De retour à la maison après une course folle, Clémentine peine à retrouver son calme. Les jours passent, l’inquiétude perdure. Surtout, le lundi suivant approche, le prof est toujours absent et la jeune collégienne n’imagine pas une seconde rentrer seule chez elle…
Attention, sujet brulant, terrain glissant. La mauvaise rencontre, l’émotion engendrée par un événement inattendu et choquant. Comment aborder la question sans tomber dans la dramatisation à outrance et, à contrario, sans donner l’impression de survoler le sujet ? En parlant d’exhibitionnisme et non de viol ou d’enlèvement, Sophie Knapp choisit un angle d’attaque moins « frontal » qui lui permet néanmoins de démontrer avec beaucoup de justesse qu’une agression, même si elle n’est pas physique, peut faire de terribles dégâts psychologiques. On assiste, après la peur et le réflexe de fuite, au cheminement du traumatisme : l’enfermement dans le silence malgré le besoin d’être rassurée, l’impression de se sentir sale, honteuse, « presque coupable », la certitude d’avoir assisté à quelque chose qui n’était pas normal et que l’on n’a pas compris, la certitude que quelqu’un nous a fait du mal.
Clémentine est touchante, on a envie de la prendre dans nos bras pour la consoler, de lui dire que tout va bien, que tout va s’arranger, que l’on comprend son malaise. Ses parents sont eux aussi croqués avec beaucoup de justesse. Ils ne se rendent pas compte du changement de comportement, ils ne voient pas les signaux d’appel à l’aide envoyés par leur fille et ils réagissent de la meilleure manière possible une fois l’abcès crevé.
Publié pour la première fois en 2009 chez le même éditeur, ce petit roman intelligemment mené et d’une grande pertinence est un outil idéal pour faire prendre conscience aux enfants de l’importance de se confier à son entourage et de ne jamais garder pour soi des secrets trop lourds à porter.
La camionnette blanche de Sophie Knapp. Petit à Petit, 2017. 80 pages. 7,50 euros. A partir de 10 ans.
Une pépite jeunesse partagée comme chaque mardi avec Noukette.
Intéressant, je note !
RépondreSupprimerVive les pépites du mardi
On y tient à ces pépites !
SupprimerTrès intéressant, je note de suite !
RépondreSupprimerTu fais bien.
SupprimerDifficile à fair élire aux ados, tant le sujet est difficile. Mais certains s'y essaye et ne sont pas déçu.
RépondreSupprimerPas si difficile que ça je pense. Au contraire c'est très accessible.
Supprimerj'ai rencontré cet été une femme qui 60 ans plus tard , ose enfin parler de ce qui lui était arrivé à 12 ans. On ne dira jamais à quel point les enfants sont traumatisés par ces faits et pour elle aussi il n'y avait pas eu viol juste exhibitionnisme, en réalité cela ne s'oublie pas.
RépondreSupprimerC'est toujours un profond traumatisme.
SupprimerBonne pioche cher binôme, ils ont bien fait de rééditer ce titre...!
RépondreSupprimerIl aurait été dommage de ne pas lui donner un modeste coup de projecteur.
SupprimerNoté, forcément !
RépondreSupprimerPas possible autrement !
SupprimerMoi je me souviens, petite, avoir été victime d'exhibitionnisme, mais j'en ai parlé très spontanément, comme d'une curiosité ou anecdote, du coup je n'ai jamais ressenti ce traumatisme que certains peuvent avoir vécu. La réaction de ma famille était très bien. Quelque chose de mal s'était passé mais je n'étais pas en cause. Je pense que le malaise de beaucoup est lié au fait qu'ils se sentent coupables de quelque chose. Si on peut leur ôter ça de la tête déjà, c'est un grand pas.
RépondreSupprimerLe problème aussi est que si l'enfant s'enferme dans le silence il est très difficile de savoir quel est le problème auquel il a dû faire face. Les faire parler en toute sincérité c'est la clé je pense.
SupprimerSujet brûlant et d'actualité malheureusement. Il y a de cela quelques années, j'ai été victime de ce genre de méfaits. Un homme attendait tranquillement que je me gare tous les matins et venait se masturber sur ma voiture. J'avais beau changé de place il était tout le temps là et parfois n'attendait même pas que je sois parti!!!!
RépondreSupprimerEt il y aussi eu la fois où un homme m'a suivi dans la rue en me demandant si mes seins étaient vrais... et tout ça dans le même quartier!
Bref... Je crois que je vais lire ce livre...
J'espère que tu ne fréquentes plus ce quartier qui semble quand même assez flippant.
SupprimerJe le note, c'est un thème important qui semble traité intelligemment.
RépondreSupprimerIl est très intelligemment traité, oui.
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