mardi 19 janvier 2016

Des parents de rechange - Véronique Petit

Comme souvent avec des thématiques aussi « faciles », j’ai eu peur. Peur de la douche lacrymale, des torrents de larmes que l’on aurait voulu nous arracher devant la situation de ce pauvre orphelin. Parce que oui, Adam a perdu ses parents. Sa mère est morte quand il avait six ans, son père a quitté la maison quand il en avait quatre et est décédé quand il en avait dix. Placé dans plusieurs familles d’accueil, il a fini par échouer dans un foyer. Avouez qu’il y a de quoi sortir les mouchoirs !

Sauf que. Adam va se retrouver dans une situation pas banale. Particulièrement inconfortable. A cause d’un événement tragique dont il sera la source. Je ne vous en dis pas plus mais c’est finement trouvé. Et bien mené. Sans gros sabots, par petites touches successives. Adam avance vers son rêve de trouver de nouveaux parents avec plus de doutes que d’espoir. Il se sait sur la corde raide, il imagine le pire, se persuade que le bonheur va le fuir, une fois de plus.

J’ai aimé ce roman pour, entre autres, les interrogations qu’il porte. C’est quoi une famille ? Une question de sang ? Une question de nom ? Une question d’amour ? Adam pense qu’il est un garçon que l’on ne peut pas aimer parce qu’il n’est pas parfait. Entre manque de confiance en lui et expériences passées douloureuses, il avance, fragile, face à un avenir dont les contours peinent à se dessiner nettement.

Un roman intelligent, qui n’élude aucune question et propose une conclusion des plus optimistes sans tomber dans une facilité qui lui ferait perdre toute crédibilité. Parce que les jeunes lecteurs auxquels il s’adresse ont besoin de textes positifs sans être pris pour des crétins. Intelligent, quoi.

Des parents de rechange de Véronique Petit. Rageot, 2016. 125 pages. 6.10 euros. A partir de 9 ans.

Et une nouvelle lecture jeunesse que j'ai le plaisir de partager avec Noukette.








lundi 18 janvier 2016

Pékin Pirate - Xu Zechen

En sortant de prison, DunHuang n’a plus un sou en poche. Sans argent, sans famille, sans point de chute, il se retrouve à la rue sans aucune perspective concrète alors qu’une tempête de sable s’abat sur Pékin. Sa rencontre avec une vendeuse de DVD pirates va quelque peu changer la donne et lui remettre le pied à l’étrier.

Il ne pouvait que me plaire ce DunHuang. J’ai un gros faible pour les marginaux, les rois de la débrouille qui tentent de garder la tête hors de l’eau alors que la situation est des plus critiques. Des héros simples mais déterminés, plein de failles, fragiles et suffisamment lucides pour ne pas passer leur vie à se plaindre. Des pauvres types qui prennent ce qui se présente au jour le jour, des types qui savent ce que le mot précarité veut dire. J’ai adoré suivre cette errance dans les bas fonds de Pékin où chacun s’en tire comme il peut en flirtant en permanence avec l’illégalité. Rien de glauque ni de particulièrement violent mais un coup de projecteur réaliste sur une face sombre du « rêve chinois ».

DunHuang a « l’impression de vivre à l’écart, en périphérie ». Clairement, ce n’est pas qu’une impression. Malgré une histoire d’amour naissante, malgré la solidarité affichée entre marginaux, la solitude transpire à chaque page et le chacun pour soi règne en maître. Surtout ne pas se poser de question, se lever chaque matin sans penser au lendemain et faire une croix sur les illusions futiles, la philosophie de ces laissés pour compte n’a rien de zen, elle tient juste du pragmatisme le plus élémentaire.

Un roman qui se dévore et laisse en bouche un petit goût d’aigre-doux. J’ai quitté à regret DunHuang, j’aurais aimé l’accompagner davantage dans sa quête d’une vie meilleure. Mais j’ai apprécié arpenter avec lui les rues de la capitale chinoise et y découvrir un microcosme assez fascinant.

Pékin Pirate de Xu Zechen. Editions Philippe Rey, 2016. 205 pages. 17,00 euros.










samedi 16 janvier 2016

Le croque lapin - Rémi Courgeon

Trévor, il inspire le respect. Pas parce que c’est un ours. Pas parce qu’il mesure deux mètre zéro neuf. Pas parce qu’il a un appétit d’ogre (d’ailleurs il est végétarien). Mais parce que dans sa poche se trouve une petite boîte d’allumettes. Et que dans cette boîte d’allumettes se cache le terrible croque lapin. Le croque lapin, personne ne l’a jamais vu. Mais tout le monde sait que c’est un monstre qui peut dévorer une douzaine de lapins d’un seul coup.  Et le seul capable de l’arrêter c’est Trévor, qui possède une autre boîte d’allumettes contenant le mange croque lapin. Trévor est donc à la fois redouté et admiré. Surtout, on lui fiche une paix royale, pour ne pas l’inciter à sortir des allumettes de sa poche !

Une réflexion espiègle sur ces craintes irraisonnées qui peuplent l’imaginaire collectif et avec lesquelles on joue à se faire peur. Le croque lapin permet aussi aux parents de menacer les enfants pas sages, ce qui peut se révéler bien pratique parfois.

Le dessin de Rémi Courgeon, sans encrage, est simple et expressif. Il s’en dégage une grande force, rehaussée par une mise en couleur couche par couche proche de la sérigraphie.

Un album rigolo qui aborde de façon originale un sujet déjà traité mille fois. Et pour rassurer les moins courageux, sachez que jamais, au grand jamais, le terrifiant croque lapin n’apparaît au détour d’une page.

Le croque lapin de Rémi Courgeon. Belin jeunesse, 2015. 40 pages. 11,90 euros. A partir de 3 ans. 

vendredi 15 janvier 2016

Le pique-nique des orphelins - Louis Erdrich

Début des années trente à Minneapolis. Jude, Karl et Mary sont abandonnés par leur mère au cours d’une fête foraine. Jude, encore nourrisson, est enlevé sur le champ de foire par un couple en mal d’enfant. Karl et Mary, âgés respectivement de 14 et 11 ans, décident de rejoindre en train Argus, dans le Dakota du Nord, où leur tante Fritzie et son époux tiennent la seule boucherie de la ville. Karl se perd en chemin et Mary est la seule à arriver à destination…

Ce second roman de Louise Erdrich, publié à l’origine en 1986 sous le titre « La branche cassée » et proposé ici dans une nouvelle traduction, est une saga familiale s’étendant sur plus de quarante ans et trois générations. Chronique plus amère que douce, Le pique-nique des orphelins met en scène une galerie de personnages ayant pour point commun d’être tous, à leur manière, plus ou moins antipathiques. Mais  finalement peu importe, le plaisir du lecteur est ailleurs, notamment dans une narration chorale à la Faulkner où se déploient, au fil des points de vue, les affres d’existences malmenées par de forts courants contraires. Des protagonistes plein de maladresse et de ressentiments, incapables d’aimer, enchaînant les rendez-vous manqués et les désillusions dans ce petit bout d’Amérique profondément rurale dont ils ne sortiront jamais.

Louise Erdrich dresse le portrait d’une famille éclatée où chacun, tout en s’accrochant aux autres, joue sa propre partition et accumule les fausses notes. Sans cynisme, avec une pointe d’humour noir, une écriture puissante et poétique, un art consommé des dialogues et de la mise en scène. Un roman ample, riche, ambitieux, violent et beau comme ces vies se déroulant de façon chaotique au fil des décennies.

Le pique-nique des orphelins de Louis Erdrich. Albin Michel, 2016. 468 pages. 24,00 euros.

jeudi 14 janvier 2016

Je lis… donc je suis…





Un petit tag qui circule depuis quelques jours. Noukette m’a demandé de m’y coller, et comme je ne peux rien lui refuser… Le principe est simple, en théorie : Répondre aux questions posées en donnant comme réponse le titre d’un livre lu l’année dernière. J’avoue, j’ai triché pour un titre, lu en 2014 et non en 2015. Mais chhhuuuttt…

Décris toi…

Comment te sens-tu ?

Décris où tu vis actuellement…

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais tu ? 

Ton moyen de transport préféré ?

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est…

Toi et tes amis vous êtes…

Comment est le temps ?

Quel est ton moment préféré de la journée ? 

Qu’est la vie pour toi ?

Ta peur ?

Quel est le conseil que tu as à donner ?

La pensée du jour…

Comment aimerais-tu mourir ?

Les conditions actuelles de ton âme ?

Ton rêve ?





mercredi 13 janvier 2016

Martin Eden d’après le roman de Jack London – Aude Samama et Denis Lapière

Martin Eden, marin des bas fonds d’Oakland, est invité à dîner par un fils de bonne famille qu’il a défendu lors d’une rixe. Il rencontre au cours de la soirée la délicate Ruth, dont il tombe éperdument amoureux. Pour s’élever socialement et briller aux yeux de sa belle, Martin décide de s’instruire par la lecture.

Autodidacte forcené, travailleur acharné, Martin devient un homme cultivé et se lance dans l’écriture. Malgré ses efforts, tous ses manuscrits sont rejetés par les éditeurs. Il finit par nouer avec Ruth une tendre et sincère relation amoureuse mais lorsqu’un journal local le présente comme un socialiste après une réunion syndicale, sa fiancée rompt les ponts définitivement. Peu après, ses écrits sont publiés et connaissent un succès phénoménal. Devenu un écrivain célèbre, Martin décide de fuir le monde et de retourner en mer…

Martin, aveuglé par l’amour, désireux d’intégrer la bourgeoisie en s’élevant culturellement, va se heurter au cloisonnement des conventions de classe. Ruth, qui soutient dans un premier temps ses tentatives d’écriture, souhaite rapidement le voir s’engager dans une direction professionnelle plus stable et surtout plus conforme aux souhaits de sa famille. Elle devient  un muse néfaste qui, par conformisme, va couper les ailes de l’artiste en devenir. Après leur séparation, Martin souffre terriblement, et au moment où ses talents sont reconnus, où il obtient ce qu’il désire et peut enfin vivre de sa plume, il ne ressent que tristesse et désillusion.

Le trait d’Aude Samama, influencé par l'expressionnisme allemand, m’a rappelé celui de Nadja (« Les filles de Montparnasse »). Son travail à la gouache offre des nuances chromatiques quasi infinies. Et même si cette représentation plus proche de la peinture que du dessin a tendance à « figer » les personnages et souffre par conséquent d’un certain manque de souplesse, cela ne nuit en rien à un récit qui reste dans l’ensemble très statique.

Une belle adaptation de ce roman du désenchantement, surement le plus autobiographique de London. Un roman qui dresse le portrait en creux d’un écrivain narcissique et idéaliste sombrant dans la dépression et l’autodestruction. L’histoire ne dégouline certes pas d’optimisme béat mais dégage une forme de beauté romantique assez fascinante.

Martin Eden d’après le roman de Jack London – Aude Samama et Denis Lapière. Futuropolis, 2016. 175 pages. 24,00 euros.



La BD de la semaine,
c'est aujourd'hui chez Stephie




mardi 12 janvier 2016

Parole de papillon - Cécile Roumiguière

Kosovo, été 1999. Todor se cache au moment où les soldats arrivent chez lui. Son père est abattu sous ses yeux, sa mère emmenée. Le matin suivant Todor quitte son abri et part seul sur les routes afin de retrouver son grand frère dans la ville de Mitrovica. En chemin l’enfant souffre. De la fatigue, de la faim, du froid, de la soif. Il croise un casque bleu puis se joint à une colonne de réfugiés et arrive finalement dans un camp de la Croix Rouge…

Un magnifique petit roman. Cécile Roumiguière dit la guerre avec pudeur et sobriété. Elle dit l’horreur, la douleur, la tristesse, la peur et l’exil sans voyeurisme, sans tomber dans la facilité et jouer artificiellement sur la corde sensible. L’écriture se déroule avec fluidité en phrases courtes et descriptives à la force de suggestion imparable. Il se dégage au final du texte une infinie tendresse et beaucoup d’espoir.

L’auteure s’est inspirée de trois photos et du destin tragique de Todor Bogdanovic, enfant Serbe et Rom tué à la frontière franco-italienne en 1995. « J’ai écrit Parole de papillon avec l’idée absurde et vitale de réparer les tissus des histoires déchirées ». Où comment, grâce à la fiction, elle a offert à Todor l’avenir plein de promesses auquel la folie des hommes ne lui aura jamais permis d’accéder.

Parole de papillon de Cécile Roumiguière (ill. Léa Djeziri). Éditions du pourquoi pas, 2015. 64 pages. 9,50 euros. A partir de 9 ans.

Une première pépite de l'année que j'ai une fois de plus le plaisir de partager avec Noukette. Pas question de perdre les bonnes habitudes en 2016 !





lundi 11 janvier 2016

En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut

On ne sait pas où, on ne sait pas quand. Un petit garçon raconte. Ses parents excentriques, follement amoureux, dansant sur la chanson "Mr Bojangles" de Nina Simone. Une folie partout présente, dans un quotidien guidé par le seul plaisir, la fête et la joie de vivre. Un enfant plus spectateur qu’acteur, observateur attentif et amusé d’un tourbillon de fantaisie dans lequel il se laisse emporter, les yeux remplis d’étoiles. Mais quand la folie maternelle prend des chemins trop tortueux et la conduit à l'hôpital psychiatrique, père et fils vont tout faire pour la garder auprès d’eux, coûte que coûte.

Un texte vivifiant, d’une formidable légèreté de ton. C’est frais mais pas que. La seconde partie laisse en bouche un arrière goût doux-amer, évitant de laisser le récit au niveau de la simple comédie. En attendant Bojangles est surtout une histoire d’amour magnifique, absolue, celle d’un couple fusionnel où l’on ne peut exister sans l’autre. C’est beau et triste comme la vie, il y a du Boris Vian chez Olivier Bourdeaut, une mélancolie poétique, une sombre douceur qui touche en plein cœur.

Un premier roman audacieux, loin des modes, qui ne donne pas dans l’autofiction ou la biographie romancée, quel plaisir ! Il s’en dégage un charme désuet, un petit rien de suranné qui vous enveloppe dès les premières pages. Tout ce qu'il me fallait pour attaquer la rentrée littéraire de janvier de la meilleure des façons.

En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut. Finitude, 2016. 160 pages. 15,50 euros.

Un billet qui signe ma première lecture commune de l'année avec Noukette (la première d'une très longue série,je n'ai pas besoin de le préciser^^) et ma première participation au challenge de Laure








samedi 9 janvier 2016

Karen Diablo - Mr Tan et Paul Drouin

Karen est une ado lambda. En apparence. Collégienne  populaire, déléguée de classe, entourée de copines et amoureuse d’un garçon qui l’ignore. Sauf que Karen est aussi la fille du professeur Diablo, un super-vilain mettant au point des inventions machiavéliques pour terroriser la ville. Et qu’elle l’accompagne dans ses opérations nocturnes sous le déguisement de Little Diablo. Car Karen a un pouvoir très utile pour mener à bien les plans paternels. Mais Karen grandit et s’interroge. Elle aime son père mais ne cautionne plus ses actes. Et lorsqu’elle se rend compte que Kevin, celui qu’elle aime, est membre d’une famille de super-héros ennemis jurés de la guilde des méchants dont elle fait partie malgré elle, la situation devient invivable…

Mr Tan, papa de la célèbre « Mortelle Adèle », signe ici un cross-over de sa série Zoé Super. Avec Karen Diablo, il propose une trame classique d’histoire adolescente très girly fortement influencée par les comics. Mais au-delà d’aventures matinées d’humour et d’action à tout va, il interroge sur la filiation, la difficulté d’être soi-même face à une pression parentale et un environnement  dont il paraît impossible de s’affranchir. Et il le fait avec intelligence, rendant son héroïne attachante dès les premières pages, faisant évoluer ses sentiments et ses réflexions d’une façon subtile qui parlera à coup sûr au lectorat auquel il s’adresse.

Je ne suis pas fan du dessin, clairement inspiré du manga et de l’animation, mais le trait souple et expressif de Paul Drouin couplé à son découpage  ultra dynamique est à l’évidence parfaitement adapté au rythme trépidant de chaque épisode.

Ce volume regroupe l’ensemble des vingt-quatre chapitres de la série, publiés à l’origine dans le magazine « Julie ».  Le résultat est convaincant, ce n’est pas ma pépette n°2 qui dira le contraire, elle a dévoré tout l'album d’une traite.

Karen Diablo de Mr Tan et Paul Drouin. BD Kids, 2015. 128 pages. 11,50 euros. A partir de 8-9 ans.






vendredi 8 janvier 2016

Le cœur cousu - Carole Martinez

La pétillante Framboise m’avait prévenu en me l’offrant, si je n’aimais pas SON roman chouchou, je devais me taire pour ne pas faire souffrir son petit cœur tout mou. Ce billet est donc la preuve que j’ai apprécié le voyage dans l’univers si particulier de Carole Martinez.

Les avis à propos de ce livre sont en large majorité dithyrambiques. En général ça me refroidit. Et puis j’avais déjà lu une fois cette auteure, certes en BD, mais je n’avais été que très moyennement emballé, c’est rien de le dire. Alors forcément, j’y suis allé un peu à reculons, surtout que c’est un pavé et que les pavés et moi ça fait deux. Mais bon, impossible de snober un cadeau de Framboise. Et puis avec les vacances de Noël, j’étais certain d’avoir la disponibilité d’esprit et le temps nécessaire pour lui accorder l’attention qu'il mérite. Donc je me suis lancé, sans rien connaître de l’histoire, sans me poser de questions et sans lire la 4ème de couv.

En fait, je ne sais pas comment parler de ce roman. C’est une saga familiale, une fresque, un roman fleuve, l’histoire d’une lignée de femmes possédant un don lié à une boîte mystérieuse. Mais c’est aussi tellement plus ! C’est une danse à trois temps, un voyage en trois étapes de l’Andalousie au Maghreb.

J’ai parfois pensé au soleil des Scorta à cause de l’aridité du décor, de la chaleur étouffante, du destin familial douloureux se déployant sur des décennies. J’y ai vu beaucoup de poésie, une imagination débordante, une écriture sensible et belle, pleine de retenue, de souffle et de respiration. J’ai vu l’amour sans borne de l’auteur pour ses personnages féminins et j’ai apprécié leur singularité, la richesse de leurs caractères. J’ai vu l’intrusion du fantastique et étrangement, cela ne m’a pas gêné. Sans doute parce que cette intrusion par petites touches est proche du réalisme magique sud américain que j’aime tant (l’épisode du moulin en est sans doute l’exemple le plus typique). Il y aurait tant d’autres choses à dire mais je veux rester au niveau de mon simple ressenti de lecture et ne pas rentrer dans l’exégèse. Mes deux petits bémols ? J’ai trouvé que le sort réservé aux hommes (lâches, stupides, bornés, défaillants, etc.), certes réaliste, manquait parfois de nuance. Et j’ai ressenti quelques longueurs dans la seconde partie avec les anarchistes. Mais bon, il faut bien que je pinaille un peu.

Le cœur cousu, c’est une histoire foisonnante, à la construction ambitieuse révélant un sens aigu de la narration. Je suis sorti totalement bluffé de ce premier roman aussi maîtrisé qu’audacieux. Un roman merveilleux, dans tous les sens du terme.

Un grand merci Framboise, je comprends parfaitement pourquoi ce livre t’est si cher. Et je suis touché que tu aies eu envie de partager avec moi.

Le cœur cousu de Carole Martinez. Folio, 2009. 440 pages. 9,20 euros.


Le billet de Framboise