Bolan © Livre de poche 2011 |
Je ne voulais pas garder une mauvaise impression de
Gaetano Bolan. Son second roman m’a fortement déplu, c’est le moins que l’on
puisse dire. Et comme je n’ai eu que de bons échos sur cette boucherie des amants,
je ne me suis pas fait prier. Pour le coup je ne regrette pas. Ce texte propose
une petite musique tout en simplicité qui sonne juste. Les personnages sont
bien campés et il se dégage de ce court roman beaucoup d’amour et d’espoir, même
si la fin tragique rappelle à quel point le Chili de cette sombre époque fut le
tombeau de nombre d’opposants au régime. J’aime cette écriture minuscule qui
cherche l’épure plutôt que le lyrisme. Phrases courtes, chapitres de trois ou
quatre pages maximum, succession de scènes s’enchaînant avec dynamisme pour
former un récit où une certaine forme de poésie côtoie une bonne dose de
réalisme. Une belle réussite en somme.
Comment expliquer une telle différence entre ce
premier roman et le second ? Difficile à dire. Si je devais tenter une
explication toute personnelle, je dirais que le second relève peut-être de l’exercice
de style, d’une tentative (malheureuse) de se faire plaisir dans un registre
particulier. Nul doute en tout cas que je serais au rendez-vous si Gaetano
Bolan publie un nouveau texte. Ne serait-ce que pour voir quelle direction va
prendre cet auteur insaisissable.
La
boucherie des amants de Gaetano Bolan. Le livre de poche,
2011. 92 pages. 4,50 €.