Qu’il est bon de se plonger dans cet univers aux accents parfois féériques où se conjuguent tendresse et optimisme. La relation de ce grand-père et de sa petite fille m’a rappelé non sans émotion la série Jojo du regretté André Geerts. Les récits sont rythmés par de fréquentes incursions dans un registre merveilleux et onirique empreint d’une bonne dose de poésie. Dans cette ruelle aux vieilles maisons et aux cours ombragées où l’on prend le temps de faire la sieste, où on circule à vélo et où on explore des terrains vagues aux décors champêtres, l’ambiance est paisible, les rapports humains chaleureux. Ça pourrait vite tourner au cucul mais ce n’est jamais le cas, en grande partie grâce à la malice, la bonne humeur et la joie de vivre pétillante des différents personnages.
Le dessin à l’aquarelle de Nie Jun, sensible et lumineux, mélangeant les influences asiatiques et européennes, est, je trouve, dans la même veine que celui de Golo Zhao (La balade de Yaya). Son découplage simple et efficace, privilégiant les grandes cases, invite le regard à s’attarder sur les moindres détails.
Entre rêve et réalité, ces Contes de la ruelle proposent une échappée tout en douceur et en délicatesse, idéale pour s’évader quelques instants du quotidien et d’une actualité pour le moins sordide.
Les contes de la ruelle de Nie Jun. Gallimard, 2016. 128 pages. 18,00 euros.
Une jolie petite parenthèse enchantée dans laquelle j'ai eu le plaisir de m'isoler avec Noukette.