Vingt-trois nouvelles et deux parties bien distinctes dans ce recueil, pour deux effets totalement différents, en ce qui me concerne du moins. La première moitié, « Éros », joue sur un registre classique d’érotisme chic et élégant. Classique donc, mais efficace, comme cette histoire de jeux torrides au restaurant un soir de Saint-Valentin ou ces vacances en club qui prennent une tournure inattendue pour un couple au mari volage. L’adultère est d’ailleurs un sujet redondant et les nouvelles traitant de ce thème offrent les plus beaux passages littéraires du recueil ainsi que les réflexions les plus profondes sur la question du désir et de l’abandon à l’autre, sans remords ni culpabilité.
Une première partie très réussie mais une seconde, « Thanatos », qui a eu sur moi l’effet d’une douche froide, notamment avec deux histoires de vampires où le mélange sexe, sang et morsures n’a pas été loin de me faire vomir. Dans les autres, il n’est question que de domination, de SM et de masques de cuir, des joyeusetés pour lesquelles je n’ai aucune attirance. Les fessées, la cravache, le collier de chien, la cire de bougie qui coule sur les roubignoles ou le piercing de tétons sans anesthésie, très peu pour moi. Comble du comble, ce texte où une maîtresse SM prend son pied avec des seringues. Du sadisme pur, juste insupportable pour une chochotte comme moi. Exemple qui a failli me faire tourner de l’œil : « Sans nous prévenir, Sonia planta l’aiguille, qui entra dans la peau comme dans du beurre. Elle traversait à présent la verge de John de Part en part ». Il m’a suffi de visualiser la scène pour grimacer et avoir des frissons d’horreur ! Heureusement que Framboise n’est pas non plus portée sur ce genre de choses, ça a permis d’éviter tout malentendu entre nous.
Un recueil inégal, donc. La première partie est excellente et justifie à elle seule la lecture. Pour le reste, les amateurs de pratiques extrêmes y trouveront leur compte. Les autres en sortiront comme moi, tremblants et effarés…
A cœur Pervers d’Octavie Delvaux. La Musardine, 2016. 300 pages. 18,00 euros.
Une lecture commune que j'ai donc le plaisir de partager avec Framboise. Et croyez-moi, pour ce qui est de l'inavouable, elle ne donne pas sa part au chien !