Dans son nouvel album sorti la semaine dernière, Hermann illustre une fois de plus un scénario de son fiston Yves H. Pour être honnête, leur duo n’a pas accouché que de chefs d’œuvre, loin de là (Le diable des sept mers par exemple ou encore quelques westerns pour le moins anecdotiques). Avec Old Pa Anderson, ils s’intéressent aux discriminations raciales dans le sud profond au milieu des années 50. Old Pa vient de perdre sa femme. Le vieil homme ne s’est par ailleurs jamais remis de la disparition de sa petite fille huit ans plus tôt. Lorsqu’il apprend que ce sont trois blancs qui l’ont enlevée, violée et tuée, il décide se venger. Conscient que ses actes vont le condamner à mort mais résolu à l’idée que, quoi qu’il arrive, il n’a plus rien à perdre, Old Pa se lance dans une odyssée tragique dont il connait l’inéluctable issue.
Rien de follement original mais l’album donne dans l’efficacité. L’ambiance poisseuse du Mississippi, le racisme ordinaire, la violence et la haine, tout y est. Et puis les aquarelles en couleur directe d’Hermann, son art du cadrage et son style très personnel en mettent plein les yeux.
Pas l’album du siècle mais une bonne occasion, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, de découvrir le grand prix d’Angoulême 2016.
Old Pa Anderson d’Hermann et Yves H. Le Lombard, 2016. 64 pages. 14,45 euros.