Hautière et Hardoc © Casterman 2013 |
Régis Hautière (Abélard) au
scénario, Hardoc (Le loup, l’agneau et les chiens de guerre) au dessin et David
François (De briques et de sang) aux couleurs, voila un album 100% picard qui
ne pouvait pas naître sous de meilleurs auspices. Une histoire de plus sur
14-18, me direz-vous. Certes, mais c’est une histoire de civils dans la guerre,
loin des tranchées. Surtout, c’est un récit à hauteur d’enfants qui tient davantage
de la Guerre des boutons ou de Seuls (le fantastique en moins) que des BD de
Tardi.
Ce premier volume met en tout cas
l’eau à la bouche et pose les bases d’un univers fort bien construit. Logique,
avec Régis Hautière à la baguette. Son sens du dialogue, déjà remarqué dans
Abélard (faut-il vous rappeler à quel point la lecture de ce diptyque est
ABSOLUMENT incontournable…), fait mouche à nouveau. Les Lulus s’expriment avec
un naturel déconcertant et les pointes d’humour, disséminées ici et là, sont un
vrai régal.
Le dessin semi-réaliste de Hardoc
allie fraîcheur et vivacité. Ses Lulus ont des faux airs de titis parisiens que
n’aurait pas reniés Poulbot. Les couleurs tout en douceur de David François rappellent
parfois le travail de François Lapierre sur la série Magasin général. Que du
bon, quoi !
Un vrai album tout public mettant
en scène des gamins touchant en diable dans une atmosphère plutôt légère malgré
la guerre qui s’annonce. Mais le scénariste a déjà prévenu que dès le deuxième tome
un événement va plomber l’ambiance. Rien de surprenant quand on connaît la fin
d’Abélard… (je sais je suis lourd avec Abélard mais c'est pour votre bien !).
PS : ne cherchez pas la
commune de Valencourt sur une carte de l’Aisne, vous ne la trouverez pas. Pour
créer ses décors, le dessinateur s’est inspiré son propre village, près d’Albert
dans la Somme. La Picardie, quand même, quelle belle région !
La guerre des Lulus T1 : 1914, la maison des enfants
trouvés de Régis Hautière et Hardoc. Casterman, 2013. 64 pages. 12,95
euros.
Hautière et Hardoc © Casterman 2013 |