C’est futile, prétentieux, tellement creux, gratuitement provocateur. La quatrième de couv nous présente Gabriel comme un romantique désenchanté. Sérieux ? Gabriel est juste un branleur, un vrai de vrai (et croyez-moi, j’en connais un rayon sur la question). Gabriel et sa clique (de son agent homo Augustin à son éditrice surprotectrice Clara en passant par sa Catherine au cul sublime) enchaînent les scènes improbables et surtout ridicules : une ado de 16 ans se branle face au public d’une scène de théâtre, Gabriel urine sur Catherine qui lui chuchote « Partout, je veux ta pisse de la tête aux pieds », Gabriel roule une pelle à une octogénaire nymphomane pendant un salon du livre, Augustin « s’amuse au jeu du qui suce qui » dans une boîte gay, etc.
Ça pourrait être drôle, il faudrait prendre cette histoire au second degré, voire au troisième degré, mais je n’y suis pas parvenu. Un manque de recul, de dérision véritable, une réflexion politique faussement naïve qui enfonce tous les clichés imaginables, des tas de références médiatiques qui me hérissent le poil, rien à sauver quoi.
L’écriture est d’une affligeante platitude. A la fin, Gabriel et Catherine se mettent ensemble. Parce qu’ils s’aiment, vous comprenez. Malgré leur différence d'âge et de milieu, malgré leurs divergences politiques à jamais inconciliables. Ils vont se mettre à la colle et Augustin pleurera le jour où le Parti National remportera les élections. Oups, désolé, je vous raconte toute l’histoire, mais pour le coup, j’espère que vous ne la lirez pas. Et une fois de plus, la preuve est faite qu'un titre sympa ne fait pas un bon bouquin.
Les enfants qui mentent n'iront pas au paradis de Nicolas Rey. Au Diable Vauvert, 2016. 156 pages. 14,50 euros.