression, le suicide et les abus sexuels, mais avec une pertinence et une forme de « légèreté » éloignant tout pathos. Tout simplement magistral. La saison deux est d’ores et déjà annoncée pour novembre, je serai évidemment au rendez-vous.
Sauveur et fils, saison 1 de Marie-Aude Murail. L’école des loisirs, 2016. 330 pages. 17,00 euros.
Une telle pépite méritait que Noukette et moi fassions une entorse à notre pause estivale !