Niroz Malek n’a pas voulu quitter sa ville. Il arpente ses rues, passe les barrages, vit avec les coupures d’électricité, le bruit des déflagrations, les murs qui tremblent après une explosion. Il vit la peur au ventre, croise des fantômes, attend le retour de sa femme emprisonnée, retrouve des connaissances au café et traverse la cité malgré les dangers.
Le promeneur d’Alep, c’est un peu Delerm sous les bombes. Une écriture minuscule, une succession de tableaux pour dire les petits riens d’une existence sous la mitraille. Ce sont les mots d’un homme traumatisé par les atrocités mais qui refuse de les décrire de façon brutale et réaliste. Son témoignage est avant tout poétique, aussi sensible que bouleversant, sans jamais tomber dans le pathos ou le larmoyant. Il décrit des ambiances, un cheminement de l’esprit perturbé par un environnement des plus anxiogènes. Et pourtant cette description du quotidien garde en permanence une petite note lumineuse, une sorte de minimalisme solaire qui traverse chaque texte et transcende l’horreur pour extirper la beauté des décombres. Comme pour apaiser les plaies béantes de la guerre avec la force de l’écriture.
Le promeneur d’Alep de Niroz Malek (Traduit de l’arabe par Fawaz Hussein). Le Serpent à plumes, 2015. 155 pages. 16,00 euros.
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec ma chère Moka.
Totalement convaincue par ce petit livre qui restera. Un beau texte. Et je suis d'accord avec le parallèle avec Delerm.
RépondreSupprimerMerci encore pour ce beau cadeau.
Je tenais vraiment à le lire avec toi tu sais ;)
SupprimerOuh,ce que vous en dites Moka et toi m'intéresse beaucoup. Merci
RépondreSupprimerOn est plutôt convaincants alors ?
Supprimertoutafé !!! :D
SupprimerOuf !
SupprimerPas du tout tentée, et le fait d'écrire Delerm va me faire fuir, pas du tout le genre que j'affectionne.
RépondreSupprimerEnfin, ce n'est pas du tout les mêmes thématiques que Delerm, hein ;)
SupprimerCe titre est devenu célèbre et j'ignorais ce qui se cachait derrière ! Si tu as aimé, tu dois trouver Le jardinier de Sarajevo ;-)
RépondreSupprimerJe note Le jardinier, je ne connais pas du tout.
SupprimerC'est une belle découverte d'une ville fermée aux étrangers je pense.
RépondreSupprimerUne ville qui a surtout besoin de panse ses plaies.
SupprimerDelerm sous les bombes/// Ça me parle !
RépondreSupprimerM'étonne pas ;)
SupprimerJe suis plus que tentée par ce livre
RépondreSupprimerEt moi j'en suis ravi.
SupprimerJ'ai un peu de mal à imaginer Delerm sous les bombes (ou alors avec un mojito en perf' mais bon...)! Ce témoignage doit être bouleversant malgré tout (malgré le "sans pathos ni larmoyant"). Heureusement qu'il reste les poètes pour entrevoir "la minuscule lumière" dont tu parles...
RépondreSupprimerLes poètes sauveront le monde !
SupprimerJ'en suis convaincue et je les présente autant que je peux ces poètes qui écrivent parfois dans des conditions ahurissantes ou ont écrit... ;)
SupprimerEt moi je ne lis définitivement pas assez de poésie...
SupprimerTu sembles avoir mis la main sur une petite pépite syrienne, je pense que ça pourrait bien me parler malgré le contexte un peu difficile.
RépondreSupprimerUne occasion de poursuivre ton tour du monde livresque.
SupprimerEt de deux , deux pour dire que ce livre doit être lu.
RépondreSupprimerC'est toujours mieux à deux ;)
SupprimerDeuxième fois que je dis : ce livre me tente beaucoup !
RépondreSupprimerOn ne le répète jamais assez ;)
Supprimerpas toujours facile d'allier poésie et mitraille, normalement j'évite ce genre de texte pour ne pas être traumatisée mais là tu donnes envie
RépondreSupprimerPour le coup ce n'est pas vraiment traumatisant, la démarche est très différente je trouve.
SupprimerEncore une fois en binôme pour nous convaincre.
RépondreSupprimerPour tenter de vous convaincre...
Supprimerle titre est déjà terrible ! alors "Delerm sous les bombes", ça fait mouche!
RépondreSupprimerLe titre est très beau je trouve.
Supprimer"Delerm sous les bombes", c'est imagé !
RépondreSupprimerPas trop tentée, je l'avoue.
Je peux comprendre.
SupprimerCes livres-témoignages ont une saveur d'authenticité. Encore davantage quand ils sont écrits avec dignité. Un récit émouvant, forcément...
RépondreSupprimerJ'adore ton clin d'œil à Delerm! ;-)
Je pense que tu aimerais.
SupprimerJ'aime pas trop (pas du tout en fait) l'écriture de Delerm, mais je vais tenter d'oublier ce comparatif et découvrir ce livre. le sujet me touche. cette actualité est une chose triste qu'on regarde de loin à la télévision, en oubliant souvent que vivent des hommes, des femmes et des enfants, au milieu d'un certain enfer.
RépondreSupprimerMerci pour le billet et la découverte.
Sur la forme ça ressemble à du Delerm mais pour ce qui est du fond (et de l'écriture), c'est quand même fort différent.
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