Candy a 15 ans. Candy est enceinte. La rentrée en seconde
lui a été fatale. Une mauvaise rencontre avec un mauvais garçon. Un moment d’égarement,
une seule et unique fois aura suffi. Ne rien dire aux parents, se confier à
Pamela, sa meilleure amie. Gynéco, planning familial, hôpital. « Je ne
voulais pas être une fille-mère. Je ne voulais pas d’un ventre énorme. Je
voulais continuer mes études. Je voulais être une fille de 15 ans. Une fille
normale. Je voulais une deuxième chance. »
Le récit à la première personne alterne entre le présent de
l’adolescente au moment où elle se trouve à l’hôpital avec le médecin et le
retour sur les événements qui l’ont amenée dans cette situation effrayante.
Vingt-sept chapitres en cinquante pages. C’est court et percutant, très rythmé.
La voix de Candy résonne. Ses interrogations, ses peurs, sa honte frappent en
plein cœur. Le regard méprisant d’une partie du corps médical irrite, l’attitude
du garçon qui l’a mise enceinte agace au plus haut point. Heureusement, l’amitié
XXL de Pamela panse les plaies et met du baume au cœur.
Mon seul bémol concerne l’image caricaturale du jeune homme qui
l’a séduite. J’aurais aimé un poil plus de subtilité le concernant, j’ai la
faiblesse de croire que la très grande majorité des lycéens d’aujourd’hui ne
réagiraient pas comme des abrutis complets et décervelés dans de telles
circonstances.
Un texte utile, important. La prise de position est claire
mais l’avortement n’est pas ici présenté comme quelque chose d’anodin. Le
traumatisme est réel, le questionnement de Candy après coup sonne juste. Une
fois encore, un roman pour ados à lire et à faire lire.
« Seule sur mon lit d’hôpital. Seule avec cette douleur
lancinante aux environs du bas ventre. Seule enfin. Sans l’inconnu qui me
squattait les entrailles et dont je ne voulais pas. »
Candy d’Anne Loyer. Des ronds dans l’O, 2012. 54 pages. 6,90
euros. A partir de 13-14 ans.
Un petit livre ramené de Montreuil. Forcément c’est une
lecture commune que je partage avec Noukette, comme un beau souvenir de cette
journée. Un de plus.