Max se décide à écrire à Flora après avoir consulté son profil Facebook. Ils étaient dans le même lycée mais ne se connaissaient pas. Lui a développé une phobie l’empêchant de franchir le seuil de sa maison sous peine de connaître de terribles crises d’angoisse et de tétanie. Elle est incarcérée pour avoir frappée une fille de sa classe qui est tombée dans le coma. Max écrit sa lettre comme on lance une bouteille à la mer. A sa grande surprise, Flora lui répond quelques jours plus tard. Commence alors une étrange correspondance entre deux êtres cabossés et solitaires qui vont peu à peu se découvrir une complicité aussi naturelle qu’improbable.
Flora et Max, deux reclus, coupés du monde extérieur, forcément atypiques, mais pas forcément faits pour s’entendre. Et pourtant au fil des courriers échangés, après avoir pris le temps de s’apprivoiser, chacun va se confier, se livrer en toute simplicité. Les mots couchés sur le papier aident à supporter le quotidien, les mots échangés permettent de mieux se comprendre. La connivence devient évidence, une amitié solide se construit et un projet un peu fou va prendre forme.
Un très joli roman épistolaire, doux et positif malgré la situation compliquée vécue par les deux ados. Loin de toute surenchère dramatique, Martin Page et Coline Pierré jouent la carte de l’apaisement, nous montrant les bienfaits d’une correspondance porteuse d’espoir et de reconstruction. L’écriture à quatre mains permet de singulariser la voix de chaque protagoniste, celle de Max étant plus spontanée, plus drôle et plus décalée, tandis que celle de Flora est davantage dans la retenue. Au final, l’alchimie fonctionne et c’est un véritable plaisir de parcourir ces lettres offrant à ces deux enfermés d'indispensables moments d'évasion.
La folle rencontre de Flora et Max de Martin Page et Coline Pierré. L’école des loisirs, 2015. 200 pages. 14,50 euros
Une pépite jeunesse que je partage comme chaque mardi avec Noukette.