Le résultat est frais et léger. Surtout, il sonne vrai, loin des BD porno aguicheuses où une oie blanche se transforme en bête de sexe en deux coups de cuillère à pot (ou plutôt en deux coups de reins). Le but n’est pas d’exciter le lecteur à tout prix mais juste de proposer quelques chose d’un peu décalé et amusant. Mon histoire préférée est celle des copains hétéros qui regardent ensemble un film porno et en viennent aux mains (si vous voyez ce que je veux dire...). C’est très drôle et ça m’a rappelé quelques souvenirs de jeunesse (t’inquiète Arnaud, on était des gamins, il y a prescription).
Le dessin en noir et blanc de Jérôme d’Aviau est simple et très parlant. Sans effet de manche (ah, ah, qu’est-ce que je suis marrant...) il met en scène des femmes « normales » aux corps aussi imparfaits qu’attirants. Pareil pour les hommes qui ne sont pas tous, loin de là, montés comme des ânes. D’où forcément le coté très naturel et réaliste de chaque histoire (ben oui, on n’est pas tous fortement membrés comme dans les livres et les films vous savez. Enfin je veux dire, les autres ne sont pas tous fortement membrés comme dans les livres et les films).
Soyons clair, ce recueil d’histoires inavouables n’a rien d’inoubliable mais il m’a fait passer un très agréable moment. Longtemps que la BD érotico-porno ne m’avait pas décroché un sourire, rien que pour ça, je ne regrette pas d’avoir découvert cet album.
Pour finir un petit aparté qui m’a bien fait rire. Dans une interview à la revue Casemate, Ovidie affirme : « Le spectateur d’un film porno se barre en moyenne au bout de douze minutes, alors que, sur mes films, le taux de décrochage est très faible. Les gens sont excités mais regardent l’histoire jusqu’au bout. »
Bien sûr, bien sûr... Bon je n’ai jamais vu un film d’Ovidie mais si ça devait arriver un jour, m’étonnerait pas que je « décroche » (j’adore le choix de ce mot par rapport aux circonstances) avant la fin, quelle que soit l’histoire.
Histoires inavouables d’Ovidie et Jérôme d’Aviau. Delcourt, 2013. 102 pages. 14,95 euros.
Une lecture commune que j’ai l’immense plaisir de partager avec Noukette. Ce n’était pas vraiment prévu au départ mais figurez-vous qu’elle a ramené cet album de Montreuil. Oui, vous avez bien entendu, le salon du livre et de la presse jeunesse cachait en son sein (ou plutôt sur le stand Delcourt) de la BD olé-olé. Forcément Noukette n’a pas pu résister. Il faut dire qu’elle a peut-être été un tantinet influencée mais c’est une autre histoire...